Queen Sugar // Saison 1. Episode 1. Pilot.
Depuis que Oprah Winfrey a lancé sa chaîne de télévision, elle a investi la plupart de ses billes dans des séries de Tyler Perry. La première création hors Tyler Perry, Greenleaf, a été un joli succès pour la chaîne (et elle est renouvelée pour une saison 2). Elle lance ici une série de sa création. En effet, Queen Sugar est créée par Oprah Winfrey (qui signe ses premières pas de scénariste) et Ava DuVernay (I Will Follow, Middle of Nowhere) et cette nouvelle incursion dans le monde des créations originales s’avère être une belle petite réussite. Tout du moins, basé sur ce seul premier épisode. J’avais envie de faire confiance à Queen Sugar dès le départ et j’ai bien fait. La série utilise alors tout un tas d’astuces narratives qui donnent au drame quelque chose d’intelligent. La série ne cherche pas à tomber dans tous les clichés du genre et c’est peut-être justement là que Queen Sugar s’en sort le mieux. A certains moments cela me rappelle Underground et ce que WGN America a tenté de faire avec les champs de coton à l’époque de l’esclavage aux Etats-Unis. Le sujet est différent ici mais le ton est aussi moderne que dans la série de la chaîne concurrente.
Suite au tragique décès de leur père, trois frère et sœurs doivent unir leurs forces pour reprendre les rennes de la ferme familiale de canne à sucre.
Mais là où Queen Sugar réussi quelque chose c’est à dépeindre la vie des afro-américains de façon intelligente, sans jamais tomber dans certaines facilités qui sont souvent là pour ennuyer un téléspectateur. Basée sur le livre du même nom de Natalie Baszile, Queen Sugar suit donc la famille Bordelon vivant à la Nouvelle Orléans alors qu’ils tentent de s’adapter aux nouvelles circonstances de leurs petites vies suite à la mort du patriarche. Les personnages sont passionnants, écrits avec soin et la série prend le temps de présenter chacun de ses protagonistes. En une heure d’épisode, on balaye pas mal de sujets qui seront développés par la suite dans la saison et notamment la personnalité de chacun des personnages. A commencer par Nova Bordelon, une journaliste locale et l’un des personnages centraux de la série. Nous avons également Ralph Angel, un ancien escroc qui tente de se reconstruire personnellement et d’élever son jeune fille. Les deux ont une relation pas toujours rose avec leur soeur Charley qui vit une vie bien loin de tout ce que les deux autres ont vécu. Elle est la femme d’une star du basketball à Los Angeles, elle n’a donc rien à faire des champs de canne à sucre.
Mais Queen Sugar sait être soignée tant sur l’écriture que la mise en scène. Elle donne du crédit à ses personnages et à son histoire sans jamais laisser tomber qui que ce soit. Même quand la série va dans des zones un peu plus sinueuses elle s’en sort de façon royale. Il n’y a pas grand chose à redire sur Queen Sugar si ce n’est que j’ai envie de voir si les prémices seront à la hauteur de ce que la suite peut nous offrir. DuVernay a l’air d’avoir cerné ce dont les téléspectateurs de OWN ont besoin pour varier les plaisirs et ne pas se retrouver qu’avec des séries de Tyler Perry (même si j’apprécie beaucoup ce que ce dernier fait des soaps sur la chaîne).
Note : 8/10. En bref, une plongée soignée et intelligente dans un univers qui évite les clichés.