Par ce geste, Apple verrait ainsi ses cotisations fiscales vers le Trésor américain augmentées significativement, alors que son actuelle structure comptable lui permet d’éviter de payer plus d’impôts.
Devant les allégations de la Commission européenne, qui estime qu’Apple aurait bénéficié d’un traitement préférentiel en Irlande de 1991 à 2015, Tim Cook a laissé entendre que son entreprise pourrait changer son fusil d’épaule et rapatrier une partie de ses profits réalisés à l’étranger vers les États-Unis.
«Actuellement, je prévois que nous allons rapatrier l’an prochain. Il est donc faux de croire que nous n’allons payer que 400 millions, ni même seulement 800 millions – le total sera significativement plus élevé.»
«Nous avons payé 400 millions de dollars US [en impôt] à l’Irlande, et avons payé 400 millions de dollars US aux États-Unis», a défendu Cook en entrevue à RTÉ News. «Actuellement, je prévois que nous allons rapatrier l’an prochain. Il est donc faux de croire que nous n’allons payer que 400 millions, ni même seulement 800 millions – le total sera significativement plus élevé.»
Rappelons qu’Apple a été sommé lundi de rembourser au Trésor irlandais les avantages fiscaux qui lui auraient été accordés illégalement selon la Commission, soit la coquette somme de plus de 13 milliards d’euros (équivalent à 19 milliards de dollars CA).
Toujours dans le cadre de cette même entrevue, Cook a maintenu qu’Apple n’avait pas à s’excuser pour quoi que ce soit, que son entreprise n’avait bénéficié d’aucun traitement préférentiel en Irlande, et qu’il était persuadé que la position de la Commission allait être renversée.
Comme bien des multinationales, Apple a exploité pendant des années une stratégie comptable lui permettant de conserver ses profits réalisés à l’étranger à l’extérieur du territoire américain, lui permettant ainsi de payer moins d’impôts. Apple semble prête toutefois à faire les choses autrement, devant la colère généralisée envers l’évasion fiscale, au risque de voir sa réputation en être détériorée, et ses ventes, diminuées.
Apple a indiqué qu’elle entendait en appeler de la décision rendue lundi par la Commission européenne. L’Irlande de son côté, qui ne veut surtout pas d’un précédent pouvant porter atteinte à son image de terre d’accueil à faible taux d’imposition pour les sociétés étrangères, ne veut pas de l’argent d’Apple, et a également indiqué vouloir porter la cause en appel.