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TOURS (Indre-et-Loire)

Publié le 20 août 2016 par Aelezig

Tours est une commune de la région Centre-Val de Loire. La ville, comptant 134 000habitants en 2013, est au centre d'une unité urbaine de plus de 350 000 habitants.  

Tours est la capitale de la Touraine. Cette cité est historiquement le plus important site de la région. Elle est considérée comme l'une des cités historiques où se forgea l'unité française.

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Place Plumereau

Au début de notre ère, une importante ville est fondée par les Romains ; elle prend le nom de Caesarodunum. Elle est pourvue d'un vaste amphithéâtre, d'au moins un temple et deux établissements thermaux ; un pont permet de franchir la Loire.

La cité est élevée au rang de capitale de la IIIe Lyonnaise au début du IVe siècle. C'est également à cette époque que, dans une superficie très resserrée de 9 ha, la ville s'entoure d'une muraille défensive, communément appelée castrum, appuyée sur l'amphithéâtre. Le dernier quart du IVe siècle de l'histoire de Tours est marqué par l'émergence du christianisme, solidement implanté localement grâce à saint Martin, évêque de la ville du début des années 370 jusqu'à sa mort en 397. Martin est un ancien militaire devenu officier romain. Épris du message chrétien, il partage son manteau avec un démuni à Amiens, puis se fait moine. Inlassable prédicateur d'une foi modèle dans les assemblées chrétiennes, il y épouse la condition des plus modestes et acquiert une renommée légendaire en Occident, faisant des émules et créant le monastère de Marmoutiers.

Cette histoire et l'importance post-mortem de Martin dans l'Occident chrétien médiéval font de Tours une ville de pèlerinage majeure au Haut Moyen Âge au point qu'en 813 le concile de Chalon-sur-Saône donne à ce lieu la même importance qu'à Rome, incitant les pèlerins cheminant vers Rome à détourner leurs pas et faire étape à Tours.

Le monastère Saint-Martin a bénéficié très tôt, dès le début du VIe siècle, de libéralités et de soutien des rois francs. Clovis le premier a attribué la victoire des Francs sur les Wisigoths à l'intercession du vénérable saint ancien soldat, et accru considérablement l'influence du monastère et de la ville en Gaule, en lui donnant notamment le droit de battre monnaie.

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Tombeau de Saint Martin dans la basilique du même nom

Au VIe siècle, Grégoire de Tours, jeune lettré, vient s'y faire soigner d'un mal présumé incurable. Guéri, il y reste et parvient à s'y faire nommer évêque. Cet écrivain mérovingien, auteur des Dix Livres d'Histoire Des Francs, marque la ville de son empreinte notamment en restaurant la cathédrale détruite par un incendie en 561.

La bataille de Tours ou de Poitiers, est une victoire remportées en 732 ou 733 par une armée franque conduite par Charles Martel, sur des combattants sarrasins conduits par l'émir de Cordoue Abd al-Rahman. Selon quelques auteurs contemporains, la bataille ne s'est pas déroulée à Poitiers, mais à mi-chemin entre Poitiers et Tours, elle devrait de ce fait s'appeler la bataille de Tours. L'historien André-Roger Voisin, la situe dans la banlieue sud-ouest de Tours, sur un lieu-dit qui porte le même nom depuis des siècles. Pour tous les historiens, Charles Martel entre en guerre seulement pour défendre le monastère de saint Martin de Tours le sanctuaire national des Francs, et pour plus tard bien sûr, en avoir le contrôle. Mais cette bataille demeure un symbole historique de lutte contre l'envahisseur .

Le manteau de saint Martin (cappa) serait à l'origine du nom Capet, qui est celui de la dynastie des rois de France, les Capétiens. À la fin de l'ancien régime, Saint Martin de Tours reste le symbole de l'unité franque et française.

En 813, un concile de grande importance à l'initiative de Charlemagne impose l'usage de la langue Romana Rustica qui s'oppose à la Theostica et peut être considéré comme la naissance du français.

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Ce qui reste du château aujourd'hui

Tours est une ville fortifiée, comme son nom l'indique. En 845, elle repousse une première attaque du chef viking Hasting. En 850, les Vikings s’installent aux embouchures de la Seine et de la Loire qu'ils empruntent et contrôlent. Toujours menés par Hasting, ils remontent à nouveau la Loire en 852 et mettent à sac Angers et le Maine mais la crue de la Loire, le 30 juin, les bloque et sauve la ville. Tours et l’Abbaye de Marmoutier tombent dans les mains des pillards en 853.

