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Jour de greffe: La nouvelle vie est là, à portée de main. 2/3

Par Galatai @Galatee
Jour de greffe: La nouvelle vie est là, à portée de main. 2/3 Ce billet fait suite au premier opus d'un jour de greffe. 
Lorsque je me réveille, nous sommes le 23 décembre 2005, je suis en salle de réveil. J'ai très soif. 
J'ai peur que la greffe n'ait pas prise.
Je demande si le greffon fonctionne.
On ne me réponds pas.  Je ne comprends pas pourquoi.
Un radiologue me fait une échographie directement dans le lit de la salle de réveil. 
Un néphrologue me dit que le greffon est vascularisé et que c'est bon signe. 
Parfois, la greffe met du temps à démarrer. 
Je dois aller en dialyse. Je suis suffisamment en forme pour demander de l'EMLA et dire qu'on ne me piquera pas sans. 
Je commence à râler, c'est bon signe. 
La dialyse se passe bien. 
Je ne le sais pas encore, mais ce sera ma dernière avant longtemps. 
Je pars en chambre de greffe. C'est un tout petit service de 3 chambres. 
Je suis en chambre seule. 
Je suis très angoissée que le greffon ne fonctionne pas encore.  Les néphrologues sont confiants. 
Dans la nuit du 23 au 24 décembre, j'ai très mal au dos. 
Je sonne à plusieurs reprises pour dire que j'ai très mal et que ça m'empêche de dormir. Je suis incomprise. 
A force de sonner, le néphrologue de garde me prescrit du nubain pour me soulager. 
Je finis par m'endormir. Le lendemain, comme tous les matins, j'ai la prise de sang. 
Vers 17 heures, une infirmière vient me faire une prise de sang en urgence. Une néphrologue vient m'examiner. 
C'est un peu la panique. 
Je ne comprends pas pourquoi. 
On me descends en urgence au scanner. Je suis en panique, que se passe t-il ? Je ne le sais toujours pas. 
La néphrologue finit par me dire que j'ai une hémorragie interne. 
J'entends les soignants parler entre eux. J'entends opération en urgence, urologue… Je panique franchement maintenant. 
La néphrologue vient enfin m'expliquer tranquillement ce qu'il se passe. 
On va devoir m'opérer en urgence ce soir pour voir d’où vient l'hémorragie et résoudre le problème. 
Je lui demande si je vais perdre le greffon. Elle me dit qu'elle ne sait pas. 
L'urologue vient se présenter. Il me dit qu'il me prend en urgence et qu'il va passer noël avec moi. En temps normal, je crois que ça m'aurait fait rire, mais là non. Je suis trop angoissée. 
Il dit à mon mari qu'il lui téléphonera une fois l'opération finie. 
Je descends au bloc. C'est reparti. 
Un… deux… trois…. quatre……. 
Je me réveille doucement dans la salle de réveil. On me dit que le greffon fonctionne enfin un peu. 
L'hémorragie devait comprimer le greffon ce qui l'empêchait de fonctionner. 
J'urine enfin. Ca fait plus de 10 ans que ça ne m'est pas arrivé. On ne se rend pas compte à quel point cette chose anodine - l'urine - est important. Que je suis heureuse. 
Je remonte dans ma chambre le sourire aux lèvres. Mon mari m'attend. 
Je lui dit que le greffon fonctionne enfin. Nous sommes très heureux tous les 2. 
Je lui demande comment il savait que je remontais en chambre, il me dit que le chirurgien lui a téléphoné pour lui dire: 

Elle est étanche ! 


La créatinine baisse de jour en jour. 
Petit à petit on m'enlève tous les "fils" (redons, sonde urinaire, perfusions). 

La nouvelle vie est là, à portée de main.



La suite bientôt.


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