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Critique Ciné : Green Room (2016)

Publié le 04 juillet 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Green Room // De Jeremy Saulnier. Avec Anton Yelchin, Imogen Poots et Patrick Stewart.


Après Blue Ruin, Jeremy Saulnier reste dans la couleur pour son tout dernier film. Présenté comme un thriller, ce film est avant tout une suite de huis clos où plusieurs personnages se retrouvent dans la même pièce avec pour but : s’en sortir mais en vie. La façon dont apparaît petit à petit les éléments gores du film (un bras tailladé, des balles qui fusent, un cou rongé par les dents d’un chien en rage, etc.) n’est pas nouvelle et dans un sens. Le réalisateur utilise alors la mécanique du huis clos tout en sortant un peu des sentiers battus, notamment car les personnages extérieurs interviennent de façon intéressante. On est constamment plongé dans une certaine forme de tension, dans un premier temps entre les personnages dans la « green room » puis les autres personnages qui dehors viennent pour les éliminer tous un par un. On retrouve alors après le huis clos les poncifs du slasher qui je dois l’avouer sont utilisés à bon escient. On peut tout de même regretter que le scénario ne cherche pas à aller un peu plus dans l’originalité, d’autant plus qu’il y avait largement de quoi faire. Green Room déborde d’idées mais aussi des défauts, comme Blue Ruin (2013) avant lui. C’était un solide polar, prenant le spectateur de court par moment mais à d’autres le récit s’enlisait un peu.

Au terme d’une tournée désastreuse, le groupe de punk rock The Ain’t Rights accepte au pied levé de donner un dernier concert au fin fond de l’Oregon… pour finalement se retrouver à la merci d’un gang de skinheads particulièrement violents. Alors qu’ils retournent en backstage après leur set, les membres du groupe tombent sur un cadavre encore chaud et deviennent alors la cible du patron du club et de ses sbires, plus que jamais déterminés à éliminer tout témoin gênant…

C’est aussi un problème dans Green Room. Le film laisse partir son histoire en vrille alors qu’il aurait probablement fallu garder une certaine logique dans la façon de raconter toute cette petite histoire. Le divertissement est quant à lui présent grâce à une pléiade de personnages aux personnages différentes entre ambiguës, en détresse et j’en passe. J’ai beaucoup aimé Anton Yelchin (qui est récemment décédé) et Imogen Poots dans des rôles qui leur vont comme un gant. Tout le monde a une place qu’il doit jouer même si le scénario n’est pas suffisamment travaillé pour donner du poids à certains personnages secondaires ou même à la réflexion qu’il y a derrière. L’histoire de ce gang de skinheads par exemple est un peu mal fichue. Tout est balancé dans le film sans véritablement chercher une vraie cohérence. Fort heureusement que le gore fait son apparition pour donner au spectateur ce qu’il est en partie venu chercher. En effet, je m’attendais à un film d’horreur et c’est pile poil ce qu’il me fallait. Jérémy Saulnier utilise sa caméra afin de créer certains effets par moment, comme il faisait déjà avec Blue Ruin. C’est réussi par moment et cela donne de très jolies séquences comme la première scène dans la « green room » dès qu’ils se retrouvent coincés.

Il y a une utilisation de l’espace qui sort un peu du lot. Sa façon de filmer le lieu et les visages démontre une certaine envie de faire plus original que la moyenne des slashers ou des huis clos qui se contentent généralement de filmer sans donner une vraie personnalité à la chose. Ainsi, malgré ses défauts, Green Room trouve toujours de quoi faire avec le spectateur et c’est tout ce que l’on pouvait espérer de la part de ce film.

Note : 6.5/10. En bref, un thriller-slasher-huis-clos qui oublie parfois un peu trop le fond mais qui séduit malgré tout.

Date de sortie : 27 avril 2016


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