Durant le Moyen Âge, Tours est constituée de deux noyaux juxtaposés, parfois concurrents. La « Cité » à l'est, héritière du premier castrum, remodelée après 265, est composée de l'ensemble archiépiscopal (cathédrale et résidence des archevêques) et du château de Tours, siège de l'autorité comtale (tourangelle puis angevine) et royale. À l'ouest, la « ville nouvelle » ou Martinopole, structurée autour de l'abbaye Saint-Martin qui bénéficie du prestigieux pèlerinage, s'émancipe de la cité au cours du Xe siècle érigeant une première enceinte vers 918 et devient le « Châteauneuf » (castrum novum). Cet espace devient le centre économique de Tours. Son rayonnement lui vaut même le droit de battre la monnaie. Cette monnaie, le denier tournois, devient la livre tournois, monnaie de compte de l'Ancien régime, avant d'être remplacée par le franc après la Révolution. Entre ces deux entités subsistaient des espaces de varenne, de vignes et de champs peu densément occupés, à l'exception de l'abbaye Saint-Julien installée en bord de Loire. Les deux noyaux sont unis par une enceinte de réunion au cours du XIVe siècle. Tours est un modèle de ville double médiévale.

Tours devient la capitale du comté de Tours, âprement disputé (cette guerre est l'origine des châteaux de la Loire) entre la maison féodale blèsoise et la maison d'Anjou, qui emporte la mise en 1044.

Le pape décide et convoque en 1163 un concile extraordinaire en la ville de Tours, où se réunissent, pendant un an, un nombre impressionnant de dignitaires ecclésiastiques : 17 cardinaux, 124 évêques et 414 abbés. La ville de Tours apparaît même comme une « seconde Rome ». Alexandre III reçoit le soutien de toutes les Églises françaises et anglaises. Cette docte assemblée condamne l'empereur d'Allemagne et réaffirme le pouvoir premier du spirituel des papes sur le pouvoir temporel des empereurs. Alexandre III ne regagnera Rome qu'en 1178.

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Hôtel Goüin, XVe

Prenant acte de la déchéance continentale des Plantagenêts, Philippe II de France, dit Philippe Auguste, roi suzerain, récupère par la force la Touraine après 1204. Avec ce rattachement à la couronne, la livre tournois (qui tire son nom de l'abbaye Saint-Martin de Tours où l'on frappait des deniers dits « tournois ») remplace la livre parisis comme monnaie de compte du domaine royal.

Le 5 mai 1308, Philippe le Bel convoque à Tours les états généraux du royaume. Cette assemblée est chargée de chasser les hérétiques et plus particulièrement les templiers. En obtenant un large appui populaire, ce n'est pas le roi qui se dresse contre les templiers mais le peuple entier qui réclame justice. Une délégation portera au pape une demande de condamnation du Temple et de ses membres. L'ordre sera finalement dissous en 1312 et certains de ses membres périront sur le bûcher. Ceci constitue l'épilogue d'un conflit opposant deux pouvoirs, le pouvoir spirituel et le pouvoir d'un roi, Philippe le Bel, qui veut rester maître dans son royaume.

Le 30 mars 1356, par lettres patentes, le roi Jean II le Bon ordonne de fortifier murs et maisons et d'organiser le guet pour la défense de la ville. Par cette nouvelle enceinte, la ville unie de Tours vient de naître.

La fin du Moyen Âge est marqué par la dégradation du climat, qui provoque plusieurs fortes crues de la Loire : on note celles de 1405, 1421, janvier 1424 aggravée par la crue du Cher, et juin 142651 mais ce n'est qu'en 1593 qu'on envisage de construire une digue pour protéger la ville.

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Basilique Saint-Martin-de-Tours

Le roi Charles VI et le dauphin Charles viennent se réfugier à Tours de novembre 1408 à juin 1409. La ville ouvre ses portes au duc de Bourgogne en novembre 1417, et le dauphin Charles la reprend en décembre 1418.

Au printemps 1429, une jeune Lorraine Jeanne d'Arc, est hébergée dans la maison de Jean Dupuy, au 15 aujourd'hui de la rue Paul-Louis-Courrier. À Tours, Jeanne prépare l'expédition d'Orléans. Le roi lui fait faire une armure et un étendard. Jeanne d'Arc quitte la ville le 21 avril 1429, pour son destin.

