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Quand le “poids” n’est plus un frein

Publié le 08 septembre 2016 par Lheureuseimparfaite @LImparfaite

63,9 kg - 1,66 m - taille 40 - Et tout va bien.

C'est bien moi qui écrit (et surtout qui pense) ces mots là ?

C'est fou comme ça me fait bizarre, à moi, l'ex-perfectionniste. L'angoissée du bout de gras, de la trace de cellulite.

Elle est loin la nana hyper complexée et surtout prisonnière de sa boulimie et de son désir de tout contrôler. Enfin surtout contrôler son apparence et ses émotions.

Je crois qu'il y est pour beaucoup.

C'est bien la première fois que je ne me sens pas juste aimée/désirée pour mon physique, mais aimée dans mon intégralité [Bridget, sors de ce corps !], même avec mes défauts et mes fragilités. Ça surprend au début. On a un peu du mal à croire qu'on puisse être aimée avec tant d'imperfections. Et pourtant si. On dirait bien que c'est tout ce qu'il y a de plus vrai et de plus sincère.

Alors du coup, ça ne me gêne plus autant d'être prise en photo. Je finis même par apprécier certaines d'entre elles. "Tiens, mais je n'ai pas de si grosses joues" et "Oh, elle me va bien cette tenue."

Elle est loin la fille qui se désespérait d'être trop "dodue" ou trop "ronde" avec ses dix kg de moins !!!

C'est un peu le monde à l'envers quand j'y pense. Me sentir trop grosse quand j'étais toute fine et me sentir si bien aujourd'hui avec tous ces kg en plus.

Comme quoi, la "beauté" c'est pas mal dans la tête. L'estime de soi repose aussi tellement sur l 'amour que nos proches peuvent nous porter ...

Évidemment dans l'absolu le regard que nous portons sur nous même "devrait" être naturellement bienveillant. Mais dans la réalité, c'est loin d'être évident et donné à tout le monde. Question d'éducation peut être.

Je suis parfois -légèrement- contrariée quand je ne rentre pas dans un jean ou que je ressemble à un sac à patates dans certaines robes... mais c'est tellement loin de ce que j'ai pu éprouver auparavant. Mon corps ne me rend plus malade. Ou plutôt, je ne me rends plus malade parce qu'il ne colle pas à des canons de minceur ultra épuisants...

J'ai arrêté de lutter contre mon corps. J'ai arrêté de me battre contre ce qu'il est. Enfin je le laisse respirer.

Je n'ai plus honte de ce que je suis. OMG, qu'est-ce que j'ai pu le haïr ce corps. Qu'est-ce que j'ai pu vouloir le cacher à tout prix. Cacher sa soit disant "monstruosité".

Il n'est pas parfait. Et enfin je l'aime bien. Même ma cellulite sur les cuisses je ne la trouve plus si horrible. Il y en a un petit peu. J'ai presque envie de dire qu'il y en a "juste ce qu'il faut".

C'est un tel soulagement. 38 ans, c'est un peu tardif. Ça m'a pris tellement de temps. Mais bon, qui a dit qu'il était trop tard pour apprendre à s'aimer un jour ? Je découvre que j'ai le droit, d'être moi et c'est un soulagement immense.

Ça donne de l'énergie pour faire d'autres choses, pour oser sortir de ma tanière. Comme ne plus rester dans mon coin et voir les gens que j'aime. Et comme oser prendre la parole pour défendre mes idées, sans me soucier de ma légitimité (sous prétexte que je ne ressemble à rien et que je ne suis pas crédible...quelle andouille...).

Bref, il y a beaucoup de choses qui vont bien et ça vaut la peine qu'on s'y arrête 5 minutes pour en parler.

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Quand le “poids” n’est plus un frein

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