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New Blood (2016) : du sang neuf pour iPlayer

Publié le 29 juin 2016 par Jfcd @enseriestv

New Blood est une nouvelle série de 7 épisodes diffusée depuis le début juin en ligne et à la télévision sur les ondes de BBC One.  L’action se déroule à Londres et met en scène deux jeunes hommes dans la force de l’âge : Rash (Ben Tavassoli), un jeune policier travaillant à la CID (Criminal Investigation Department) qui après avoir reçu une promotion, se met à enquêter sur une série de meurtres et Stefan (Mark Strepan) qui œuvre au SFO (Serious Fraud Office) et qui sous couverture espionne la compagnie pharmaceutique Green Fern. Or, bien que ces deux-là ne se connaissent pas, ils s’intéressent sans le savoir à la même affaire criminelle et finissent par joindre leurs efforts dans ce qui semble être une des plus grandes fraudes secouant le pays. Avec l’été vient le temps des risques… somme toute très calculés de la part de BBC qui sans trop s’éloigner des thèmes prisés par son auditoire, nous arrive avec un scénario engageant et une enquête qui après trois épisodes capte toujours notre attention.

New Blood (2016) : du sang neuf pour iPlayer

Les deux font la paire

Rash est un policier qui fait preuve d’un indéniable talent de déduction et c’est en contestant la thèse du suicide avec des arguments solides sur une scène de crime qu’il se voit offrir un poste temporaire de détective par son supérieur. En tout, trois meurtres sont commis et Rash découvre que ces victimes ainsi que trois autres inconnus sont tous immortalisés sur une photo prise en Inde il y a plusieurs années, d’où l’importance de repérer ceux qui sont encore en vie afin d’assurer leur protection. De son côté, Stefan se fait passer pour un immigrant de fraîche date dans un des bureaux de la Green Fern afin de collecter de plus amples informations sur un médicament controversé : le Lipocite. Or, il s’avère que les victimes sur lesquelles enquête Rash étaient en Inde justement pour tester ce nouveau médicament. Cette affaire semble tellement grosse qu’autant la SFO que la CID  hésitent à donner leur feu vert pour une enquête plus approfondie. Il faudra donc que les deux jeunes hommes se débrouillent seuls.

Les séries policières pullulent aux États-Unis et en Angleterre  et comme son titre l’indique, en lançant New Blood, BBC One comptait bien mettre  l’accent sur la jeunesse des personnages principaux. En soi, cela n’a rien de bien novateur et des critiques du Guardian et du Telegraph se sont empressés de dénoncer les clichés et la superficialité de la série, ce qui est assez injuste. Si une série avec une prémisse similaire avait été lancée aux États-Unis, on aurait eu droit à deux jeunes premiers, les corps découpés au scalpel,  enquêter dans un cadre glamour, un peu comme dans la défunte Graceland d’USA Network et l’on se serait aussitôt donné pour mission d’accentuer leur différence en nous arrivant avec deux prototypes : l’un sérieux, méthodique qui n’entend pas à rire et l’autre nonchalant, intuitif et prenant tout à la légère, exactement comme dans Rush Hour, ce navet de CBS.

New Blood (2016) : du sang neuf pour iPlayer

Dans New Blood, certes, Stefan est un peu taquin et Rash est quelque fois à prendre avec des pincettes, mais les deux en général fonctionnent, pensent de la même façon et on finit par bien les apprécier pour ce mélange de témérité et de maturité précoce qui les caractérise. Mais au-delà de la représentation de la jeune génération, c’est la façon dont ils se rencontrent qui capte dans un premier temps notre attention. En effet, nous, les téléspectateurs avons une longueur d’avance sur les protagonistes (ce qui est agréable pour changer!) puisque dès les premières scènes, nous nous doutons des tenants et aboutissants. Ces chassés-croisés entre les protagonistes qui n’ont pas grand-chose à voir avec leurs emplois respectifs au cours des deux premiers épisodes sont amusants, jusqu’à qu’ils réalisent tous les deux qu’ils ont tout avantage à travailler ensemble et à ce moment là, tout s’accélère… un peu trop vite par contre. L’enquête dans le milieu pharmaceutique sortait de l’ordinaire et on s’attendait à ce qu’elle s’étende sur toute une saison. Au contraire, celle-ci se clôt au bout du troisième épisode en passant par quelques raccourcis alors qu’il restait pourtant beaucoup de jus à exploiter. Qu’à cela ne tienne : l’équilibre entre la série d’espionnage et policière est assez bien fignolé pour nous convaincre de revenir la semaine suivante.

Un ton médian pour l’été

Pour en revenir aux critiques, il est certain qu’une série comme New Blood est loin de se comparer à des séries policière marquantes que nous a offert la télévision britannique durant la saison automne/hiver 2015-16 comme Unforgotten d’ITV, River et la seconde saison de Happy Valley sur BBC One. Reste que ces séries sont très lourdes et mettent toutes en scène des policiers d’un certain âge, désillusionnés, meurtris ou carrément traumatisés par les crimes antérieurs sur lesquels ils ont dû se pencher. Avec l’été qui arrive, on a envie de quelque chose de plus léger, mais sans pour autant tomber dans le carrément insignifiant comme ce fut le cas avec The Interceptor en 2013. Et comme légèreté semble rimer avec jeunesse, rappelons-nous que BBC avait lancée Cuffs en octobre dernier où l’on suivait les enquêtes et interventions de jeunes recrues policières œuvrant à Brighton. Le problème était l’aspect procédural de la série ainsi que son ton, un peu trop à l’américaine. En ce sens, New Blood se situe parfaitement entre ces légèretés formatées et des drames plus crus.

New Blood (2016) : du sang neuf pour iPlayer

Signe que la BBC tente d’attirer un public plus jeune avec une série davantage susceptible de leur plaire, les trois premiers épisodes de New Blood ont d’abord été mis en ligne sur leur site iPlayer et une semaine plus tard, la série amorçait sa diffusion télé avec un auditoire de 4,34 millions de téléspectateurs. Il s’agit un très bon score pour la saison estivale : comme quoi une première fenêtre sur le web n’a pas nuit à l’audience télévisée. Et sans que l’on sache le nombre de vues générées sur iPlayer, reste que les épisodes de la série trônent dans le top 20 des plus regardés de la plateforme. Reste à savoir si le cumul de ces deux données seront assez satisfaisant pour commander une seconde saison.


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