
Publié par Jc Lattes le 6/01/2016
Genre: Litterature française, Romance
Pages: 324


Présentation de l'éditeur
Lorsqu’en 2000 Paul, célèbre peintre français, débarque aux Kerkennah en Tunisie, l’archipel est un petit paradis pour qui cherche paix et beauté. L’artiste s’installe dans « la maison de la mer », noue une forte amitié avec la famille de Farhat le pêcheur, et particulièrement avec Issam et Ahlam, ses enfants incroyablement doués pour la musique et la peinture. Peut-être pourront-ils, à eux trois, réaliser le rêve de Paul : une œuvre unique et totale où s’enlaceraient tous les arts.Mais dix ans passent et le tumulte du monde arrive jusqu’à l’île. Ben Ali est chassé. L’islamisme gagne du terrain. L’affrontement entre la beauté de l’art et le fanatisme religieux peut commencer.
Alors je le reconnais avec ce livre je me suis faite avoir mais alors en beauté.
D’abord par l’auteur : je connaissais Marc TREVIDIC comme juge d’instruction à Paris. On a même souvent entendu parlé de lui à la télévision notamment pour avoir dirigé la section antiterroriste.
Il avait déjà écrit trois livres sur le sujet : « Terroristes : les 7 pilliers de la déraison« , « Au coeur de l’antiterrorisme » et « Qui a peur du petit méchant juge ? » mais je ne les avais pas lus et puis, honnêtement avec l’actualité ces jours-ci on a envie de lire autre chose.
Et puis, à la recherche d’une nouvelle lecture j’apprends que ce monsieur a écrit un premier roman. Notre blog étant justement de s’intéresser au nouveaux auteurs et le titre « Ahlam » qui veut dire rêves en arabe m’intriguant je me suis dit pourquoi pas ? Mais jene m’attendais pas à çà. Il y a tellement de « célébrités » qui se trouvent tout à coup des talents d’écrivain et puis à la base Ahlam est un roman d’amour. Bien loin donc des autres livres que l’auteur a écrit.
Ahlam est une histoire d’amour et c’est la seconde raison pour laquelle je me suis faite avoir car j’ai une sainte horreur des histoires d’amour mais voilà : Ahlam n’est pas une histoire comme les autres. Ce n’est pas seulement un livre. C’est une chanson, une peinture, une ode à la beauté avec en fond une question : L’amour et la beauté peuvent-ils vaincre l’intolérance religieuse, la violence et le terrorisme ?
Et je ne m’attendais pas à çà. Bon certes, l’histoire en elle-même n’est pas d’une grande originalité et on sent la relation sentimentale cousue de fil blanc dès le début mais elle n’est en réalité qu’un prétexte pour vous amener à vivre une expérience peu commune. Ahlam n’est pas un livre qui se lit seulement. Vous constaterez très vite qu’il se contemple, se goûte et même s’écoute. La seule expérience qui se rapproche un peu de ce que j’ai éprouvé en lisant se livre serait celle de la lecture de l’oeuvre magistrale de Proust.
Si vous avez déjà été ému devant une oeuvre d’art préparez-vous à une claque esthétique de taille. Mais comme pour une oeuvre d’art certains n’aimeront sans doute pas.
Le point noir malheureusement, à mon point de vue, est la pudicité de l’auteur : Autant les décors sont décris avec beaucoup de couleur et de poésie, autant on sent un blocage quand il s’agit de décrire les sentiments des personnages ce qui empêche de vraiment s’attacher à eux. Tout est esthétique, tout est beau, trop beau pour être suffisamment humain et pas assez de défauts pour qu’on s’y attache vraiement.
Les évènements se situe en Tunisie. Peut-être l’auteur a t’il voulu faire en sorte de retranscrire la pudeur et la timidité des gens de ce pays lorsqu’il s’agit de sentiments. Toujours est-il que si l’histoire est merveilleusement bien construite on en ressort, comme devant une oeuvre d’art, un peu frustré de ne pas pouvoir complètement se l’approprier.