Stranger Things // Saison 1. Episodes 4 et 5. Chapter Four : The Body / Chapter Five : The Flea and the Acrobat.
Quelqu’un m’a fait remarquer qu’à chaque épisode de Stranger Things il y a une référence. Ce magnifique hommage aux films des années 80s, aux productions Amblin et à l’univers du merveilleux et du fantastique est une belle réussite. Si l’on devait citer toutes les références qu’il y a dans cette série, je pense que l’on peut parler d’Alien dans un premier temps, voire les deux premiers films. La créature a des éléments d’Alien et des traits de Predator. Parmi les plus logiques nous avons Blow Up (1966) dont la référence est très bien entretenue par notre jeune photographe voyeur qui aime photographier les gens à leur insu. « Chapter Four » vient d’ailleurs nous donner un peu plus d’indications sur cette partie de l’histoire qui restait encore un peu floue au départ. L’utilisation du personnage de Jonathan est donc très intéressante. On pourrait même faire référence à Body Double (1984) ou encore Fenêtre sur Cour, si l’on va chercher beaucoup plus loin. Ce que Jonathan recherche c’est son frère disparu, Will, mais en parallèle a aussi un crush : Nancy. La relation entre Jonathan et sa caméra est donc importante car elle est symbolique. Jonathan utilise sa caméra pour tenter de retrouver son frère. L’une des références les plus intéressantes est celle de John Carpenter. On retrouve son monde dans cette série.
Et sincèrement, cela me fascine car les frères Duffer ont réussi à reproduire ce que le réalisateur lui-même n’a pas réussi à reproduire depuis un sacré bout de temps (même s’il a tenté dans les années 2000 de revenir à certains moments). Bien entendu, la série est un mélange savoureux de choses et d’autres qui ne sont pas toujours très bien organisées mais l’orchestration vaut le détour car tout est fait pour que l’on nous fasse frissonner et même que l’on nous émeut de ce que l’on connaît. A côté de ça, El continue d’être un personnage ambigu mais une grosse référence à Charlie (de Stephen King). Encore une fois, Stranger Things pioche un peu dans tout ce qu’il y a d’intéressant dans les influences des années 80 (peu importe s’il y a des incohérences temporelles car en fouillant un peu, j’ai découvert qu’il y en avait apparemment quelques unes, notamment sur la musique). S’il y a quelque chose que Stranger Things a bien compris c’est Steven Spielberg. On retrouve tout le charme des films du réalisateur là aussi dans une série qui sait être ultra référencée. Notamment à Rencontre du Troisième Type (1977) alors que les deux oeuvres partagent l’obsession des parents pour le surnaturel et qui apparaissent comme cinglés pour les autres.
On le retrouve d’autant plus dans cet épisode quand les parents de Will et Jonathan entendent ce qui pourrait bien être leur fils disparu. « Chapter Four » est une belle avancée dans l’histoire de la saison, permettant d’aller de l’avant et de cerner un peu mieux ce qui se passe dans la mythologie de la série. Certes, Stranger Things est encore très minutieuse et garde tout un tas de secrets rien que pour elle mais ce n’est pas grave, elle distille petit à petit ses références au milieu de ses réponses. Je ne vais pas reparler encore de la référence à E.T. qui est constante elle aussi mais le coup de El avec une perruque est clairement quelque chose qui m’a rappelé E.T.. El continue donc d’être un personnage fascinant car Stranger Things a su s’inspirer de plusieurs choses : E.T, Charlie et quelques autres films et oeuvres afin de construire ce personnage d’enfant terrible. Son histoire passée est elle aussi fascinante alors qu’on suit la jeune fille. Enfin, l’amitié entre Mike, Lucas et Dustin a tout de celle des Goonies. Cela se ressent d’autant plus au fil des épisodes alors qu’ils sont un peu plus plongés dans leurs aventures à chaque épisode qui passe. Stranger Things continue donc d’être l’héritière des Goonies dans un monde où fantastique et onirisme angoissant se côtoient intelligemment.
Ce que l’on a désormais envie de voir c’est Stranger Things aller encore plus loin que ce qu’elle a fait dans ces épisodes pour le moment. Derrière des références qui vont loin (notamment John Carpenter jusque dans la musique), voire même Guillermo del Toro si l’on va chercher assez loin, tout fonctionne. La mécanique de la série est huilée grâce aux bases construites par des années de films et d’oeuvres de la pop-culture 80s. Je pense que Stranger Things pourrait devenir culte mais elle ne l’est malheureusement pas (encore). Un peu comme Super 8 de J.J. Abrams que j’avais adoré et qui n’a pas eu la chance de devenir culte non plus…
Note : 9/10. En bref, deux solides épisodes qui vont réellement avancer l’histoire avec intelligence.