Le schéma de la première saison de The Affair était original et avait su trouver une vitesse de croisière intéressante. Avec cette saison 2, The Affair tend à modifier légèrement le point de vue. The Affair est une série sentimentale avec les impacts que chaque action peut avoir sur les autres. C’est les conséquences qui nous intéressent beaucoup plus ici que les actes et dans un sens, ce n’est pas plus mal. La saison change aussi cette idée qu’il y avait deux parties dans chaque épisode. Du coup, le tout est raconté en deux points de vues mais à temporalité variables, ce qui permet d’expérimenter encore de nouvelles choses avec tous ces personnages. On passe des histoires de divorces et des conséquences que cela a sur la vie de chacun, sur les regrets de choses que l’on n’a pas eu, sur les enfants, sur ce qui finalement fait toute la vie sentimentale d’un être humain et le fait qu’il a besoin de l’autre pour la partager. Le scénario parvient donc à ouvrir de nouvelles portes, qui étaient encore jusque là cloisonnées. La série sort de certains schémas établis dans la première saison (l’intrigue policière repoussée au maximum, les scènes d’interrogatoire mal gérées, etc.). La série peut se permettre de nouvelles choses avec cette saison 2 et elle compte à chaque fois le démontrer. Notamment en choisissant de distendre le temps pour l’utiliser à sa façon.
On revient sur les premières rencontres, sur les premiers problèmes, sur des choses que la première saison ne pouvait pas réellement développer. Le côté flash-backs a beaucoup de bon, notamment car The Affair sait toujours quoi en faire et que l’histoire en avait réellement besoin. The Affair affiche son envie de casser les codes d’un genre que l’on a l’impression de voir surexploité à la télévision. Ce n’est donc pas une histoire sentimentale comme les autres avec des rebondissements ridicules pour cacher la misère. Non, The Affair a su nous toucher avec des choses simples et des artifices qui sont aussi vieux que le monde. La saison 2 de The Affair est donc là pour parler de ce que le passé implique et surtout le passé qui fait ce que l’on est aujourd’hui, en bien comme un mal. C’est aussi la saison qui nous raconte ce qui lie ces personnages, ce qui les attire et ce qui va créer un sentiment de mal-être à un moment donné. La série parle alors de nostalgie, de regrets, comme lors de l’épisode où Noah et Helen retournent sur le campus de leur jeunesse et vont revivre plus ou moins l’intensité de leurs premiers moments. C’est pour ça que The Affair s’en sort bien pour le moment et que cette saison 2 est bien meilleure que la première.