merci à http://celestinetroussecotte.blogspot.fr
Les gares modernes ressemblent à des
tunnels tandis que la vieille gare Saint Jean a conservé l'immense structure
métallique du temps où il fallait du volume pour dissiper les fumées des
motrices à charbon des " Bêtes humaines" de Zola.
Il a quitté le quai de la gare sans se
retourner.
Elle aussi sans doute.
D'un pas pressé de s'éloigner il rejoint
la rue Eugène Delacroix à l'angle de la rue Fieffé. La petite voiture noire est
bien là, comme un refuge mais sans la passagère de tout à l'heure.
"-Tiens, on m'a piqué le
volant" constate-t-il.
Il lui faudra quelques secondes pour
réaliser qu'il a ouvert inutilement la porte et s’est installé à la place du
mort.
Les gestes lents, il tourne la clé pour
retrouver la compagnie ronronnante du moteur tandis que le sien double de volume
dans cette cage thoracique si bien nommée.
Il s'agite, il résiste, il tambourine
encore un peu comme ça pour un zeste de noblesse puis, de systole en diastole, cesse
de battre la chamade et passe la main à sa seconde fonction utilitaire qui a la mission de faire tourner la boutique.
La prison, avec ses barreaux de cotes, est
bien verrouillée chez les gens raisonnables.
Le cœur ne s'envolera pas pour se
tromper de vie confirmant, comme s'il le fallait encore, ce que l'état adulte
comporte de renoncement.
La donne n'est pas nouvelle pourtant, il
faut encore et sans cesse combattre ce romantisme puéril entre l'enfance volée
et l'adolescence confuse pour que le coeur d'enfant entre, vaille que vaille,
dans la cour des grands avec chevillé au corps le sentiment d'abandon, le
sacrifice contre nature de s'auto expurger de l'essence du sentiment.
Dévasté de douleur de la cave au grenier,
il récite à voie haute l'enchaînement des taches qu'il reste à accomplir, plein
de rêves trop grands et de larmes interdites. Les chaos de la route et du
réalisme le meurtrissent à chaque secondes jalonnant l'abîme avec cette
trouille de funambule qui ne le quitte pas sur le fil du rasoir de son
itinéraire d'enfant gâteux.
Elle, c'est cette rencontre internet,
qui s'éloigne doucement comme un soleil de Décembre fond lentement dans
l'atlantique.
Une rencontre sans avenir, une des belles passantes, celles qui ne restent pas.
Elle
avait, dans l'ovale délicat de son visage sans l'altération de l'attrition, le sourire discret de
l'apaisement d'avoir traversé sans dommages la zone d'inquiétude des dernières
heures avant celle de la quiétude bienheureuse des retrouvailles familiales. Elle s'en alla heureuse et lègère vers l'obsolescence programmée de cette parenthèse enchantée et son mari alternatif.
Plus tard, il sut que la ménagère de moins de 50 ans était une sérial qui leurre,