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Quand l’extrême-droite nie le terrorisme venu de son « propre » camp

Publié le 18 juin 2016 par Mister Gdec

Le terrorisme ne saurait-il être que le fait d’arabes et de musulmans radicaux ? A en croire un certain nombre d’affaires que je connais, il semblerait que l’establishment et les médias occidentaux aient déjà donné leur réponse et soient sous influence idéologique, et pas la meilleure qui soit. Il m’était déjà apparu toucher un point sensible à l’occasion de la publication de mon billet sur l’affaire de ce terroriste identitaire proche du mouvement le Renouveau français, arrêté en Ukraine avec un complice. Le site du nazi Soral s’en était agacé, et pour cause… Dans le mille ! Mais voilà qu’un autre événement, celui du meurtre de Jo Cox, vient relancer le débat, et cela m’apparaît fort salutaire. Car la violence née d’une idéologie qui ne respecte aucune règle démocratique n’est clairement pas le fait du seul islam radical et les idées pourries pas vraiment l’apanage d’adeptes dégénérés de daesh. Pour moi, toutes les idéologies quelles que soient leur origine qui nient le caractère sacré de la vie humaine, et qui décident d’avoir un droit de vie ou de mort sur leur prochain, celui-ci fut-il innocent et le meurtre totalement gratuit, sont à combattre farouchement, sans état d’âme. Il me semble ainsi particulièrement significatif de constater que l’extrême droite française non seulement ne condamne pas le meurtre de Jo Cox, mais s’empresse plutôt de lui trouver  des circonstances atténuantes. Jusqu’à tremper dans le pire complotisme halluciné.

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Bien que les têtes d’affiche les plus extrêmes et médiocres de la fachosphère s’emploient à tenter de minimiser cette origine politique qui nuirait à leurs petites affaires, l’appartenance du meurtrier de Joe Cox à l’extrême-droite ne fait pourtant plus aucun doute :

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Et pour ceux qui en avaient encore, ses propos devant le tribunal de Westminster lors de sa première comparution ne devraient plus laisser aucune ambiguïté :

«Mort aux traîtres, liberté pour le Royaume-Uni»

Tous ceux qui justifient ou excusent de tels meurtres se mettent hors jeu du champ démocratique et je ne comprends même pas que de tels partis politiques puissent encore être autorisés.

« Il est temps de qualifier le meurtre de Jo Cox comme ce qu’il est : du terrorisme d’extrême droite », s’exaspère la chroniqueuse du journal conservateur The Telegraph Juliet Samuel, vendredi 17 juin. Et elle n’est pas la seule, au Royaume-Uni, à s’étonner de la réticence des médias et des responsables politiques à qualifier de « terroriste » l’assassinat de la députée du West Yorkshire.
Le respect de la vie, de toute vie, ne devrait-il pas être un pilier incontournable de toute démocratie ? Quand de telles idées d’extrême-droite et des propos comme ceux de Marine Le Pen  justifiant la violence sont banalisés, le pire ne peut qu’advenir. Pour se dédouaner à peu de frais de sa responsabilité politique et morale, l’extrême droite européenne pro-brexit  préfère faire pencher la balance de l’origine du mal du côté  des difficultés psychiques du meurtrier, favorisant ainsi l’hypothèse du crime d’un déséquilibré, qui les arrange bien. Mais de l’œuf, du coq ou de la poule, de savoir qui a commencé n’est pas la question outre-atlantique, les principaux concernés. On s’y étonne plutôt,  à juste titre, de la différence de traitement médiatique et politique entre deux actes similaires : Capturesource CQFD. Rien à rajouter. Le lecteur/la lectrice apprécieront.

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