Orange is the New Black // Saison 4. Episodes 3 et 4. (Don’t) Say Anything / Doctor Psycho.
La belle introduction de la saison se poursuit dans « (Don’t) Say Anything ». Bien que l’épisode le soit pas exceptionnel, il n’en reste pas moins assez agréable et surprenant par rapport à ce que l’on a pu voir par le passé. Ce qui aide en grande partie cet épisode ce sont les personnages qui sont utilisés intelligemment. La légèreté de la série est de retour et les personnages évoluent comme leurs relations. J’aime bien Red par exemple, en grande partie car cette dernière est excellente quand elle fait face à Healy mais en plus de ça, continue de ronchonner face à sa nouvelle compagne de cellule. Dans un sens, je peux la comprendre. Sa colocataire est un peu perchée par rapport à d’autres femmes de cette prison et ce n’est pas vraiment ce que cherche notre héroïne. Cet épisode est encore une fois truffé de petits moments plus que de vraies grandes (et bonnes) histoires. Cela passe notamment par les scènes entre Healy et Red qui sont succulentes, celle de Taystee et Caputo autour du téléphone de ce dernier dont Taystee n’arrive pas à se servir correctement, et bien d’autres choses encore. Mais Orange is the New Black n’oublie pas ses flash-backs et c’est là que les choses ne fonctionnent pas vraiment comme je le voulais. Brook Soso est donc la femme de la semaine mais ses flashbacks n’ont rien d’exceptionnel.
La première scène de flashback de l’épisode est d’ailleurs l’un des premiers problèmes de son histoire. Orange is the New Black a énormément de mal à rendre ses flashbacks de nouveau intéressant car le genre est devenu particulièrement ennuyeux. Il n’y a plus l’entrain et la tendresse des débuts et c’est bien pour cela que la série ne sait plus trop comment faire fonctionner le tout. Je pense que les flashbacks ramollissent certains personnages et Brook Soso en fait partie. Pourtant, dans le fond il y a une bonne question que la série tente de poser mais la série ne sait pas être autre chose que vide dans ce genre de moments et c’est bien là le problème. Brook n’est pas le genre de personnages dont on a envie de tout connaître. Sa seule présence dans la prison est suffisante, on n’a pas besoin d’en savoir plus (ou alors autour d’une ligne de dialogue, cela aurait été largement suffisant plutôt que de raconter tout cela autour d’un flash-back ennuyeux). Dans un sens, les deux situations dans lesquelles on voit Brook dans cet épisode sont identiques. L’idée de mettre Judy King et Poussey ensemble ? C’est peut-être l’idée la plus folle de toutes mais c’est pour ça que j’aime bien l’idée aussi. Cette année, Caputo reste lui-même. La série n’en fait pas forcément beaucoup autour de lui si ce n’est dans le but de créer une séquence humoristique.
Si le fait de voir un peu plus du côté de Caputo n’est pas une mauvaise idée, il nous déconnecte surtout des femmes de la prison. Mais beaucoup moins que les flash-backs bien entendu. Accessoirement, Piper ou Alex sont très secondaires. Surtout Alex. Je ne demande vraiment si Orange is the New Black compte un jour refaire de belles intrigues avec ces deux personnages qui sont importants parmi les plus importants de la série. « Doctor Psycho » de son côté était un brin décevant. S’il y a bien un truc que je ne comprends pas trop dans Orange is the New Black c’est l’amour que porte la série pour Healy. Je crois que les scénaristes apprécient beaucoup plus ce personnage que moi je ne l’apprécie et c’est bien là le problème. Car au fond, Healy fait partie de ces personnages dont la série a énormément de mal à faire grand chose désormais. On a envie d’en voir un peu plus, mais pas de Healy tant ce dernier semble être le même d’années en années. Lors de la première saison, cette sorte de vendetta contre les femmes de Litchfield était intéressante, notamment contre Piper et Alex, mais depuis il est devenu insignifiant. Du coup, quand la série se concentre sur lui (comme c’était arrivé l’an dernier) on s’ennui légèrement.
Pourtant, Orange is the New Black tente depuis l’an dernier de nous donner envie d’apprécier Healy, créant ainsi une certaine forme d’affection artificielle qui ne fonctionne malheureusement pas si bien que ça. On ne peut que féliciter la série de tenter en tout cas mais « Doctor Psycho » démontre à quel point Orange is the New Black a énormément de mal avec ce personnage. Du coup, dès qu’un épisode comme celui-ci débarque, je n’y arrive plus. Ce n’est même plus qu’une question de Healy, c’est aussi le reste de l’épisode qui manque de profondeur. La série perd alors tout sa saveur, celle qu’elle avait eu tant de mal à construire de nouveau dans ses trois premiers épisodes et qui, en un épisode, est capable de disparaître. Le seul élément narratif qui vaut le coup est l’histoire du cadavre que Alex a laissé derrière elle dans le premier épisode de la saison. Sa petite discussion avec Red dans la chambre froide était un joli moment à la fois drôle et un peu plus. Taystee de son côté me fait toujours rire derrière le bureau d’assistante de Caputo. Mais il n’y a rien de plus à attendre de la part de Orange is the New Black cette fois-ci. Il faut juste se satisfaire de petits moments au milieu d’un épisode qui donne de la place à des gens qu’il est difficile d’apprécier.
Note : 8/10 et 4.5/10. En bref, Orange is the New Black retombe dans certains de ses travers pour mon plus grand désespoir.