Hésiode écrivait déjà, dans Les Travaux et les jours (v. 108), que « dieux et mortels sont de même origine. » Leurs actes créateurs faisaient d’eux non plus des êtres naturels mais culturels, « surnaturels », puisqu’ils allaient au-delà de la nature. Ce travail proprement humain faisait naître d’étranges questions : tailleur de silex ou potier, bâtisseur de tombes, l’homme créait quelque chose qui n’avait jamais existé. Mais alors qui m’a créé moi-même et donné de tels pouvoirs : d’où suis-je né ? A quoi vais-je aboutir ? Quelle sera la fin puisqu’elle n’est plus de pourrir isolé dans les forêts, les cavernes ou les déserts ?Il n’existe que deux modèles évidents : celui du potier et celui du roi. Mais ce potier sans argile et ce roi sans royaume auraient-ils pu créer quelque chose ou donner l’ordre d’un « soit » à partir de « rien » (ex nihilo) ?Devant telles questions Bouddha, nous dit Pannikar, gardait le « silence ».>> LIRE LA SUITE >>
