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Forces. Fragilités.

Publié le 29 juillet 2016 par Elosya @elosyaviavia

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Hier, je suis allée faire une séance de méditation en plein air au Quai Branly.

Installés dans un carré de verdure sur des coussins, nous étions plus d’une trentaine  de personnes à être venus là pour méditer, accompagnés dans cette séance par la voix calme d’une prof de yoga.

Moi, mon petit gilet sur le dos et ma petite écharpe sur mes jambes nues, sommes restés en posture de méditation pendant près d’une heure (même si par moments tout de même j’ai déplié les jambes, les bras et que plusieurs fois j’ai du me redresser pour être bien droite et pour ne pas m’endormir et ainsi prendre le risque de me mettre à ronfler en public).

Beaucoup de choses me sont passées par la tête, mes interrogations sur mes courses pour manger le soir, mes vacances, ce qui me restait à faire au taf avant de partir en congés, cette soirée juste après où je n’étais toujours pas sûre d’aller, mes états-d’âmes du moment sur mon célibat et mon sentiment palpable de nervosité à l’idée de me projeter dans le futur, des pensées qui allaient vers les derniers évènements, mes derniers rêves qui me confortent sur le fait que mon inconscient semble bien au courant que j’ai davantage confiance en moi (mon conscient aussi le sait en fait).

Et par moment, j’ai senti ce qu’on appelle le fameux sentiment d’être dans le « moment présent ».

A la fin, je suis partie me balader dans les jardins et je suis sortie pour reprendre tranquillement le métro.

J’observe attentivement ce coin de Paris que je connais peu, ce pont où déjà des cadenas s’amoncelent, un resto qui me semble huppé, ça doit être celui du palais de Tokyo, oui c’est bien cela. Les touristes qui immortalisent leur promenade à coup de selfie stick ou ce couple qui me demande de les prendre en photo (avec le dernier Iphone, je dois inspirer confiance, ils ne s’imaginent pas que je pourrais partir en courant avec ah ah).

Ces vieux bâtiments, ces gens qui se baladent, ces péniches amarrées, ce paysage urbain semble solidement installé et en même temps tout ça me paraît si fragile. Je repense à ce qu’a dit Navie (c’est une ancienne blogueuse, qui écrit des livres et que j’aime bien) et dernièrement elle a écrit un statut Facebook où il y avait cette phrase : « Et on va continuer de vivre, en rejoignant la vie de millions de gens sur terre qui vivent le terrorisme au quotidien depuis bien longtemps. »

Et je me dis que ce quotidien si lambda, basique, si normal, il est bouleversé maintenant, il n’a plus la même saveur, il n’aura peut-être plus jamais cette saveur fruitée et douce d’un sorbet coco mangé sur une plage dans un pays lointain (oui moi mon truc définitivement c’est les métaphores avec de la bouffe). Est ce que cela nous empêchera de vivre je me demande souvent ? Non, bien sûr que non, le quotidien a ce truc fascinant qu’il reprend vite sa place avec son lot de stress, de réflexions, de questions basiques autour de : qu’est ce que je vais manger ce soir ? Est ce que Lui et Moi ??? Le taf, le taf, le taf ? Avec des moments entre amis, des moments en famille et des évènements de vie qui rallient du monde et qui resserrent aussi les liens. Quelque soit le truc qui rentre par effraction dans notre quotidien, j’ai l’impression que celui-ci bouge un peu, mais ce n’est pas lui qui se modifie, qui se craquelle, qui change, sous le vernis, c’est nous et seulement nous.

Poursuivant ma balade, je pense à ce goût amer que me laissent les réseaux sociaux actuellement. J’ai décidé d’arrêter de lire les commentaires sous certains articles parce qu’à force, je suis sûre que je perdrais foi dans l’humanité ce n’est pas possible autrement.

Mon optimisme se délite doucement et il laisse parfois la place à une forme de lucidité froide. Et parfois je redoute moi de perdre mon humanité et de me laisser envahir par cette froideur.

Du coup, je réfléchis beaucoup. Je réfléchis à comment appréhender ce qui se passe  ici et dans le monde.

Je me demande de manière assez récurrente ce que je peux faire, moi à mon niveau pour apporter une pierre constructive à cet édifice parfois fragile de vivre ensemble.

Je me demande aussi ce qu’on fout là, sur cette terre.

Et je n’ai pas de  réelle réponse en fait

:-)
. Perso, j’ai juste l’impression de conscientiser davantage en ce moment et c’est ce qui me « sauve », de penser plus profondément à ce que j’apporte à autrui, ce que je fais, ce que je vis et la portée de mes actions ou de mes inactions si je choisis de ne pas réagir à une situation qui m’énerve (non, mais ça en fait cela n’arrive quasiment plus, j’agis maintenant aka j’ouvre ma gueule).

Et puis je m’accroche à ce que je sais encore faire le mieux : observer les autres, les gens.

Comme ce bébé qui avec sa bouille toute ronde et son énergie de petit fou dans le métro, s’agitait comme un diable dans sa poussette et il regardait en se marrant un mec en costume cravate beaucoup trop sérieux. Alors quand le mec a lâché son téléphone et a commencé à sourire béatement au petit, le bébé était complètement hilare. Il y avait ce garçon qui sonnait pour rentrer dans son école et qui était tout timide devant la porte, je suis passée et je lui ai fait un grand sourire, il a d’abord baissé la tête puis il l’a relevé et lorsqu’il a vu que je continuais à sourire, il m’a souri chaleureusement.
Et cela me rassure, encore un peu, je crois que toute humanité n’est pas « perdue » et que de bonnes choses se passent et se passeront encore et encore et encore.

Je ne finirais pas en vous disant de vous aimer les uns, les autres, parce que ça j’espère bien que vous êtes déjà au courant

:-)
, mais plutôt de trouver ce qui vous fait vibrer, ce qui vous porte et ce dans quoi vous croyez et ce que vous pensez pouvoir apporter à autrui.

Parce qu’un être humain qui s’est trouvé intérieurement, qui a réussi à saisir une once de son essence personnelle; c’est un être humain qui se sentira bien dans sa peau et qui partagera amour, gloire et beauté de la vie avec son prochain.

C’est tout ce que je vous souhaite.


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