La première saison de Better Call Saul était une tentative réussie de poursuivre l’aventure Breaking Bad. C’était passionnant mais cela pouvait être encore mieux et la saison 2 vient de démontrer tout ce que j’attendais de la part de Better Call Saul. La série maîtrise ses dix épisodes du début à la fin en utilisant les mêmes ressorts narratifs que la série mère tout en ajoutant certaines nouveautés dedans que la première saison avait déjà pris le soin de mettre en oeuvre. Au travers de la saison, Jimmy va une nouvelle fois se faire avoir par Chuck mais ce n’est pas nouveau. Pourtant, Jimmy a été assez malin pour se venger à un moment donné de Chuck, jusqu’à ce que ce dernier monte un truc en épingle afin que son frère lui avoue tout. Chuck n’a de cesse de décrédibiliser son frère et c’est justement ce qui fait l’intérêt de cette guerre fraternelle. Du coup, la guerre des McGill reste l’un des éléments centraux de Better Call Saul mais ce n’est pas la seule intrigue. Cette relation me fascine car elle est une sorte d’anti-thèse de la relation entre Walt et Jesse dans Breaking Bad. Vince Gilligan continue de faire briller cet univers en passant par de nouveaux ressorts narratifs. On découvre surtout pourquoi Chuck en veut autant à Jimmy et c’est uniquement à cause du fait que la mère des deux frères est morte en réclamant Jimmy alors que Chuck était celui qui était à son chevet.
Le flash-back est important et permet aussi de comprendre pourquoi Chuck est comme cela. Accessoirement, Better Call Saul fait évoluer l’histoire de Jimmy qui va sûrement devenir l’année prochaine Saul Goodman. On s’en approche de plus en plus rapidement en tout cas. Nous avons aussi des personnages secondaires qui prennent un rôle plus important. Je pense à la transformation de Mike qui prend forme petit à petit qui réalise de jolis clins d’oeil à Breaking Bad. Cela nous rappelle ce que Mike était aux débuts de Breaking Bad et cela me plaît. Better Call Saul parvient donc à avoir une certaine forme de cohérence avec la série mère dans le sens où elle est un prequel. Même Kim est sort un peu de son rôle de départ et ce n’est pas plus mal. Elle a de l’ambition et sa façon de s’associer avec Jimmy permet d’aller de l’avant. Leur relation est complexe et Better Call Saul complexifie les choses à sa façon. Enfin, Better Call Saul nous permet de retrouver certains personnages de la série mère comme l’arrivée d’Hector. La façon dont ce dernier entre dans le jeu me plaît énormément. Cela change tout en permettant de voir le passé de Breaking Bad, avant que Walt ne devienne Heisenberg et que toute cette histoire prenne cette tournure.