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A quoi jouent les brésiliens ?

Publié le 20 août 2016 par Playeur.co @playeurco
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A l’évocation du nom de Rio de Janeiro, de Brésil, j’entend chanter l’accent portugais, j’imagine le sambodrome, le carnaval et les plages de Copacabana. Quand j’ai appris que ce pays, cette ville et ses habitants auraient l’immense honneur d’accueillir les XXXIème JO d’été, il y a 7 ans, je me suis dit quelle joie. A quelques semaines, quelques jours d’allumer la flamme olympique, la tension devenait palpable en Amérique du sud. On prédisait qu’il ne serait pas prêt à temps, qu’il existait de gros soucis de financement, que les cariocas allaient en pâtir, que finalement les retombés ne seraient pas aussi importantes qu’on leur avait promis et que la misère des favelas n’allait pas s’arranger, bien au contraire. Le temps passant, le bonheur laissait place aux doutes et aux inquiétudes. Au moment d’ouvrir ces Jeux Olympiques, de célébrer la cérémonie, tout était prêt. Les brésiliens ont tenu leurs engagements, la fête est magnifique, colorée. 

A quelques heures de clore cette olympiade, le bilan est positif pour ce qui est de l’organisation. Tout s’est déroulé comme ils le souhaitaient. Cependant, il restera de cette quinzaine une triste image, celle du vice-champion olympique français, Renaud Lavillenie, en larmes sur le podium du concours du saut à la perche. La scène est forte, choquante, attristante. Avant chaque tentative, le sportif est sifflé par un public chauvin et déterminé à voir son athlète Thiago Braz Da Silva réussir l’impensable, battre le recordman du monde. Lavillenie se surpasse, malgré des conditions compliquées, il franchit toutes ses barres au premier essai jusqu’à ce que le brésilien batte le record olympique. Renaud tente un exploit, franchir 6,08m, ce qu’il n’a jamais réussi en plein air. Il échoue, sous les hourras des spectateurs et tiendra des mots sévères à l’égard de ce public trop patriote, qui manque de respect aux sportifs étrangers. L’événement n’est pas isolé, malheureusement. Avant sa finale face à un boxeur brésilien, Sofiane Oumiha se fait huer. Il perd son combat mais ne blâme personne, probablement parce qu’il est déjà très heureux de son parcours et de sa médaille d’argent. Les oppositions France-Brésil deviennent insupportables, les « Experts » se font sifflés à chaque possession de balle en quart de finale et seule la baisse de régime des handballeurs sud-américains entraîne l’arrêt de cette attitude reprochable. Que dire des sportifs argentins, considérés comme des ennemis publics. Le meilleur exemple, Juan Martin Del Potro, dans le tournoi de tennis, opposé au premier tour au numéro un mondial Novak Djokovic. Il remporte ce match et finit par se hisser jusqu’en finale grâce à un mental d’acier tant la pression imposée par les « auriverde » est intense. 

Le Brésil a reçu l’honneur de produire une compétition que des dizaines de pays rêvent d’organiser chez eux, mais pour une nation où l’esprit du football est trop fortement implanté, les brésiliens ont cru bon de railler les athlètes qui ne portaient pas le même maillot. On est loin de l’esprit olympique de Pierre de Coubertin qui disait que « l’important est de participer ». Bien évidemment, tout les sportifs sont la pour des titres, des médailles, nous aussi simple spectateur nous voulons voir nos athlètes gagner, moi le premier. Mais il ne faudrait pas oublier que ce sont avant-tout des personnes exceptionnelles qui passent des mois, voire des années pour se préparer pour cet événement. Les respecter, même si cela nous coûte, est le minimum que l’on peut leur offrir. Les brésiliens ont-ils compris ce que représentait les Jeux Olympiques, elle est peut-être là la question. Réputés comme des êtres généreux et authentiques, ils n’ont probablement pas cette culture olympique. Nul doute qu’à l’avenir, les membres du Comité International Olympique, notamment Thomas Bach et Serguey Bubka fortement marqués par « l’episode Lavillenie », prendront en compte ce point de détail dans leurs choix futurs.

Klay 

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