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Max | Glacé

Publié le 28 août 2016 par Aragon

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«What Power art thou, who from below hast made me rise unwillingly and slow from beds of everlasting snow ? See'st thou not how stiff and wondrous old far unfit to bear the bitter cold,i can scarcely move or draw my breath ? Let me, let me, let me freeze again to death !»

«Quelle puissance es-tu, toi qui, du tréfonds,m'as fait lever à regret et lentement du lit des neiges éternelles ? Ne vois-tu pas combien, raidi par les ans,
trop engourdi pour supporter le froid mordant, je puis à peine bouger ou exhaler mon haleine ? Laisse-moi être transi, laisse-moi mourir à nouveau de froid !»

Henry Purcell

Je la connais. Elle discutait avec quelqu’un qui m’est cher, je me suis immiscé dans leur conversation, j’étais invité. Un moment, je lui ai dit que sa robe était jolie. Fleurie, dans les tons sombre, moirée me semblait-il dans la presque pénombre de la pièce, le motif et la coupe me plaisaient. Elle n’a pas réagi au compliment qui était un vrai compliment, sincère, tout simple. Elle l’a presque balayé d’un revers de main invisible, semblant dire avec étonnement, que me racontes-tu là ? Semblant échapper au compliment. Un compliment c’est vivant, c’est du partage et de l’échange. J’ai compris en un instant. La peur, c’était de la peur au tout.

La peur au tout chez les humains engendre la sécheresse du coeur, son flétrissement, sa glaciation. Il fut question en suivant, c’était de circonstance,  de la plage, de l’océan. La même sécheresse est revenue en vagues chez elle... Les filles autrefois n’apprenaient pas à nager, ne se baignaient pas, c'était mal vu, n'allaient pas à l'océan, je n’aime pas l’eau, j’en ai peur...

Il y a des personnes qui, de leur fait, de leur seul fait, n’étant ni handicapée physique ou mentale, refusent la vie,  refusent le plaisir, refusent les vivants projets, embrassent goulument la peur au tout et font fleurir sa fleur vénéneuse : sécheresse.

La sécheresse enclenche le vieillissement précoce de l'âme, du coeur et du corps, leur glaciation. Tant de gens vivent en étant morts aux autres, coeur sec, fané, glacé... en pleine canicule.


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