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Critiques Séries : Silicon Valley. Saison 3. Episodes 6 à 10.

Publié le 05 juillet 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Silicon Valley // Saison 3. Episodes 6 à 10.
BILAN


Silicon Valley a toujours été une comédie dramatique sur la difficulté de réussir, la difficulté aussi de soutenir un projet qui nous tient à coeur sans faire quelques sacrifices. La première partie de la saison 3 était sympathique et permettait de voir où est-ce que Silicon Valley pouvait réellement aller au travers d’une saison qui ne pouvait pas être un parcours serein pour nos personnages préférés. Notamment dans « Daily Active Users » où l’on découvre qu’en Inde des tas de gens font tout pour créer des faux comptes sur Pied Piper et ainsi augmenter le nombre d’utilisateurs. Même si la fin de la saison est brillante, touchante et drôle à la fois, le parcours n’a pas toujours été simple. « Bachmanity Insanity » par exemple est un épisode routinier qui nous rappelle au fond que j’ai toujours autant de mal à comprendre cette série et ce qu’elle compte réellement devenir. Richard a raté une occasion de devenir PDG à cause d’une connerie dans l’épisode précédent mais du tout, celui-ci est tout aussi mineur que le précédent. Il y a certes quelques moments comiques mais rien de si remarquable que l’on ne pourrait l’espérer et c’est un souci car Silicon Valley perd ici énormément de temps qu’elle aurait pu mieux utiliser. Par chance, l’épisode donne aussi de la place à des histoires relationnelles qui elles font mouche.

Cela ne veut pas dire que les intrigues de l’épisode sont mauvaises mais elles ne sont pas exceptionnelles. Un peu comme « To Build a Better Beta » (3.07) qui ne fonctionne pas non plus comme on pouvait l’espérer. Il y a toujours dans la saison d’une série un moment où il y a un trou d’air (certes, les meilleures n’en ont pas mais cela reste très rare) et je pense que les 3.05 à 3.07 est le trou d’air de la saison 3 de Silicon Valley. Pour le moment, quand on regarde ces deux premiers épisodes on se demande si la série a une capacité pour surprendre. Sauf que cela va se réveiller par la suite bien entendu. La première partie de la saison était l’ouverture à une nouvelle frontière de la série. Mais la seconde partie de la saison est un peu trop différente à mon goût mais pas forcément utilisée de la meilleure des façons. Après l’épisode précédent, la série ne fait pas forcément le meilleur usage de certains éléments comme Erlich sous exploité. Erlich est excellent comme personnage mais il faut attendre les trois derniers épisodes de la saison pour que l’on apprenne réellement à retrouver le personnage où il se doit d’être. L’une des meilleures surprises est peut-être bien dans cet épisode Monica.

Cette dernière est finalement loin d’être une plante forte. Silicon Valley a réussi son virage féminin mine de rien alors que lors de la première saison la série était accusée de sexisme pour son absence de visages féminins. L’arrivée de femmes dans la saison 2 et de nouvelles (en plus de leur développement) dans la saison 3 permet à Silicon Valley d’aller de l’avant et de casser un peu le sentiment que l’on pouvait avoir lors de la première saison. Les créateurs ont toujours dit que s’il y avait une majorité d’hommes c’est uniquement pour rester réaliste sur le fait qu’il n’y a peut-être pas tant de femmes que ça à la Silicon Valley. Bon, c’est un détail qui reste important mais l’importance grandissante des femmes dans la série me fait plaisir. C’est un message séduit qui change un peu de ce que je pensais voir au départ. Mais c’est avec « Bachman’s Earning’s Over-Ride » que la fin de la saison peut réellement commencer et que Silicon Valley délivre l’un de ses meilleurs épisodes. L’association des personnages est testée jusqu’à ses limites dans cet épisode, tout cela pour le meilleur bien entendu. Le destin de Pied Piper, aussi sombre soit-il, est un destin intéressant à suivre.

Car ce qui fait l’intérêt de Silicon Valley c’est justement le fait que la série arrive à rendre la course intéressante. On a l’impression par moment de vivre avec ces personnages. En se centrant par ailleurs sur la plus grande amitié de l’épisode, Silicon Valley parvient à faire quelque chose d’un brin différent et surtout de beaucoup plus séduisant que l’on ne pourrait probablement l’imaginer. C’est là que Richard et Erlich jouent un rôle important dans l’histoire et la façon dont cet épisode donne le ton de cette amitié me plaît. Cela permet de casser la routine installée dans les trois épisodes précédents et de se concentrer sur le développement des personnages en plus de se concentrer sur tout un tas d’autres trucs tout aussi séduisants bien entendu. Encore une fois, Silicon Valley n’oublie pas les femmes et c’est une très bonne nouvelle même si tout ne fonctionne pas toujours. Par ailleurs, je trouve assez comique la situation de Gavin. Ce dernier est toujours PDG et pourtant il a enchaîné les conneries depuis le début de la saison entre la controverse au sujet de l’algorithme, l’exode des talents de Nucleus, la perte de près de 3/4 d’un milliard de dollars de la société, etc. Il n’y a aucune raison de le laisser PDG au fond mais c’est comique et cela fonctionne bien.

Que serait Hooli sans Gavin après tout, pas grand chose. Il faudrait trouver un personnage aussi fort et que l’on a l’impression de très bien connaître. C’est impossible, en tout cas en saison 3. Mais les deux derniers épisodes viennent nous rappeler pourquoi on regarde Silicon Valley et pourquoi cette série est à la fois touchante et drôle. De plus, les intrigues prennent une forme un peu plus intéressantes et les personnages sont moins anecdotiques. L’avant dernier épisode est une occasion pour Richard de perdre espoir avant que Jared ne fasse en sorte que Richard ne perde pas cet espoir. D’ailleurs, Jared a toujours été le plus sincère de tous à Pied Piper mais peut-être aussi le seul qui croit vraiment en l’entreprise, peut-être même encore plus que Richard lui-même. C’est fou mais c’est ce qui fait l’intérêt de Jared ici. Jared a beau avoir créé un mensonge qui va exploser dans le dernier épisode de la saison, cela ne veut pas pour autant dire que tout est perdu. La situation à la fin de « The Uptick » est presque la même que celle où chaque année nos personnages se retrouvent. Il n’y a pas de succès, pas d’échec lamentable non plus, juste une situation d’entre deux qui demande à évoluer.

D’ailleurs, vers la fin de cet épisode s’installe une impression de paix. Finalement, si Silicon Valley s’achève bien mieux qu’elle n’a commencé cette année, je me demande ce que la saison 4 nous réserve. Il y a encore de belles choses à explorer dans cette série et je pense que la réussite serait un bon point de départ mais les scénaristes ne semblent pas vouloir que Pied Piper soit une vraie réussite pour que l’on puisse réellement voir un succès dans une société. En jouant avec toutes les menaces créées durant la saison, Silicon Valley termine ici intelligemment.

Note : 7/10. En bref, malgré un départ moyen, la fin s’avère très réussie.


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