La ville de Tours devient une véritable capitale de la France entre 1450 et 1550, séjour continuel des rois en Touraine avec sa couronne de château, et lieu des fastes de la cour. Délaissant l'inconfortable résidence royale du château de Tours pourtant restauré par sa femme Marie d'Anjou, Charles VII s'installe en 1444 au château de Montils-lèz-Tours et y séjourne à plusieurs reprises, pour y signé le traité de Tours avec les Anglais conduit par William de la Pole. En 1454, Charles VII signe l'ordonnance de Montils-lèz-Tours qui définit la rédaction des coutumes de France qui s'inscrit pour une vision plus moderne de la société, vaste entreprise dont la réalisation devait encore se faire longtemps attendre.

Louis XI, épris de Tours et de sa contrée, la développe et introduit maintes activités, parmi lesquelles en 1470 l'industrie de la soie, du mûrier au défilage des cocons. La manufacture tourangelle a commencé d'exister un demi-siècle avant que ne se créent, à Lyon, les premiers ateliers de fabrication de la soie. Tours doit son destin au refus de Lyon de pratiquer une industrie qui risquait de déplaire au commerçants de soierie italienne ; Lyon doit le sien à l'exemple de Tours qui offre, par sa manufacture bien établie, un débouché assuré et plus étendu à la soie. L'une et l'autre restent inséparables dans l'histoire de l'économie française.

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Cathédrale Saint-Gatien

Les décisions du pouvoir royal en faveur de la Touraine continuent une longue tradition d'implantation d'activités, dans un contexte exceptionnel pour la création artistique, qui sera encore favorisées par le passage des compagnons du Tour de France, ateliers d'art et imprimerie sous Charles VIII et Louis XII, qui se perpétuent avec la passementerie sous François Ier.

La Renaissance offre à Tours et à la Touraine maints hôtels particuliers et châteaux, réunis pour partie sous l'appellation générique de « châteaux de la Loire ». À l'ombre des rois, non contents de posséder à Tours de somptueux hôtels, quelques familles tourangelles, vont se hisser aux plus hautes charges du royaume, les Gardette, Briçonnets, Bohiers, Berthelot, et les Beaune-Semblançay, seront les financiers du royaumes et pour afficher leurs réussites, ils se feront bâtir, à la mode nouvelle des châteaux qui contribuent largement à la réputation actuels du val de Loire, mais, en 1527 François Ier, décide de revenir de façon définitive à Paris. Le "règne" des grands financiers tourangeaux va se terminer, Tours et la Touraine serons des résidences secondaires royales.

En avril 1562, les protestants s'emparent de la ville et détruisent tous les symboles à leurs yeux de dérives superstitieuses (l'art sous toutes ses formes en sera la victime), cette victoire sera de courte durée, les catholiques le 10 juillet reprennent la ville, et la vengeance sera impitoyable.

Le massacre de la Saint-Barthélemy qui prend une ampleur démesurée à Paris fin août 1572 n'a pas cours en Touraine. Le responsable royal a préféré s'éloigner de la ville, plutôt que de compromettre la paix longuement négociée avec les réformés. Quelques bourgeois protestants sont emprisonnés par les échevins de Tours, par précaution pour leur éviter l’extermination.

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Gare de Tours

Henri III, prudent vient se réfugier à Tours, qui en la circonstance retrouve son rôle de capitale du royaume. Quand il est assassiné, Henri IV le nouveau roi fait son entrée solennelle à Tours le 21 novembre 1589, mais le parlement et les instances de l'état reviendront à Paris en 1594, pour ne plus y revenir.  

Ce retour marque le début d'un déclin lent mais permanent. Pourtant, les intendants du Roi favorisent à nouveau Tours, en la dotant d'une route moderne, de magnifiques ponts alignés sur la nouvelle voie de passage. Tours, capitale de Touraine, peut plus que jamais conserver sa prééminence de marché d'approvisionnement, redistribuant les grains, les vins, les fruits et légumes, les produits laitiers et de basse-cour.

Armand Mame continue en 1796 l'implantation d'une imprimerie familiale créée par son père 30 ans plus tôt. Dans le centre ville entre la rue Royale, la rue des halles et la rue Néricault-Destouches, une ville usine de l'imprimerie se met en place, pour attendre en 1866 un chiffre d'affaires de 3,50 millions de francs-or et 1500 employées sur place. L'empire Mame envoie ses fumées sur la ville, signe d'activité au XIXe siècle.

