Free as a bird
Quelques battements d'ailes maladroits, on hésite, on tergiverse, on oscille avec le vent qui vient caresser les rémiges. On va quitter la canopée si douillette dans son lent balancement qui vous a bercé pendant votre si courte enfance. La forêt attend, le monde attend, il va falloir quitter le nid, apprendre à voler, à se poser, à sentir les courants d'air chauds ou froids, à tournoyer en guettant les proies. Quelques coups d'ailes encore, dix centimètres. On se repose. Allez ! On y va, c'est décidé, vent porteur ou pas. Hop ! On décolle, maladroit mais sûr de cet immémorial instinct qui fait tout. On vole jusqu'à l'arbre d'en face avec le premier atterrissage un peu en vrac, en se rattrapant aux branches comme on peut. Maman est là qui surveillait tout depuis le début. On se repose pour calmer ce cœur qui bat à 200 à l'heure, fièrement. C'est un baptême de l'air réussi, un baptême tout court, l'adoubement de mère nature.