Magazine Culture

Critiques Séries : Game of Thrones. Saison 6. Episode 9.

Publié le 20 juin 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Game of Thrones // Saison 6. Episode 9. Battle of the Bastards.


Deux batailles pour le prix d’une. Game of Thrones est une spécialiste des grandes batailles, notamment dans l’avant dernier épisode de chaque saison (sauf l’an dernier où la bataille avait eu lieu dans l’épisode 8). La bataille de Meereen s’avère être une bonne façon de nous mettre en condition. Les dragons qui crachent du feu et font couler les bateaux des assaillants. La façon dont Daenerys vient à la rescousse de Meereen est un grand moment, peut-être même plus que toute l’histoire de Jon. C’est étrange mine de rien, car Game of Thrones aurait très bien pu gérer la seconde bataille de l’épisode comme la plus épique. Ne vous méprenez pas, visuellement c’est fabuleux. Miguel Sapochnik parvient à donner à chacun des moments importants des deux batailles un truc qui visuellement donne l’impression d’être au cinéma. Rien que de voir les dragons carboniser les bateaux du Masters était un moment d’une grande ampleur. Le réalisateur arrive à donner un vrai ton à cette scène, et à nous filer la chair de poule. C’est ce que l’on attend face à une série comme Game of Thrones de toute façon. De ce fait, Daenerys continue donc de prendre tout son sens dans la série. J’aime bien l’image qu’elle incarne au travers d’une saison avec une thématique forte : celle de la renaissance.

C’est passé au travers de Daenerys qui est passée de prisonnière au début de la saison à leader naturelle, capable de venir à bout des vilains en quelques coups grâce à ses dragons de nouveau très en forme. Cela passe aussi au travers de Jon Snow qui a connu une renaissance légèrement différente puisque le mot est pour le moment à prendre au pied de la lettre. Dans cet épisode, Jon va d’ailleurs dire quelque chose de très important « There’s no need for a battle », suggérant presque que cette bataille qu’il mène ne mène à rien. Au fond, il est difficile de connaître la finalité de la chose tant cette bataille improvisée est presque en total déconnection avec ce que la saison veut incarner depuis le début. Ce que j’aime beaucoup dans cette saison c’est sa capacité à développer l’émotion, à parler de sujets forts au travers de moments intimistes et riches en dramaturgie. Certes, ces deux batailles (et surtout la seconde) sont fortes et incarnent là aussi la richesse narrative de la saison mais est-ce qu’il y avait vraiment besoin d’une bataille ou est-ce juste Game of Thrones qui la réclame car chaque année il doit y avoir une bataille. Ramsay Bolton est quelqu’un de bête dans le fond face à cette bataille.

Mais la bataille est un moyen de promotion pour Game of Thrones, pour faire parler les acteurs de la série et tout le staff sur combien ils ont pu mettre de choses en oeuvre afin de donner l’impression qu’ils ont tout fait pour surpasser chaque année le spectacle délivrer la saison précédente. Visuellement, l’épisode est brillant. Miguel Sapochnik parvient donc à rendre viscéral certains moments, suivant les pas là aussi de certains épisodes précédents comme « Hardhome ». La séquence de Jon se frayant un chemin au travers de ce chaos est un moment magique, ces ralentis, ces grands angles, cette vision des hommes encerclés, etc. Tout cela me fascine étonnamment car justement Game of Thrones sait très bien comment s’y prendre pour nous choquer. Visuellement, la façon dont la caméra joue avec les décors et les personnages permet de nous immerger au maximum dans l’ambiance presque claustrophobique de la chose alors qu’au fond cette bataille se déroule dans des pleines tellement grandes que l’on pourrait s’y perdre. L’utilisation de la fameuse shakycam se fait alors pour des besoins stylistiques, donnant un ton totalement différent à un épisode qui ose des choses plus que habituellement dans Game of Thrones.

Dans un sens, cette bataille ressemble à une démonstration de la capacité de Game of Thrones à être égale à ce que le cinéma peut réellement incarner. Si cette bataille n’incarne pas forcément beaucoup de choses importantes, mais l’ensemble est suffisamment beau et choquant pour rester dans les esprits. Après la chair de poule que l’on a face à la bataille de Meereen, la seconde bataille se veut beaucoup plus travaillée, plus préparée. Dès que l’épisode instaure le silence par exemple c’est tout de suite beaucoup plus intéressant. La conclusion de l’arc de Ramsay est important, notamment car cela vient rappeler à Jon Snow l’importance de ce dernier. Tyrion de son côté fait valoir sa voix lui aussi, dans des séquences toujours plus sympathiques les unes que les autres. Ce que j’adore chez Tyrion c’est la façon dont Peter Dinklage parvient à rendre son personnage essentiel à Game of Thrones. Sans lui, certaines scènes qu’il incarne n’auraient pas vraiment d’impact ou en tout cas d’intérêt. Il sait choisir les mots, choisir le bon moment. Ce qu’il propose est intéressant et a du sens. Cet épisode a fond sa façon de nous faire attendre quelque chose d’inattendu. La mort de Ramsay et accessoirement celle de Rickon peuvent faire débat mais cela fonctionne très bien.

Note : 9/10. En bref, Game of Thrones vaut ici surtout pour la mise en scène brillante qu’il y a derrière une bataille qui scénaristiquement parlant n’offre pas grand chose de nouveau.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog