Blue Bloods // Saison 6. Episodes 13 à 16. Stomping Ground / The Road to Hell / Fresh Start / Help Me, Help You.
Depuis le début, la saison 6 de Blue Bloods est pour moi l’une des plus réussies de la série. A raison puisque depuis le début de la saison, les personnages ont la part belle et notamment Frank qui était jusque là dans l’ombre des autres. Cela fait plaisir de voir les personnages mis un peu plus en avant. J’ai toujours apprécié de voir des membres de la famille Reagan mis en danger ou en tout cas, se retrouvant au coeur des rouages du système policier et judiciaire américaine. C’est d’ailleurs l’un des éléments qui m’a le plus plu dans « The Road to Hell » alors que Nicky se retrouve dans une sale situation de drogues sans l’avoir vraiment voulu. L’idée est intéressante car elle permet de rappeler aussi que pour faire une carrière dans les forces de l’ordre, il ne faut rien avoir d’inscrit sur son casier. En tout cas, pas dans le registre de la drogue. Blue Bloods s’amuse de façon très intelligente avec toute cette histoire et c’est pile poil ce à quoi je m’attendais. Nicky est un personnage qui a tellement grandi au fil des années et pourtant, il est rare parfois de la voir mise en avant. Le reste de l’épisode n’a rien d’exceptionnel mais le fond reste intéressant. Peut-être car il ne pose pas que la question de la future carrière potentielle de Nicky et le fait que ce qui s’est passé est grave pour elle. J’aime bien le fait que Nicky tente aussi de s’éloigner un peu de son nom de famille. Elle ne veut pas passer pour la balance, pour la fille de l’ordre et de la loi.
Cela peut se comprendre. Elle a envie d’avoir des amis qui ne la choisissent pas pour ses liens dans la police ou bien l’inverse. L’introduction de « The Road to Hell » était un peu étrange. J’ai eu l’impression que le tout était balancé là sans que cela ne soit vraiment très bien écrit. Mais la suite est ce qu’il y a de plus intéressant. Les conséquences sont gérées de façon intelligente car le but est surtout de voir les conséquences familiales de l’affaire, rien de plus. Ce qui se passe pour Nicky et ses amis en dehors n’a pas forcément de grand intérêt. Mais Nicky reste une jeune fille, elle est naïve car elle est baignée dans le monde de la justice depuis qu’elle est enfant, comme si elle était intouchable. Je pense que le fait qu’elle soit mise en danger de la sorte est une occasion de voir aussi ce que cela peut faire de voir qu’il y a des conséquences à ses propres actes. Nicky était auparavant une jeune fille très engagée et j’aimais beaucoup ses prises de position sur certains sujets en contradiction de sa propre famille (et de ses idées républicaines). Du coup, je trouve presque dommage que Blue Bloods n’inclut pas l’histoire des primaires pour la course aux présidentielles de la fin de l’année. Car c’est pile poil ce qu’il fallait. L’un de mes moments préférés de cet épisode est quand Erin décide de laisser sa fille en garde à vue pour la nuit.
C’était une belle leçon pour qu’elle apprenne que ce n’est pas parce que sa mère travaille pour le bureau du procureur qu’elle peut la sortir de toutes les situations en un clin d’oeil. Accessoirement, « Stomping Ground » se concentre sur un tout autre aspect de Blue Bloods : Baez. La coéquipière de Danny a toujours été un accessoire. Elle a toujours été là car il y a Danny et rien de plus. Elle n’a jamais vraiment l’occasion de briller et Blue Bloods ne cherche jamais à créer des intrigues personnelles pour elle. En dehors des Reagan, il est difficile de voir la série faire évoluer les autres personnages comme Eddie par exemple, ou même le Maire et Baez. Mais cette dernière a l’occasion (sous couvert d’une affaire de la semaine bien entendu) de montrer une autre partie d’elle alors qu’elle se retrouve face à Octavio Nunez, l’homme qui a tué quelqu’un sous ses yeux quand elle avait 10 ans. C’est une partie de l’épisode qui s’avère être assez touchante même si Blue Bloods n’en fait pas suffisamment. J’aurais peut-être apprécié que les émotions soient un peu plus communicative. Mais c’est l’un des problèmes de Blue Bloods, cette dernière n’a jamais été une série très émotionnelle. Bien entendu, l’histoire de Baez reste intéressante car justement elle apporte un peu plus sur le passé d’un personnage dont on ne sait que très peu de choses (en dehors de ce qui a été fait par Blue Bloods jusqu’à présent).
J’ai beaucoup aimé la relation entre Frank et la religion cette année. La série a toujours été républicaine et a toujours fait le portrait d’une famille qui a des croyances. Le bénédicité au moment du déjeuner du dimanche est un exemple parmi tant d’autres. Frank continue de son côté d’être quelqu’un de différent cette année. Pas seulement car il a été mis en avant, mais également car la série tente de nous donner tous les projecteurs. Cela passe par des sujets divers et variés : la religion, le racisme, sa relation avec son père Henry ou encore avec ses collègues de la ville de New York, etc. En créant une vraie interaction autour de Frank, Blue Bloods parvient à faire des choses complètement différentes. La discussion qu’il a avec le Père Quinn dans l’épisode 6.14 est une occasion de démontrer que finalement tout n’est pas si facile que ça. Il y a une sorte d’idéologie qui tente d’être bousculée. La série a beau être républicaine jusqu’à l’os, elle pose tout de même de bonnes et belles questions dans son ensemble. Elle laisse donc planer autour d’elle l’idée de la seconde chance, ou en tout cas de pouvoir remettre en cause ce qu’elle est depuis le départ. Les personnages ne sont pas statiques cette année et ces 4 épisodes viennent le démontrer, de façon très différente pour chacun.
Quand Danny et Baez enquête, Blue Bloods a tendance à se ramollir, à être trop classique. Depuis le temps, la série a déroulé tellement de cas de la semaine autour de Danny que l’on a l’impression d’avoir déjà tout vu. Ce n’est pas avec des affaires de flic disparu que la série va vraiment réussi à faire quelque chose de neuf mais bon, on peut croire malgré tout en la bonne volonté de Blue Bloods de faire des choses neuves ailleurs, notamment avec les personnages et les relations qui les anime. Cela fait plaisir de voir des personnages comme Erin être mis en avant de temps en temps (6.15) alors qu’elle travaille sur une affaire avec Anthony (pas nécessairement pour le meilleur quand elle se retrouve avec une bonne gifle en pleine figure par exemple). Finalement, avec ces 4 épisodes, Blue Bloods démontre qu’elle en a encore sous le capot. Tout n’est pas original, tout n’est pas neuf mais les personnages grandissent et les relations parviennent à nous raconter quelque chose de vraiment excellent avec parcimonie.
Note : 6/10. En bref, 4 épisodes qui prouvent qu’après 6 saisons, la série sait rester dynamique. Je dirais même qu’elle n’a jamais été aussi dynamique depuis plusieurs années.