La supplémentation en oméga-3 devrait-elle être systématique chez les patients sortant de chirurgie cardiaque ? Cette méta-analyse le suggère et confirme, dans la revue Clinical Nutrition, les propriétés anti-inflammatoires et anti-arythmiques des oméga-3. Bref, des bénéfices confirmés pour la santé cardiovasculaire qui deviennent prophylactiques en cas de risque cardiaque élevé.
Omega-3 et santé cardiovasculaire, l’association a pourtant été parfois controversée. La première association entre la consommation d’oméga-3 et une incidence réduite de maladies cardiovasculaires a été constatée dans les années 70 lorsque des chercheurs danois (Bang et Dyerberg) ont découvert une incidence de l’infarctus du myocarde 10 fois plus élevée dans la population danoise qu’au Groenland où les populations se nourrissaient de viande de baleine et de phoque exceptionnellement riche en oméga-3. Puis de multiples études ont confirmé les bienfaits des omega-3 en prévention des maladies cardiovasculaires. Cependant, en 2010, 3 grandes études, Alpha Omega, OMEGA, et SU.FOLOM3 ont abouti à l’absence de preuve des bienfaits des oméga-3 sur le risque d’événements cardiovasculaires ???
Chacun devrait consommer 1g d’oméga-3 par jour pour en tirer des effets bénéfiques : les dernières lignes directrices européennes sur la prévention des maladies cardio-vasculaires, sont en faveur de la consommation de poisson gras au moins 2 fois par semaine ou pour le choix d’huiles oméga-3 de qualité. Consommer du poisson reste encore le mode d’apport le plus bénéfique, car en plus des oméga-3, le poisson gras contient d’autres nutriments intéressants comme la vitamine D, le sélénium et l’iode également bénéfiques contre les maladies cardiovasculaires. Sur un plan cardiaque, les omega-3 ont été documentés comme anti-inflammatoires -donc capables de réduire le risque inflammatoire sur les vaisseaux et donc d’athérosclérose-, comme anti-arythmiques et comme réducteurs de triglycérides.
Moins d’arythmies post-opératoires : cette nouvelle méta-analyse de 11 essais contrôlés randomisés, menée au total sur 1.038 patients de chirurgie cardiaque, souffrant d’un infarctus ou d’une insuffisance cardiaque, ayant reçu des oméga-3 vs placebo, avant la chirurgie, montre que la supplémentation permet de réduire les arythmies cardiaques postopératoires et finalement la durée du séjour à l’hôpital (de 2,4 jours). Les omega-3 permettent au final de réduire le risque de décès chez ces patients à risque cardiaque élevé.
Au-delà du service médical rendu au patient, cette supplémentation simple en omega-3 pourrait ainsi permettre une réduction importante des coûts d’hospitalisation et des coûts globaux des soins en cardiologie. Ces réductions de complications, d’hospitalisation et de décès tiennent principalement à la réduction de l’incidence de la fibrillation auriculaire postopératoire. Il reste à éclaircir le mécanisme sous-jacent à cet avantage, concluent les auteurs, qui l’associent néanmoins aux capacités anti-inflammatoires et anti-arythmiques des oméga-3.
Source: Clinical Nutrition 2016 May 27 doi: 10.1016/j.clnu.2016.05.013 Omega-3 polyunsaturated fatty acids in cardiac surgery patients: An updated systematic review and meta-analysis.
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