Dans le registre des séries animées, je suis assez compliqué. Je ne suis pas facilement séduit et BoJack Horseman m’a tout de suite happé. Ce n’est pas une comédie animée comme les autres. Elle parle d’Hollywood et de ses coulisses de façon assez piquante, n’hésitant en rien dans les références popculturelles et dans les portraits au vitriol. Sous estimée, cette comédie animée a su se faire une vraie place tant dans le coeur des spectateurs de Netflix que des critiques américains. La saison 2 ne change pas de la première saison. On retrouve notre héros et un lot de personnage bien stable. Cela permet de travailler alors un peu mieux sur les personnages et la psychologique de chacun. La saison est donc plus centrée sur les émotions, et des intrigues qui vont mettre en avant les personnages. L’écriture est donc intelligente, démontrant constamment le talent de Raphael Bob-Waksberg, le créateur de la série. Avec une saison aussi forte, il fallait bien bousculer un peu la routine. C’est ce que fait la série vers la fin, quand notre héros, BoJack, commence à entretenir un comportement autodestructeur. Ce changement de direction permet aussi de voir d’autres aspects des conséquences terribles que peut avoir Hollywood sur les autres.
Très adulte dans sa façon de parler de ses divers sujets, BoJack Horseman n’est pas une comédie comme Les Simpson ou même Les Griffin. On est très loin de la comédie familiale avec quelques piques ici et là. Non, ici tout est possible, du sexe à la drogue en passant par l’alcool, tant en guise de sujets débordants que de séquences plus intéressantes les unes que les autres. Grâce à l’introspection proposée, BoJack Horseman permet à son héros de ne pas ressembler à d’autres. C’est la série de la crise existentielle, celle que l’on peut avoir à trente ou quarante ans, quand on se demande ce que l’on va faire encore de sa vie. Malgré le fait que cette saison 2 soit plus riche en émotions, elle n’en reste pas moins drôle. Il faut dire que l’univers anthropomorphique de la série aide beaucoup à passer de caractéristiques humoristiques différentes de scènes en scènes. C’est sans compter sur les références qui sont toujours là pour ajouter un brin de folie ou donner au spectateur l’occasion de se souvenir. Grâce à un ton original, une animation toujours plus belle et des personnages remarquablement bien écrits, BoJack Horseman surprend et donne réellement envie d’en voir encore plus.