Retrait de la légion d’Honneur à Franco
La Présidence de la République répond à ASEREF
L’Elysée ne veut de procès post mortem contre Franco
« Le Président de la République a bien reçu la correspondance que vous lui avez adressée au nom de l’association pour le souvenir de l’exil républicain espagnol en France (ASEREF) (…) depuis leur instauration au XIXème siècle les procédures disciplinaires de la Légion d’Honneur ont constamment obéi au principe fondamental du contradictoire tel qu’il est reconnu par les lois de la République et qui consiste à informer le légionnaire vivant, des fondements et motifs de l’action disciplinaire dont il fait l’objet afin de lui permettre de formuler ses explications et ainsi d’assurer sa défense en vue de la saisine du conseil de l’ordre. En outre, depuis la Révolution française, interdiction a été faite aux diverses autorités étatiques nationales de recourir à des procédures s’apparentant à l’organisation de procès post mortem à la mémoire de tel ou tel défunt, quelles que soient d’ailleurs les appréciations, éventuellement sévères (…) eu égard à ces éléments il ne peut être réservé une suite favorable à votre démarche ».
Ainsi donc 77 ans après que le gouvernement de la France présidé par Edouard Daladier, radical socialiste, ait nommé fin février 1939 Philippe Pétain ambassadeur auprès de Franco à Burgos alors que la République espagnole trahie depuis 1936 par la non intervention menait ses derniers combats, l’actuel Président de la République estime qu’il ne peut y avoir de procès post mortem pour un dictateur responsable de plus de un million de morts ! Celui-ci ne pouvant se défendre… Les centaines de milliers d’espagnols que Franco a fait fusiller pendant et après la guerre d’Espagne peuvent-ils se défendre eux?
Les victimes et leurs familles attendent toujours le Nuremberg espagnol. La France s’honorerait d’exiger vérité justice et réparation pour toutes ces victimes, la France qui fut libérée notamment grâce à la contribution active des républicains espagnols dans la résistance et dans les forces française libres.
L’association pour le souvenir de l’exil républicain espagnol en France a donc pris connaissance de ce courrier qui lui a été adressé par la Présidence de la République avec stupeur et indignation.
Pas un mot sur le génocide franquiste à l’égard des républicains espagnols, pas un mot pour condamner l’impunité des crimes du franquisme !
Pour quelles raisons les procédures disciplinaires issues du XIXème siècle ne pourraient être remises en cause ? Pour quelles raisons un décret ne pourrait-il pas être pris pour retirer à titre posthume la Légion d’Honneur à un dictateur sanguinaire ?
ASEREF va poursuivre son combat contre l’impunité des crimes du franquisme mais aussi pour que le gouvernement reconnaissance les responsabilités de la France dans ces crimes. Responsabilité qui reste occultée.
Retirer la Légion d’Honneur à Franco à titre posthume serait un premier geste vers cette reconnaissance.
ASEREF le 17 juin 2016
Contact Eloi Martinez 06 62 76 70 31
