Wrecked // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN
TBS lançait plus tôt cette année The Detour, un joyeux bordel à rebondissements. Avec Wrecked elle tente de nouveau l’expérience du grand délire clairement inspiré par Lost. Cette parodie clairement (assumée) de Lost utilise alors tout ce que l’on sait de la série de ABC, tant pour l’histoire de ses personnages, le crash ou encore la conspiration afin de créer quelque chose de véritablement neuf dans l’univers de Wrecked. Bien entendu, chacun des protagonistes de la série sont inspirés de personnages que l’on a vu dans Lost (et d’autres pas du tout) mais des personnages comme Diane from Toledo, apportent des nuances et laissent la possibilité de l’extension de l’histoire au fil des épisodes. La série utilise (comme Lost) des flashbacks et des séquences rêvées afin d’éviter de nous donner l’impression que Wrecked est coincée sur l’île. Cela permet d’éviter le sentiment claustrophobique, comme Lost avait pu le faire auparavant. Quand Danny doit sortir les corps de l’avion, il voit son père apparaître comme un rêve. Si l’accident d’avion n’est pas l’angle comique le plus facile, Wrecked choisit en plus de ça d’être très gore dans sa façon de dépeindre l’horreur qu’il y a sur cette île dans les deux premiers épisodes. Par la suite, l’humour peut se faire ressentir, seulement car Wrecked a eu la bonne idée d’aller de l’avant en s’éloignant du côté alarmant et en se concentrant sur les (bonnes) blagues.
Dès l’épisode suivant, après le « feu de joie », il n’y a plus de références aux gens qui sont morts. C’est peut-être la meilleure chose qui pouvait arriver à Wrecked, de tout de suite nous balancer au coeur de la folie de chacun de ses personnages et de nous amuser. La saison s’achève sur de belles perspectives pour la suite de la saison (et c’est une bonne chose) qui va permettre de garder l’histoire sur l’île plutôt que de rentrer tout de suite au bercail. Après tout, j’imagine que Wrecked va trouver chaque année une excuse pour les faire rester toujours plus longtemps (à moins qu’ils tentent par la suite le « We have to go back, Kate ». Je suis d’accord, je vais trop loin mais ce n’est pas bien grave. Il est compliqué de savoir ce que compte devenir Wrecked mais cette première saison, derrière ce joyeux bordel, était plaisante. C’est un divertissement estival qui ne paye pas de mine mais dont on ne ressort pas complètement lessivés. La saison se déguste plutôt bien, d’épisodes en épisodes avec des intrigues différentes et plus ou moins bouclées afin de ne pas trop nous égarer en chemin. Le fait que la série se concentre sur la comédie sans conséquences ne fonctionne pas toujours quand il y a un sens du danger qui est ajouté dedans. On a l’impression que la série ne cherche pas trop à comprendre ce que chaque histoire peut avoir comme conséquences.
De ce fait, Wrecked est un peu barrée par moment, ou en tout cas elle a énormément de mal à se retourner et à se demander ce qu’elle a fait par le passé et ce que cela pourrait avoir comme conséquences. Les non-sens sont légions ici mais ce n’est pas vraiment une série cohérente que l’on vient chercher quand on se lance dans cette aventure. Justin et Jordan Shipley ont compris ce que les téléspectateurs de Lost avaient (peut-être) envie de voir maintenant que la série est terminée depuis pas mal d’années. Au bout de dix épisodes, on n’a même pas l’impression d’avoir fait le tour alors que Wrecked trouve toujours un truc pour casser le délire et en commencer un complètement différent. Bien entendu, ce n’est pas la comédie de l’année, peut-être même pas la comédie de l’été, mais sincèrement il y a des références qui ne trompent pas (et qui sont bonnes) et les scénaristes savent plutôt bien s’y prendre afin de créer des tas de gags (parfois mauvais, parfois bons). Un divertissement qui n’est pas sans nous faire voyager. L’île est tout de même assez belle pour que l’on n’ait pas l’impression de voyager à côté de chez nous. C’est dépaysant et rafraîchissant par la même occasion (même si ce qui arrive aux personnages n’est pas vraiment drôle).
Note : 5.5/10. En bref, la comédie-parodie de Lost (assumée) que les fans et non-fans de Lost apprécieront. Les « autres » resteront probablement sur la touche.