Mechanic Résurrection // De Dennis Gansel. Avec Jason Statham, Jessica Alba et Michelle Yeoh.
On va se dire, rien de mieux qu’un bon petit Jason Statham pour la rentrée. Mechanic Résurrection ne réinvite pas la sauce et reprend les mêmes ingrédients, en conservant le côté parfois un peu fauché des films avec l’acteur. Ce Bruce Willis des années 2000 continue de surfer sur la vague qui a fait son succès pendant des années : le film d’action à petit budget qui ne se prend pas trop la tête. Dennis Gansel récupère la franchise lancée en 2011 par Simon West mais cette fois-ci pas de traduction française étrange (le film de 2011 s’appelait Le Flingueur) et c’est le titre américain qui est conservé. Peut-être pour ne pas forcément trop coller à l’original qui était plutôt sympathique au demeurant. Du coup, Mechanic Résurrection ne propose rien de vraiment neuf et se contente de reprendre les clés en main d’une franchise qui n’avait pas grand chose à offrir (et la perspective lancée à l’issue du film d’un troisième volet peut s’avérer fun, si Tommy Lee Jones grimé comme un clown est là à plein temps bien entendu).
Arthur Bishop pensait qu'il avait mis son passé de tueur à gages derrière lui. Il coule maintenant des jours heureux avec sa compagne dans l'anonymat. Mais quand son plus redoutable ennemi enlève sa femme, il est obligé de parcourir le monde pour remplir trois assassinats impossibles. Et comme toujours, il doit faire en sorte que ses exécutions ressemblent à des accidents. Une course contre la montre sans relâche s'engage.
Dernière l’ambiance assez clipesque du film (et c’est bien là l’un des problèmes de Mechanic Résurrection), des fonds verts dégueulasses (notamment à Rio ou sur un bateau), reste quelques jolis paysages de plages asiatiques qui peuvent nous faire rêver, de même qu’une séquence d’acrobaties à donner le vertige (mais qui a eu l’idée de faire une piscine dans le vide franchement ?). Du coup, on se retrouve avec tout un tas de séquences plus ou moins ratée avec la même envie : des coups de poings, des tirs de partout, et Jason Statham toujours là en héros que l’on ne peut pas vaincre. Ce qui est drôle là dedans c’est probablement le personnage de Jessica Alba, rempli de niaiserie et sensé être une ex militaire qui se bat comme une millionaire en plein lancement d’un tout nouveau produit sur la 5ème Avenue. Le scénario est assez souvent laissé à l’abandon au profit de séquences plus ou moins inspirées. La romance qui se construit sur des histoires assez redondantes n’a rien de bien enchanteur et ne fait même pas rêver le spectateur qui en attendait probablement un peu plus.
Il ne fallait rien attendre en retour de Dennis Gansel, déjà à l’origine de tout un tas de Direct to DVD pas très reluisants mais aussi du très bon La Vague (et c’est là qu’il y a quelque chose qui cloche). Le réalisateur se contente de la plastique de ses personnages et de peu de choses en plus. On retrouve alors les poncifs d’un genre qui a éculé pendant des années des trucs sans jamais penser à la finalité. Si le film de Simon West avait ses défauts, il avait au moins le mérite d’être une proposition légèrement différente de ce Mechanic Résurrection. Bien entendu, j’en pense énormément de mal mais il y a aussi de quoi passer un bon moment. Je pense à Tommy Lee Jones que l’on ne voit pas suffisamment ou encore les chorégraphies orchestrées par un Jason Statham toujours au poil dans ce genre là. Mechanic Résurrection est un pur produit marketing qui ne sort jamais vraiment des sentiers battus et se contente de faire avancer son histoire à la chaine comme une usine produit des conserves.
Note : 3/10. En bref, on a connu Jason Statham plus inspiré dans ses choix de film. Cette « suite » du Flingueur n’a pas vraiment de saveur. Cela se laissera regarder lors d’un dimanche pluvieux à la recherche d’un film qui ne demande aucune réflexion.