Murder in the First // Saison 3. 10 épisodes.
BILAN
J’aime bien le concept de Murder in the First. En effet, le fait que la série soit à suivre sur toute la saison du meurtre jusqu’au procès change un peu des procédurales que l’on voit chaque semaine avec une affaire et puis on remballe. Murder in the First choisit de raconter tout cela sur une saison et avec dix épisodes cette année, elle continue de tenter des choses tout en développant l’histoire personnelle de chacun de ses personnages. La première saison échouait assez souvent à surprendre, car Murder in the First était trop classique dans sa façon de formuler les choses. La saison 2 s’était un peu libérée d’un schéma assez décevant pour construire une saison sur des questions différentes et plus pertinentes. La saison 3 se concentre sur le meurtre de l’athlète professionnel Normandy Parker au milieu de sa soirée d’anniversaire. L’idée était plutôt bonne et le résultat assez sympathique dans son ensemble. Au fond, Murder in the First ne renouvelle pas vraiment le genre et se contente de suivre un schéma qu’elle exploite depuis le départ. Ce sont les petites histoires personnelles de chacun qui font le charme de la série et lui apporte son côté le plus agréable. Notamment au travers de Terry et Hildy même si ces deux personnages sont presque trop absents de la saison à mon goût.
Une fois l’affaire menée, l’aspect judiciaire prend tout d’un coup une place plus importante ce qui est assez logique mais Terry et Hildy existent un peu moins que l’an dernier. Lors de la saison précédente, Murder in the First avait su construire l’histoire autour d’eux et les exploiter en conséquence. Cette année les choses sont complètement différentes. Ce que cette série parvient cependant à faire intelligemment c’est établir le rôle des médias à San Francisco de manière globale. L’affaire en elle-même part d’une bonne idée. La séquence du meurtre fait son petit effet et sort un peu du lot. C’est aussi pour cela que j’apprécie quand une série policière prend le temps de faire les choses et n’élude pas la séquence du meurtre en quelques secondes chronos. Murder in the First a l’avantage d’avoir suffisamment de temps pour installer tout le monde, l’univers et ensuite le meurtre. La série avait aussi besoin de nous révéler un peu plus de choses sur la vie personnelle d’Hildy. La première partie de la saison nous délivre donc pas mal de bonnes surprises de ce côté là alors que l’affaire perd parfois de son souffle. Il y a certains épisodes au milieu de la saison qui ne servent pas vraiment de révélations et qui se contente alors de gérer le tout de façon un peu plus bancale que prévu.
Mais lors de la seconde saison, Murder in the First connaissait aussi ce même problème. Il nous est notamment révélé dans le premier épisode qu’elle a été diagnostiquée avec un casting du sein. C’est l’une des intrigues les plus intéressantes de la saison et pourtant, Murder in the First n’en fait pas forcément grand chose. On a l’impression que l’émotion qui doit en ressortir n’est pas exploitée de façon judicieux. De facto, la série donne du poids à tout le monde et donc à tout et n’importe quoi. La saison s’égare par moment en voulant faire de la place pour tel ou tel personnage mais l’intérêt global que l’on a pour certain n’augmente pas avec ce qu’ils tentent d’incarner au beau milieu de la série. Finalement, si la série a tenté de se renouveler encore une fois cette année, elle a plus ou moins échoué. L’affaire de la saison était globalement sympathique mais l’ensemble a connu aussi quelques gros coups de mou au beau milieu de la saison. Il n’y avait pas suffisamment de révélations à attendre et de ce fait, Murder in the First fait quelques épisodes de remplissage en bonne et due forme qui n’utilise pas forcément les personnages de façon plus poussée. C’est dommage. Murder in the First n’est pas non plus aidée par le casting de second couteau qu’elle s’est offert cette année et qui ne sort pas non plus vraiment du lot.
Note : 5/10. En bref, une saison semi-décevante avec son lot de bonnes idées et de mauvaises surprises.