(Chapitre 1) : Dire la vérité.
Chapitre 2 : Dire la gravité.
La régulation au service de la croissance
L’économiste Patrick a sorti un livre en 2005 intitulé « le capitalisme est entrain de s’autodétruire » est pour cause puisque si le cash et les dividendes augmentent toujours plus, l’investissement stagne. Pour lui, « un capitalisme sans projet est condamné à s’autodétruire. Dans ces conditions, beaucoup d’ingrédients sont réunis pour accréditer la thèse d’une crise mondiale ; d’autant plus que les trois régulations qui ont été à l’œuvre durant les trente glorieuses. Quelles étaient-elles ?
- Ford : ce capitaliste disait que si la croissance va s’étouffer si on ne fixe pas des règles du jeu collectives. C’est la crise des années 30 et la sortie de la 2eme Guerre Mondiale qui amèneront à mettre en place les moyens de ces règles.
- Beveridge : il publie en 42 un rapport sur le système d’assurance sociale. Pour lui, le capitalisme pour fonctionner a besoin d’une demande forte et régulière, aussi la dépense sociale est un facteur de croissance économique car elle permet d’assurer cette régularité.
- Keynes, bien sur pour qui l’Etat doit intervenir pour assurer la croissance.
Aujourd’hui, tous ces mécanismes sont consciencieusement mis à mal voire caricaturer alors que l’absence de toute régulation nous ramène bien avant 1914. Malgré cela, la croissance bien que moins forte sur ces deux dernières décennies est toujours… comment ?
La spirale de l’endettement.
C’est par l’endettement des ménages que les Etats-Unis ont pu éviter la déflation. Entre 1997 et 2007, le crédit à la consommation a tout simplement doublé, passant de 1225 milliars de dollars à 2450 milliards. Deuxième levier, les cartes de crédit et enfin, les crédits hypothécaires, seulement autorisés en France depuis Villepin. Enfin, et on n’en voit seulement les conséquences depuis quelques mois les fameux subprimes, encouragés par les banques qui voyaient leur revenu diminuait du fait d’un engorgement du crédit immobilier.
Les subprimes : le principe est relativement simple, un établissement peut prêter jusqu’à 125% de la somme nécessaire à l’achat avec un remboursement du capital différé partiellement ou en totalité sur les deux premières années. Les banques avaient intérêt à prêter à des personnes n’ayant pas les ressources, cela permettait d’alimenter le marché et théoriquement ils faisaient un bénéfice en reprenant le bien des non-solvables. En prime, les banques ne gardaient pas ces prêts dans leur bilan. Elles les « tittrisaient » en faisant des paquets et les revendaient à d’autres investisseurs… et ainsi de suite… bref fromage et dessert… sauf que si les arbres ne montent pas au ciel, le prix de l’immobilier non plus. L’autre enseignement de cette crise des subprimes, c’est le cynisme d’un modèle qui encourage la précarité et se nourrit sur celle-ci. Cette propension à l’endettement n’est pas propre aux Etats-Unis. En Europe, la dette privée est passé de 75% à 145%, ce qui fait dire à Patrick Arthus que sans l’endettement des ménages, la croissance dans zone euro aurait nulle voire en récession dans certains pays comme l’Angleterre.
Selon le groupe d’économistes du centre Bruegel qu’au regard des déséquilibres accumulés, la question n’est pas de savoir si il aura ou non un ajustement mais bien quand et avec quelles conséquences ?
Et la chine ?
C’est sans doute en chine que les conséquences d’une récession américaine se feraient le plus sentir car le dynamisme chinois est fortement dépendant de la consommation américaine. Et bien plus encore si l’Europe et le Japon le sont également puisque 61% des exportations asiatiques se font vers ces zones économiques.
L’autre moteur de la croissance chinoise réside dans l’investissement qui atteint 50% du PIB qui repose en partie sur une bulle immobilière où pour par exemple pour le seul premier 2006 26% du marché n’avait trouvé preneur alors que dans le même temps, les investissements ont augmenté de 20%.
Au final, le miracle chinois a de grande similitude avec le miracle japonais qui s’est évanoui dans l’éclatement de la bulle immobilière survenue au début de 1990… le Japon ne s’en est pas encore relevé. Par ailleurs, quelles seraient les conséquences sociales d’une crise comparable dans un pays où les travailleurs payent le prix fort de cette croissance. A cela, il faut ajouter que celle-ci malgré son niveau élevé, n’est pas en mesure de faire face à la croissance de la population en age d’arrivée sur le marché du travail (ministre du travail chinois) sans compter le flux des ruraux accourant dans ces zones de croissance.