Simone de Beauvoir avait raison. Les conquêtes féministes sont toujours susceptibles d’être remises en cause. Pour preuve, la résurgence du militantisme anti-IVG qui n’en finit pas de militer contre la loi Veil et contre un acquis conquis de haute lutte mais finalement assez fragile. Il n’est qu’à voir comment les personnels médicaux des cliniques, des hôpitaux, sont agressés (voire tués) aux États-Unis où des mouvements et associations contre l’avortement ont pignon sur rue. Il est vrai que la violence — mais cela se généralise à la planète — est devenue l’un des principaux moyens de conviction. En France, tous les partis politiques (au FN les réticences sont nombreuses à l’image de Marion Maréchal Le Pen) sont à peu près d’accord sur le maintien de la loi Veil. On peut donc penser qu’une majorité de droite ne la remettrait pas en cause. Mais la vigilance s’impose car ce qu’une loi a fait une autre peut le défaire. De même pour le mariage pour tous. Même si Sarkozy est prêt à toutes les folles promesses, il fait profils bas sur la loi Taubira. Seul Mariton — mais il compte pour du beurre — assure qu’il remettrait en cause cette loi si par malheur il était élu président.
Qui pourrait croire que les conservateurs du château de Versailles seraient susceptibles de se faire avoir par le premier faux venu. C’est pourtant ce qu’il vient d’advenir si l’on croit un article paru Dans Libération de ce jour. Des meubles 18e parfaitement imités ont été cédés par des galeristes renommés et vendus, évidemment, comme des meubles d’époque. Le marché de l’art est un marché et comme tous les marchés, il compte en son sein, des aigrefins, des escrocs, des experts plus ou moins complaisants, plus ou moins honnêtes. L’enquête journalistique démontre que ce fait est assez répandu. Toujours est-il que deux galeries de premier ordre ont été interdites de FIAC, le grand moment annuel de la foire aux antiquités. Il semblerait également que des commissaires priseurs soient associés à ces opérations frauduleuses. Quel que soit l’objet, quelle que soit sa valeur, mieux vaut acheter pour le plaisir plutôt que pour une spéculation réelle ou supposée. On a ainsi moins de chances d’être déçu.
Thierry Solère. (DR)
Les primaires battent leur plein. A droite, c’est une lutte à mort qui s’engage entre Fillon, Juppé, Sarkozy et Le Maire. Fillon a été fort aimable avec Sarko. Il a recensé ses mises en examen et ses frasques et s’interroge : « imagine-t-on le général de Gaulle mis en examen ? » Au-delà de la cruauté du propos, j’ai envie de rappeler l’affaire « Jouyet-Fillon » qui avait défrayé la chronique. Fillon avait-il, oui ou non, demandé à la présidence de la République, d’activer les enquêtes préliminaires dans les affaires Bygmalion et du dépassement des comptes de campagne de Sarkozy ? J’ai envie de penser que Jouyet avait sans doute raison et que Fillon était demandeur. Personne, à part les intéressés évidemment, ne connaît la vérité. On ne peut que subodorer, supposer…et attendre les développements de l’actualité. Ils ne manquent pas de survenir, directement ou inconsciemment. Faisons confiance à Fillon pour savonner la planche de celui qui l’avait qualifié de « collaborateur »…Cahuzac a ridiculisé la gauche. Solère ridiculisera-t-il la droite ? L’organisateur technique de la primaire à droite est poursuivi par Bercy pour fraude fiscale. Le député des Hauts-de-Seine pourra toujours voir la main de je ne sais quel cabinet noir de l’Elysée, il faudra bien à un moment ou à un autre, qu’il s’explique. Je veux bien croire en sa bonne foi mais Cahuzac, les yeux dans les yeux, nous promettait monts et merveilles. Il se trouve que les journalistes de Mediapart ont eu en mains quelques documents fort compromettants pour M. Solère. Au fait, comment a-t-il su avant tout le monde que des enquêteurs souhaitaient consulter sa déclaration de patrimoine ? Ce n’est pas dans les déclarations de patrimoine que les journalistes auront du grain à moudre. J’ai consulté la déclaration de M. Le Maire, député de l’Eure. RAS.
Et pour terminer, la petite dernière trumperie du candidat républicain (décidément cet adjectif ne veut plus rien dire). Il est allé au Mexique pour confirmer la construction d’un mur entre cet état et les Etats-Unis d’Amérique. Vous savez quoi ? Il veut même faire payer le mur par les Mexicains ! Quel toupet ! S’il croit récupérer le vote des Latinos comme cela, il peut repasser. Populiste lui irait mieux que républicain. C’est tellement vrai qu’Henry Kissinger, 93 ans, toujours vivant, bien connu pour la guerre conduite au Vietnam, a annoncé qu’il ne se prononcerait ni pour Trump ni pour Clinton. Au fond, c’est une voix de plus pour les démocrates.