Instinct de Survie - The Shallows // De Jaume Collet-Serra. avec Blake Lively, Angelo Lozano Corzo et Jose Manuel Trujillo Salas.
Jaume Collet-Sera est capable de faire de bonnes choses comme l’a démonté son très bon Esther (2009) mais aussi ses thrillers Sans identité (2011) et Non Stop (2014). Instinct de Survie n’est pas basé sur l’idée la plus originale du monde alors que le film reprend principalement des tas d’éléments d’Open Water et de films comme Bleu d’enfer. C’est jeune, très estival, et durant 1h40, le film arrive plus ou moins bien à accrocher su spectateur. Anthony Jaswinski (Kristy) a su écrire un scénario assez efficace et intelligent pour donner au réalisateur pas toujours inspiré, de la matière à mettre en scène. On découvre alors ici un réalisateur inspiré, qui casse un peu les codes de son propre cinéma afin de prendre ses ailes et aller de l’avant. Quand on voit la bande annonce, puis Blake Lively en tête d’affiche dans le rôle d’une étudiante en médecine, il est difficile de croire que Instinct de Survie puisse être un film sympathique mais plus le temps passe et moins le spectateur s’ennui. Etrangement, Blake Lively est même étonnante dans ce rôle, sortant des sentiers battus. Il faut bien avouer qu’elle est parfaite dans le rôle de la jeune surfeuse en détresse qui parle à un oiseau.
Nancy surfe en solitaire sur une plage isolée lorsqu’elle est attaquée par un grand requin blanc. Elle se réfugie sur un rocher, hors de portée du squale. Elle a moins de 200 mètres à parcourir à la nage pour être sauvée, mais regagner la terre ferme sera le plus mortel des combats…
Bon, Instinct de Survie c’est un peu plus que ça. C’est de la survie et l’envie du scénariste est plutôt bien affichée. Dès que Jaume Collet-Serra plonge dans les eaux profondes, le film décolle et sort de la superficielle introduction du film qui fait légèrement peur. En effet, entre un bon titre de Sia, du soleil, Blake Lively et de jeunes éphèbes sur leurs planches de surf, on est clairement pas dans le film d’horreur intelligent et pourtant, Instinct de Survie surprend au fil des minutes qui passent. La tension monte et c’est à ce moment là que le suspense prend place et fait tourbillonner un film qui n’était pas forcément intéressant sur le papier. D’un divertissement type série Z, Instinct de Survie devient très rapidement un film à voir. Les (rares) plongées dans l’eau sont d’ailleurs intéressantes (notamment la séquence des méduses). Sans compter sur le requin, avec lequel Instinct de Survie joue beaucoup. Le film préfère le montrer le moins possible afin de donner au spectateur quelques frissons. Certaines scènes, assez gores, sont passez sous silence (le coup du voleur mexicain notamment) et ce n’est pas plus mal (même si l’après reste aussi gore).
Le mystère autour de ce requin transforme Instinct de Survie en une sorte de Dents de la Mer mélangé à Open Water. Si la sauce prend ce n’est pas spécialement car le film reprend des éléments narratifs de ces deux films, mais aussi car la tension est omniprésente. Dès que l’héroïne est en danger, on ressent son danger. Instinct de Survie n’est donc pas un chef d’oeuvre mais un film qui fonctionne de A à Z, qui évite le trop plein d’effets spéciaux pour en mettre plein la vue et préfère se concentre sur le rocher, Blake Lively et la recherche d’une porte de sortie. Pour conclure l’été, ce petit film inattendu est parfait et rappelle que le cinéma d’horreur ce ne sont pas que des films de possessions. Je n’avais pas été aussi surpris par le genre aquatique depuis Piranha 3D, le remake d’Alexandre Aja, du film du même nom.
Note : 7.5/10. En bref, une agréable surprise venue de nulle part qui fait le boulot et laisse de côté la superficialité du genre. A voir.