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​Il est temps de s’intéresser à nouveau aux marchés émergents

Publié le 12 juillet 2016 par Vincentpaes
Si la moitié de la croissance mondiale est assurée par les pays émergents, ceux-ci ont eu à subir plusieurs chocs depuis 2014 : la chute des prix des matières premières, des enjeux politiques dans plusieurs pays, le ralentissement de la demande chinoise. Mais ces facteurs négatifs sont en voie d’amélioration graduelle.  Le choc des matières premières est digéré, la Russie et le Brésil vont sortir de la récession en fin d’année et la Chine stabilise sa croissance à court terme » explique Claudia Bernasconi, économiste spécialiste des marchés émergents. Crédit : BRICS par Shutterstock Crédit : BRICS par Shutterstock Crédit : BRICS par Shutterstock Au Brésil,  la nomination de Michel Temer au poste de Président par intérim est un signal positif, même si le retour de la croissance prendra du temps. Si le pays traverse sa plus grave récession depuis les années 1930, la situation s’améliore peu à peu alors que le pays s’apprête à accueillir les Jeux Olympiques cet été : l’inflation recule et la banque centrale garde des marges de manœuvre pour baisser les taux d’intérêt.

La situation macroéconomique s’améliore également en Russie. Le rebond récent des prix du pétrole est une bonne nouvelle pour le pays malgré la reconduction des sanctions occidentales qui pénalisent toujours son économie. 
En Inde, le gouvernement Modi a créé une dynamique positive mais mme au Brésil, le rebond de la croissance dépend de la mise en œuvre de réformes importantes à venir. En Chine, les mesures d’assouplissement ont permis de stabiliser la croissance à court terme. Elle devrait s’établir aux environs de 6% en 2017. L’effondrement a été évité même si des problèmes structurels perdurent.


 
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Les investisseurs ont pris conscience des fragilités structurelles de la Chine, deuxième économie mondiale, lorsqu’elle a brutalement dévalué sa monnaie le 11 août 2015. Cette dévaluation trouve son origine en 2010 quand le modèle chinois a commencé à montrer des signes de dysfonctionnement. Depuis 1992, les exportations et la production industrielle ont été respectivement multipliées par 32 et 24 ! Ce modèle basé sur l’exportation a permis à la Chine d’accumuler un stock considérable de devises (près de 4 000 milliards de dollars). « La dévaluation d’août 2015 a laissé penser que la Chine souhaitait relancer la guerre des changes, mais elle est davantage une réponse à la dégradation de son économie et aux sorties massives de capitaux qu’elle a subie suite à cette dégradation. Ce phénomène a abouti à des sorties massives de capitaux, un mouvement inédit qui a amené la Banque de Chine à réagir » analyse Eric Bourguignon, Directeur de la gestion taux et crédit.

Avec la stabilisation de la croissance chinoise, et la sortie de récession du Brésil et de la Russie attendue pour cette année, la thématique émergente ne peut être écartée au sein d’un portefeuille convenablement diversifié. « En 2015, les obligations des marchés émergents  libellées en devises fortes (dollar, euro, yen, etc.) sont l’une des rares classes d’actifs à avoir dégagé une performance positive et cette tendance devrait se poursuivre en 2016 » relève Rishabh Tiwari, Gérant du fonds Swiss Life Funds (LUX) – BondEmerging Market Corporates. Or, la croissance du PIB des pays émergents semble avoir dépassé le point bas, les révisions à la baisse de plusieurs pays ont déjà été effectuées par les agences de notation et peu de nouvelles dégradations semblent probables, à l’exception de quelques pays comme la Turquie ou l’Afrique du Sud. Par conséquent, Swiss Life Asset Managers juge le moment opportun pour revenir sur le marché du crédit émergent dans une optique de moyen-long terme (investissement supérieur à six mois). L’univers du crédit émergent est vaste et nécessite une sélection très précise des actifs. L’équipe préfère se focaliser sur les obligations d’entreprises bien notées (Investment Grade) et libellées en devises fortes car elles offrent une meilleure liquidité, une moindre volatilité et une plus grande transparence, en comparaison des obligations libellées en devises locales.

Les obligations d’entreprises sont également préférées aux obligations souveraines, car leur univers offre une meilleure diversification. 
« Nous restons prudents sur le Brésil (affaire Lava Joto, réformes du président Temer difficiles à mettre en œuvre, perspectives toujours incertaines pour les matières premières) alors que nous sommes plus positifs sur l’Inde, avec toutefois une exception sur le secteur bancaire, encore fragile » conclut Rishabh Tiwari.

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