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Critiques Séries : Fleabag. Saison 1. BILAN (UK).

Publié le 02 septembre 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Fleabag // Saison 1. 6 épisodes.
BILAN


Fleabag c’est un peu une série inattendue. Quelque chose que l’on a un peu de mal à croire au premier abord mais qui s’inscrit parfaitement dans cette nouvelle tendance de la comédie dramatique réaliste. Encore une fois on parle d’amour et de la difficulté de nos jours de tomber amoureux. Comme je le disais précédemment, Fleabag c’est un peu le Journal de Bridget Jones version 2016. Dans un sens, c’est peut-être bien l’un des plus belles choses que l’on puisse dire sur cette série. La série prend le parti de nous faire rire plutôt que de nous faire pleurer au premier abord (je vous rassure, l’émotion arrive toute seule). Adaptée d’une pièce de théâtre de Phoebe Waller-Bridge par Phoebe Waller-Bridge, on sait que Fleabag s’inspire d’une bonne partie de la vie de l’actrice/créatrice. Cette dernière parvient à être toujours originale dans sa façon de penser l’histoire, provocatrice avec le monde qui l’entoure tout en gardant une certaine forme de tendresse qui la rend tout de suite attachante. Dans un sens, Fleabag cherche à repousser certaines limites simplement en parlant à la partie la plus misérable qu’il y a chez chacun de nous. C’est comme si Phoebe Waller-Bridge voulait montrer qu’il y a toujours un sentiment pire qu’un autre et que l’on n’a donc pas de raison d’être malheureux. En tout cas, c’est la morale que je retiens de l’histoire à la fin de la saison.

L’une des plus belles réussites de Fleabag c’est son écriture. La série ne se prend jamais la tête et va continuellement nous délivrer des tas de séquences simples et décomplexées. Le but ici est de ne pas nous prendre la tête avec le malheur du monde, ni même de nous accabler. Le but est complètement différent et cela se ressent. Surtout que Fleabag est aidée par une mise en scène tout aussi sobre, mais gai malgré tout. Il y a donc des astuces qui nous impliquent plus facilement comme le face caméra qui a toujours fait son petit effet. C’est une façon de nous parler, de nous impliquer dans le récit et de nous dire que l’on n’est pas forcément mieux que notre héroïne même si l’on voudrait bien le croire. Grâce à ce procédé, on a l’impression que les problèmes de l’héroïne sont donc ceux de tout le monde, comme une certaine notion d’universalité. Ce n’est pas facile de trouver l’amant parfait et Fleabag nous le fait comprendre. Mais ce n’est pas comme si l’on ne le savait pas déjà. Fleabag c’est juste le constat difficile que l’on n’a pas forcément envie de faire mais que l’on fait tout de même par défaut. La justesse de l’écriture permet à Fleabag de parler des problèmes de toute ma génération : les problèmes financiers, les relations familiales compliquées, la difficulté de rencontrer la bonne personne et/ou le bon orgasme, le sentiment de solitude, le deuil, le sentiment d’insatisfaction constant, etc.

Si le constat est intéressant, c’est aussi car Fleabag permet de voir une lueur au bout d’un tunnel. La série n’apporte pas de solution au problème mais simplement une prise de conscience qui permet une mise au point. Fort heureusement bien entendu que tout cela se fait avec un humour ciselé sinon ce serait sacrément déprimant. Car le but de Fleabag n’est pas de s’apitoyer sur le sort que la société veut bien nous donner. Côté casting, tout le monde fait de très belles choses comme Olivia Coleman dans le rôle de la belle-mère hypocrite. Elle m’avait déjà bluffé dans Flower et continue ici de choisir les projets qui lui vont bien. Mais Fleabag parle aussi de plans culs (et il y a de nombreuses séquences de sexe ratées qui sont au fond assez amusante et symbolise parfaitement l’insatisfaction qui règne dans ma génération). A certains moments Fleabag crie tellement la vérité haut et fort que j’ai l’impression d’être un peu l’héroïne de Fleabag moi aussi. L’humour est compliqué et travaillé mais aussi un brin trash car il n’y a pas vraiment de limites. Le passage de BBC Three du canal télévisuel à un support Internet aura peut-être permis l’éclosion d’une telle comédie. C’est une telle bonne surprise que je ne peux que vous dire de vous ruer dessus.

Note : 8.5/10. En bref, un bijou sans égal.


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