Qui a dit que The CW n’était pas capable de faire de bonnes séries ? Crazy Ex Girlfriend est l’exemple parfait de ce que The CW est capable de faire quand elle veut. Après Jane the Virgin l’an dernier, Crazy Ex Girlfriend est le dernier exemple d’une parfaite série sortie de nulle part, en qui personne ne voulait croire. Rejetée par Showtime, la série s’est trouvée une place sur The CW. En 18 épisodes, elle a su raconter une histoire d’amour comme aucune autre série auparavant. Mi romcom, mi comédie musicale, Crazy Ex Girlfriend est un OVNI dans le paysage des séries américaines. Outre l’héroïne complètement folle, ce que l’on peut apprécier ici c’est le ton optimiste et coloré dont le téléspectateur a bien besoin quand on voit les séries policières et sombres qui naissent actuellement. C’est une bouffée d’air frais, aux dialogues toujours travaillés et aux chansons qui, en plus d’être excellentes pour la plupart, sont de grands moments de comédie. Rachel Bloom, héroïne et co-créatrice de la série a su renouveler deux genres, à la fois la comédie musicale en transformant l’object qu’elle avait entre les mains pour amuser le téléspectateurs et la romcom qui avait tendance à ronronner ces dernières années au cinéma. Grâce à Josh et Rebecca, mais aussi aux protagonistes secondaires, nous avons droit à tout un tas de belles scènes, parfois même touchantes.
L’émotion n’est pas forcément ce qu’il y a de plus facile à créer, surtout que Rebecca, l’héroïne, est très attachiante. On a envie de l’entarter et en même temps, on a envie de la consoler. Son histoire d’amour, elle est la seule à y croire dur comme fer pendant que Josh, avec Valencia, semble vivre une vie d’amour et d’eau fraîche. C’est l’histoire d’une folle en somme, mais d’une (bonne) folle qui a trouvé l’homme de sa vie et qui va tenter par tous les moyens de le montrer. C’est une série qui n’est jamais maladroite et toujours bonne dans ses intentions. Grâce à une belle brochette pour l’entourer : Greg et Paula, voire même Darryl, la série parvient à casser certains codes et permettre au téléspectateur d’apprécier autre chose que des simagrées romancés que l’on a l’impression d’avoir déjà vu des dizaines de fois auparavant. C’est donc une comédie romantique amusante, délirante, qui ne s’impose aucunes limites. Si pour passer de Showtime à The CW elle a forcément dû édulcorer certaines choses, le ton reste intelligent. Un peu comme Jane the Virgin a cassé les codes de la telenovela pour s’en moquer (et continue de le faire), Crazy Ex Girlfriend casse ceux de la comédie musicale un peu plan-plan pour en faire un monde coloré, où rien ne semble heurter Rebecca, sauf l’homme qu’elle aime et qui n’est pas forcément celui qui lui correspond.