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JUSTICE > Affaire Barbarin : la justice classe sans suite l'enquête

Publié le 02 août 2016 par Fab @fabrice_gil
L'enquête pour non-dénonciation d'abus sexuels sur mineurs commis par un prêtre du diocèse de Lyon, qui a éclaboussé l'une des personnalités les plus influentes de l’Église de France, le cardinal Philippe Barbarin, a été classée sans suite par le parquet.

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Le cardinal Philippe Barbarin, le 15 mars 2016 à Lourdes I AFP/Archives ERIC CABANIS


Au terme d'une enquête préliminaire ordonnée en mars, le parquet de Lyon, saisi de plusieurs plaintes visant directement le cardinal et d'autres membres de l’Église catholique, a estimé que les infractions reprochées n'étaient pas constituées. L'enquête avait été ouverte pour non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs, commises par l’abbé Bernard Preynat sur des scouts lyonnais, et pour omission de porter secours de la part de la hiérarchie catholique. Certaines des victimes du prêtre ont pris acte de cette décision. "C'est la décision du procureur de la République ; elle lui appartient. Je ne suis pas positionné pour juger. Et nous, nous sommes sur un débat moral, pas juridique", a commenté François Devaux, l'un des membres fondateurs de l'association de victimes La Parole Libérée. "Ce qui m'intéresse, c'est le débat de société : combien de temps les citoyens français vont accepter que des prêtres pédophiles soient en lien avec des enfants ?""J'espère que c'est un point final à cette affaire et que le diocèse pourra travailler en commun avec les victimes qu'il n'a jamais considérées comme des adversaires", a déclaré l'un des avocats du cardinal Barbarin, Jean-Félix Luciani. "On a dit des choses terribles sur un homme et, fût-il un cardinal, il faut faire attention à ne pas piétiner son honneur." Indéniable tournant dans l'affaire, le classement sans suite de l'enquête ne signifie cependant pas forcément la fin du volet judiciaire du dossier puisque les plaignants n'ont pas écarté la possibilité de saisir directement un juge d'instruction en déposant une plainte avec constitution de partie civile.Pas d'entrave à la justiceDans le volet visant la non-assistance à personne en danger, le parquet a estimé qu'il n'y avait pas péril imminent. Les derniers abus sexuels imputables à l’abbé Preynat remontent à plus de 25 ans. Le classement sans suite de la non-dénonciation répond lui à deux constats juridiques. Depuis la révélation du scandale, le primat des Gaules a affirmé avoir rencontré pour la première fois une victime du prêtre en 2014. Il a ensuite déclaré avoir entendu parler de l'affaire, via un tiers, en 2007-2008. Si l'enquête confiée à la brigade de la protection de la famille a confirmé que les autorités diocésaines avaient eu épisodiquement connaissance de soupçons visant l’ecclésiastique au cours d'une période allant de 2005 et 2010, celle-ci est couverte par la prescription. Pour la période post-2014, le parquet a considéré qu'il n'y avait pas eu de volonté d'entraver l'action de la justice en cachant la vérité. D'abord parce que les faits révélés par l'ex-victime devenue lanceur d'alerte étaient anciens et prescrits et que ce quadragénaire était susceptible de porter plainte lui-même, ce qu'il fit d'ailleurs en 2015. Enfin, parce que la démarche première de cette victime était d'écarter Bernard Preynat de son ministère et non de pousser l'archevêché à alerter la justice, comme le souligne Me Luciani. Au mois de mars à Lourdes, lors d'une assemblée des évêques de France plombée par l'affaire, le cardinal avait assuré n'avoir "jamais couvert le moindre acte de pédophilie". FG

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