La fin de la batellerie aurait pu entraver la réussite économique de Tours, d'autant que la vallée de la Loire subit les inondations de 1836, 1846 et 1856. Des levées en zones basses ont été établies et des quartiers bourgeois et ouvriers, vulnérables à une montée des eaux, s'établissent entre La Riche à l'ouest et Saint-Pierre-des-Corps à l'est. L'arrivée du chemin de fer en novembre 1845 assure définitivement l'hégémonie de la ville chef-lieu sur son département. Tours est un carrefour ferroviaire crucial. L'essor économique favorise ses imprimeries de livres comme de presse quotidienne, ses négoces variés.

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Hôtel de Ville

Désormais, Tours n'a plus aucune ville concurrente sur le département. Chinon et Loches sont irrémédiablement provinciales et distancées. 

La Première Guerre mondiale marque profondément la ville. Etant à la fois un nœud ferroviaire primordial et le centre de la 9e région militaire, c'est le long de ses voies de chemins de fer que seront stockées de nombreuses denrées pour les armées françaises en campagne ; uniformes, équipement, armement, munitions. La guerre favorise son négoce civil comme les vivriers et l'agriculture régionale, elle reçoit des industries privées repliées des zones de guerre, comme de la câblerie et du conditionnement métallique par exemple. Ces flux ferroviaires donnent aussi à la ville une activité militaire employant des civils de première importance, des ateliers de confection de vêtements, des ateliers de réparations d'engins militaires, canons, munitions, centre de tri postal et évacuation des blessés. La ville est, par exemple, le centre de tous les approvisionnements en uniformes de l'armée française d'Afrique.

Au cours de l'année 1915, l'aviation française prend possession du champ de tir du 66e régiment d'infanterie à Parçay-Meslay pour en faire un terrain d'aviation, ce qui augmente encore l'activité militaire dans la ville. Les Américains y installent en plus trois escadrilles en fin de guerre. Les troupes américaines débarquent dans la ville au nombre de 25 000 hommes à la fin 1917, ils créent l'hôpital militaire américain des Augustins.  

En 1920, la ville accueille le congrès de Tours dans la salle des Manèges aujourd'hui disparue, près de l'Église Saint-Julien. Ce congrès voit la dislocation du Parti socialiste et la constitution indépendante du Parti communiste français. 

Tours est en partie détruite précocement en 1940 et une partie de sa population connaît ensuite durant quatre années les affres de la vie en baraquements ou en casemates. Entre le 10 et le 13 juin 1940, pendant la débâcle, elle accueille le gouvernement français, l'Assemblée nationale s'installe au grand théâtre et le Sénat à l'hôtel de ville, (le ministère de l'Intérieur s'est installé dans la préfecture, Albert Lebrun a installé la présidence de la République au château de Cangé à Saint-Avertin et Paul Reynaud la présidence du Conseil au château de Chissay-en-Touraine). La dernière réunion du Comité suprême interallié avec Churchill et Raynaud se tient dans la préfecture le 13 juin 1940.

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Quartier d'affaires

Une partie du centre de la ville est totalement détruite lors du grand incendie du 20 au 22 juin, causé par des obus incendiaires allemands. Les chefs-d'œuvre architecturaux des XVIe et XVIIIe siècles sont en partie perdus, et près de 200 monuments historiques sont détruits par le feu. Le pont Wilson, qui approvisionne la ville en eau, est dynamité pour freiner l'avancée de la Wehrmacht.

Un plan de reconstruction et d'aménagement du centre-ville, dessiné par l'architecte tourangeau Camille Lefèvre, est adopté avant même la fin de la guerre. Le plan de vingt îlots quadrangulaires est ordonné autour de la rue Nationale qui est élargie. Cette ordonnance régulière s'efforce de reprendre les thèmes de l'architecture du XVIIIe siècle en les simplifiant, mais cette nouvelle ordonnance autoritaire et moderne, sacrifie des éléments patrimoniaux et archéologique comme le temple romain trouvé sous la rue Nationale et l'hôtel de Beaune Semblançay dont l'aile ouest et l'escalier renaissance seront intégralement détruits, ainsi que l'enceinte Est de Châteauneuf. 

L'histoire récente de Tours est marquée par la personnalité de Jean Royer, son maire durant trente-six ans qui contribue à sauver le Vieux-Tours de la démolition totale et en fait l'un des premiers « secteurs sauvegardés », exemple de restauration qui inspire la loi Malraux de préservation des centres anciens. Ce vieux Tours concentre ainsi les commerces, les instances administratives, fréquenté si ce n'est habité par une forte bourgeoisie d'affaire et des multiples professions libérales.

D'après Wikipédia


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