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Baromètre Harris Interactive / Délits d’Opinion. Attentats, Euro : l’actualité n’influe pas sur l’image de l’exécutif.

Publié le 26 juillet 2016 par Delits
    Délits d'Opinion : Lors des précédentes attaques terroristes, les cotes de confiance de François Hollande et de Manuel Valls avaient remonté. Pas aujourd'hui. Pour quelles raisons selon vous ?

Jean-Daniel Lévy : La confiance en François Hollande comme en Manuel Valls n'évolue pas ce mois-ci. Elle reste à 20% pour le Président de la République et à 22% pour le Premier ministre. Remarquons que l'attentat de Nice ne semble pas avoir influé sur l'opinion des personnes interrogées ou - à tout le moins - n'a pas provoqué de sursaut comme nous avions pu le mesurer en janvier 2015 (+6 et +8 points) et en novembre dernier (+7 et +7 points). S'il fallait une preuve de plus montrant que la perception des attentats a moins d'effets " fédérateurs " que par la passé, cette absence de remontée de la confiance à l'égard de l'exécutif en constitue une des traductions. Tout comme l'Euro et son florilège d'émotions n'ont pas eu comme effet un ralliement de Français distants à l'égard de l'exécutif. Observons, à ce titre, la légère baisse de l'exécutif en cette période chez les sympathisants socialistes. Ces deux événements, de nature ô combien différente, traduisent ainsi la difficulté des deux responsables de l'exécutif à incarner le rassemblement.

    La cote de confiance d'Emmanuel Macron continue de refluer. Son premier meeting ne semble pas avoir créé de dynamique. Où perd-il des points ?

Jean-Daniel Lévy : On peut déjà regarder un autre ministre : en effet, dans un même élan Bernard Cazeneuve, alors que la polémique concernant ses services n'avait pas encore pris d'ampleur, perd un point de confiance. Cette baisse est caractérisée à Droite (39%, -7 points chez les proches des Républicains) ainsi que notable à l'Extrême-Droite (-3 à 18% seulement de confiance) tandis que les proches du PS ne modifient pas leur jugement. On notera que la confiance en Patrick Kanner, ministre pourtant fortement médiatisé, n'a pas évolué (18%) et qu'Emmanuel Macron poursuit sa baisse entamée en avril dernier. Rappelons que le ministre de l'Economie suscitait à l'époque la confiance de 43% des Français, 35% aujourd'hui. Les baisses les plus nettes sont à relever chez les proches du PS (44% de confiance aujourd'hui - ce qui reste élevé - soit 14 points de moins que fin juin) et à l'UDI (67%, - 15[1]).

    Quels mouvements observe-t-on parmi les autres personnalités politiques, notamment parmi les candidats à la primaire de Droite ?

Jean-Daniel Lévy : La prise de position d'Alain Juppé après l'attentat de Nice semble avoir des effets. Surprenante à bien des égards, car sur un tempo différent et une tonalité nouvelle pour l'ancien Premier ministre, elle a visiblement marqué. Si la confiance à son encontre baisse de 2 points (à 40% fin juillet), cela est surtout le fait des proches du PS (33%, - 14 points), de l'UDI (79%, - 17[2]) et du FN (25%, -4) tandis qu'il progresse 4 points chez les proches des Républicains (75%). Dans un même temps Nicolas Sarkozy perd 2 points chez les proches des Républicains (à 63%) et en gagne 6 chez les proches du FN (à 32%). L'écart au sein du cœur électoral avec Alain Juppé, qui s'était resserré, s'accroit à nouveau. La séquence récente a eu également un effet sur la confiance exprimée à l'égard de Laurent Wauquiez. Sa prise de parole, médiatiquement reprise et commentée, lui a offert une forte exposition médiatique lui ayant été profitable : +13 points (à 53%) de confiance chez les proches des Républicains.

[1] Ces chiffres auprès des sympathisants UDI sont à prendre avec précaution au regard de la faiblesse des effectifs.


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