"Le silence a à voir avec une transcendance dans la vie quotidienne, liée à l'émerveillement devant le monde..." David Le Breton
Bigrement interpellé ce matin en cafétant/feuilletant en compagnie de David Le Breton, article paru dans le dernier TRA (clic here si vous voulez), anthropologue et sociologue dont les travaux font référence. Le silence !!! Ça c'est un sacré sujet ! Je bois comme du petit lait les mots de ce monsieur qui dit, je cite en vrac, que quelqu'un qui n'est pas connecté à notre époque ne compte pas, n'existe pas (tellement vrai), que le silence nous confronte à l'intériorité, à la personne que l'on est et ça, c'est moi qui le pense, ça nous fout sacrément les jetons.
Une mine cet article, une mine de réflexion à une époque où nous nous mettons à poil dans tous les sens du terme devant toute la planète du réseau social. Sans complexe, sans vergogne, sans réfléchir, naturellement maintenant... mon petits fils a fait sa première dent et hop je colle sa trombine sur ma page FB, je suis en vacances sur cette plage idyllique et hop ce sont mon cul, ma bite, mes nichons et le mojito que je sirote que je colle au grand vent impudique de la Toile...
Les réseaux dits sociaux, cette communication, autorisent la résistance, le témoignage, la mise en en branle salvatrice des groupes progressistes, etc. mais elle donne aussi une porte grande ouverte au recrutement djihadiste, à l'organisation criminelle, à la pédophilie, etc.
Notre époque est une vitrine béante livrant sans complexe notre intimité la plus intime au voisin d'en face. Big Brother qui n'en demandait pas tant se lèche les babines. Le silence dit le petit père Le Breton reste l'ultime frontière. Le silence travaillé, intelligent, vigilant, rempli et constructif, rajouterai-je. Le silence indispensable à notre survie.