Adieu à Michel Rocard

Parole de militant.

Avec Michel Rocard une de mes « bornes » militante disparaît. C’était un camarade élevé dans la « vieille maison » mais tourné vers l’avenir. Son temps, le mien, c’était celui où l’on s’appelait « camarades, où l’on terminait les discours en levant le poing et les réunions en chantant l’Internationale.

Dans les congrès et réunions « outre-section » on descendait plus souvent chez des camarades que dans les hôtels trois étoiles.

C’était le temps de notre jeunesse et des « lendemains qui chantent », de nos projets et de nos illusions et pour certains d’entre nous, Michel incarnait celui qui pouvait combler nos espoirs et réaliser ses promesses car il les savait tenables.

Il fut dans la ligne des camarades qui tel Jean ZAY réaliseront sinon nos rêves du moins une partie de nos espérance. On lui devra la paix en Nouvelle Calédonie, la CSG, le RMI. Réalisations, certes, bien modestes sauf pour les Calédoniens, l’équilibre de la Sécu et les « paumés » des quartiers délaissés.

Bien sûr comme pour nous, la conclusion de nos combats ne sera pas toujours à la hauteur de nos attentes. La décentralisation sera, souvent bien lourde, l’autogestion Yougoslave n’empêchera pas la disparition du régime dans une guerre atroce et les Lip seront rares même après notre arrivée au pouvoir. La paix en Algérie pour laquelle, avec lui, nous nous sommes tant battu verra le jour mis grâce à un général issu d’une « jésuitière ».

L’Etat qui en sortira sera policier, corrompus et Algériennes bien mal récompensées de leur participation au combat. La lutte aura été dure, implacable mais ils auront tous une identité. Mais comme disait notre ami Aulard en 1880 « Que la République était belle sous l’Empire (1880) ». Avec Michel Rocard ce n’est pas le « sauveur suprême » de « L’Internationale » qui disparaît mais un modèle et un exemple pour ceux qui voudront réellement améliorer le sort de leurs concitoyens et le bonheur de leurs enfants.

Merci Michel, on te regrettera.

Michel NOUVELLON « un rocardien » de base.