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Critiques Séries : The Night Of. Saison 1. Episodes 7 et 8.

Publié le 02 septembre 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

The Night Of // Saison 1. Episodes 7 et 8. An Ordinary Death / The Call of the Wild.
SEASON FINALE


Le procès de Nazir est l’un des éléments les plus importants de ces deux deniers épisodes. Même si à certains moments la conclusion est décevante (sans trop savoir comment ils s’y sont pris pour décevoir), « An Ordinary Death » est l’occasion de remettre le procès sur le devant de la scène. La présomption d’innocence est quelque chose qui n’existe pas aux Etats-Unis. Le système judiciaire américain est très loin d’être construit comme le système judiciaire français et c’est peut-être aussi pour cela que j’ai trouvé l’histoire de The Night Of aussi palpitante à mon goût. Tout au long des séquences dans la cour, The Night Of tente de nous préparer, de nous chauffer, même si ce n’est pas toujours brillant non plus. Il y a des révélations qui ne servent à rien si ce n’est à accumuler des détails qui ne permettent pas de savoir quelle est la vérité derrière ce qui s’est passé cette nuit là quand cette jeune fille est morte à côté de Naz. Les questions posées ne sont pas vraiment cohérente mais cela permet aussi de voir à quel point le système est ici en train de partir en sucette. La défense et l’accusation sont donc là pour peindre un portrait global de la chose, sur la culpabilité ou l’innocence du personnage. J’aime bien Helen Weiss dans cette histoire. Elle se trouve une vraie place et petit à petit elle s’impose.

Elle parvient même à faire oublier John Turturro qui était sensé être plus ou moins le héros de The Night Of. Il n’y a pas vraiment de révélations dans cet avant dernier épisode si ce n’est une mise en abime qui nous permet de gagner une vision un peu plus globale des choses. Weiss utilise d’ailleurs de son côté le spectre de O.J. Simpson (et la référence n’est pas si bête que ça tant le procès de Naz semble être une version nouvelle de l’histoire d’O.J. avec ce que cela pourrait comporter comme révélation finale dans un sens) tout cela dans le but de casser la crédibilité du pathologiste. Plutôt que de parler de la véracité de ce qu’il a trouvé (notamment sur le couteau disparu), la série s’amuse intelligemment autour des personnages qui passent à la bar. Notamment quand le médecin légiste est incapable de dire comment Naz a été blessé dans cette histoire. « The Call of the Wild » est à côté de ça un final très étrange. Il y a 1h30 d’épisode tout de même et peut-être un peu trop justement. Ce qu’il y a d’étrange avec The Night Of c’est le fait que la série n’a jamais vraiment dit ce qu’elle était (et ce qu’elle voulait être). Il y a des côtés dans cette série qui restent assez étranges. Pourtant, sa façon de dépeindre le système judiciaire américain reste intrigante sans pour autant forcer trop non plus.

J’ai l’impression que The Night Of était un brillant projet qui par moment a voulu tellement en mettre qu’il a perdu le fil. Même si ce fil est perdu, The Night Of fonctionne et c’est là qu’il y a un vrai brio là dedans. L’intrigue de Box par exemple ne sert pas à grand chose dans le fond et pourtant, le souci du détail de The Night Of fait que cela fonctionne très bien. On pourrait parler de Naz et des révélations que la série parvient à faire à son encontre qui là aussi donnent une vision légèrement différente des choses (et qui m’a plus). Finalement, jusqu’à la dernière scène de la saison, The Night Of parvient à délivrer des choses. Même Box et Weiss ont de quoi surprendre, sans compter que nous sommes plongés dans un monde tellement froid et terne que la grisaille new-yorkaise enlève à la ville ce qui fait aussi son charme. Stone de son côté, par contraste, est dans une ambiance différente alors que la narration le suit sans le suivre totalement non plus. Les histoires de son eczéma n’avaient pas de grand intérêt dans l’épisode 1.06 mais la série sait malgré tout utiliser certains de ses personnages à bon escient et c’est plutôt pas mal. Finalement, The Night Of restera donc une bonne mini-série pour HBO, ce que la saison 2 de True Detective n’a jamais été (et aurait peut-être dû être), un exemple bordélique d’une série brillante.

Note : 9/10 et 7.5/10. En bref, une saison étonnante s’achève ici de façon tout aussi étonnante.


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