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"La couleur de la victoire": sport, business et dopage? Non, sport et politique...

Publié le 01 août 2016 par Toulouseweb
couleur victoire

Dans quelques jours, nous allons clôturer une saison riche en évènements sportifs par les Jeux Olympiques de Rio, lesquels charrient déjà leur lot d'interrogations (problèmes d'organisation, de sécurité...) qui dépassent de loin les supputations sur le nombre de médailles que peuvent obtenir les athlètes français. Et les distributeurs de films (en l'occurrence un distributeur français) profitent de l'occasion pour sortir ce film (titre américain: "Race"), un solide "biopic" sur les exploits de Jesse Owens, le premier athlète noir à obtenir une Médaille d'Or aux Jeux Olympiques de 1936, à Berlin.

Le contexte est évidemment explosif: Hitler, au pouvoir depuis trois ans, dont la détestation des noirs n'a d'égale que la détestation des juifs, souhaite faire de ces jeux une vitrine de la supériorité aryenne. Manque de pot, au niveau athlétisme, les athlètes américains (notamment noirs) sont susceptibles de damer le pion aux athlètes européens. Et, lors de la préparation de ces Jeux, des marchandages ont lieu entre le pouvoir nazi (symbolisé par un inquiétant Goebbels, quasi muet dans le film, mais omniprésent), et le Comité International Olympique, dans lequel les américains, puissance montante, ont un rôle prédominant. Le C.I.O. souhaite que les apparences soient sauves: les jeux doivent exalter la fraternité universelle, l'amitié entre les peuples... mais ce conflit sourd se double aussi d'un affrontement, aux Etat Unis, entre Jesse Owens et l'establishment sportif n'oublions pas qu'en 1936 nous sommes dans un pays où la ségrégation raciale fonctionne à plein, les noirs sont soumis à des humiliations constantes ce n'est que vers 1970-80 que, dans les faits, cette ségrégation s'atténuera sensiblement.

Et le cinéma dans tout cela? La force du film est de montrer, sans manichéisme, que le couple formé par Jesse Owens et son entraîneur blanc (Larry Snyder) arrivera, à force de travail et de persévérance, à se faire admettre par tous et à devenir absolument incontournable dans la sélection américaine. Par ailleurs, il nous offre de grands moments de cinéma, avec, par exemple, l'entrée de notre héros dans le stade chauffé à blanc par la propagande allemande, donc pas franchement enthousiaste à sa vue!

Bien sûr, on pourra objecter que la forme du film reste classique, trop classique, et qu'un Steven Spielberg ( qui s'est déjà frotté au thème des Jeux Olympiques, avec "Munich") aurait élevé le film d'un cran. Mais il reste quand même d'excellentes performances d'acteurs, celle de Jason Sudeikis, personnifiant l'entraîneur de Jesse Owens, et celle du formidable Jeremy Irons, qui interprète le rôle d'Avery Brundage, chef de la délégation américaine, qui négocie avec les autorités nazies.

Berlin 1936 - Rio 2016: espérons que 80 ans après le sport ne sera pas trop entaché par la politique, le fric, et les "petits arrangements entre amis". On peut rêver, non?

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