Magazine Société

Que se passe-t-il en France ? (La violence gagne du terrain dans les manifestations)

Publié le 23 mai 2016 par Georges74

Depuis quelques semaines la France est secouée par des manifestations de plus en plus violentes contre la loi travail, mais surtout, contre les forces de l'ordre. Et des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, montrent des policiers pris à partie par des individus prêts à les tabasser, les tuer même. " Mort aux flics " entend-on souvent. Moi qui viens d'ailleurs, (d'un autre monde où le simple uniforme de police suscite une frayeur qui nous pousse à dire 'Monsieur l'agent' avec référence) une question me turlupine chaque fois que je vois ces policiers frappés à coup de barre de fer, se livrant même à des combats corps à corps avec des 'manifestants' cagoulés qui semblent pris d'une rage incontrôlable. Est-ce que les gens (qui n'ont pas vécu la même expérience que moi) sont autant choqués devant ces scènes de violence contre la police ou pensent-ils que la liberté d'expression que nous leur avons toujours enviée depuis nos pays sous dictature, permet aux citoyens de s'en prendre aussi violemment à des policiers assumant l'ordre et la sécurité ?

Ces policiers ne sont pas toujours corrects, je le conçois, mais pense-t-on que la sécurité dans un pays peut être maintenue si on laisse des individus s'en prendre aux forces de l'ordre sous prétexte qu'ils sont fâchés ou mécontents ?

Il paraît que le mot d'ordre en France c'est " pas de vague ", pour ne pas attiser la colère de la population ; et les responsables politiques ont peur de ce peuple qui se fâche et qui les traiterait d'assassins si jamais la police réprimait durement ces casseurs qui vandalisent tout sur leur chemin.

" Pas de vague ", voilà le leitmotiv des responsables politiques français, pour paraître 'bons' devant le peuple. Ceux qui souffrent, ce sont les policiers qui semblent souvent démunis, ou ceux dont les biens sont cassés par les enragés. Et ils en ont marre les policiers, nous dit-on. Ils en ont marre parce qu'après tout ce sont des humains aussi ; et serait-on étonné si un jour un policier à bout, sort son arme et tire sur un manifestant ? Serait-on étonné que ces hommes dont j'admire parfois la maîtrise de soi (parce que d'où je viens, on compterait déjà des dizaines de morts dans les rangs des manifestants et aucune justice ne serait saisie pour défendre les victimes), serait-on étonné disais-je, si ces policiers à bout, sortaient aussi de leurs gonds ? Ils ont des armes, ne l'oublions pas; et ils pourront tirer, sachons-le.

Un fait me revient à l'esprit. Souvenez-vous, il n'y a pas si longtemps, les médias nous ont montré un policier assénant un coup de poing à un jeune lycéen qui tomba à ses pieds sur le trottoir. L'image était choquante et la tristesse nous a tous saisis pour ce garçon ainsi malmené. Et il est tout à fait normal qu'on demande à la justice de faire son travail. Mais ce qui me frappe, et c'est là l'objet de mon analyse, c'est de voir que le lendemain, un groupe de jeunes, dans une expédition punitive, s'en est pris à deux commissariats à Paris. On lit dans la presse : " Assaut de commissariats parisiens suite aux violences policières: Les commissariats ont été la cible de jets de pierres et de dégradations par des lycéens, au lendemain de la diffusion d'une vidéo montrant un jeune homme molesté par un policier. Une bande de jeunes a notamment jeté des pierres contre le commissariat du XIXe et tenté de briser ses vitres blindées en se servant de planches en bois comme d'un bélier, alors que les policiers étaient retranchés à l'intérieur. (sudouest.fr) " Mort aux flics" a été tagué sur la façade du poste. Le commissariat a fermé après ces incidents (rtl.fr) ".

Les policiers étaient retranchés à l'intérieur, nous dit-on. Et on l'a vu à la télé. Ils ne sont sortis qu'après le départ des jeunes casseurs. Ont-ils eu peur d'une dizaine d'individus venus jusqu'au commissariat pour les punir de cette bavure commise par un des leurs ? A mon avis, non. Ils étaient quand même capables d'intervenir. Je me demande donc quel ordre ont-ils reçu au moment de l'assaut pour ne pas intervenir. Ont-ils été sommés de laisser faire pour ne pas envenimer la situation ? Les commentaires de certains journalistes ont finalement éclairé cette non-intervention : effectivement on leur aurait dit de ne pas intervenir pour ne pas faire de " vague ". Et ces jeunes ont eu le temps et le loisir de faire ce qu'ils voulaient et sont repartis, les mains dans les poches, le visage cagoulé.

Cela me fait peur. Oui, ça m'inquiète. Si la police qui devrait assurer l'ordre et maintenir la sécurité, se laisse ainsi 'corriger' par des jeunes en colère (pour ne pas faire de vague) qu'en serait-il pour de simples citoyens qui auraient tort de provoquer la colère d'un groupe ? Pouvons-nous nous attendre à ce que la police nous protège des expéditions punitives si par malheur nous sommes fautifs ?

La police devrait-elle courber l'échine devant des casseurs sous prétexte que cela envenimerait la situation si elle intervenait pour assurer l'ordre ? La police devrait-elle laisser faire, parce que l'état ou un agent de l'état a commis une faute ou a déçu ?

Plusieurs exemples de ce type sont à déplorer depuis quelques mois. On se souvient aussi des manifestations violentes des gens du voyage qui sont allés bloquer l'autoroute A1 suite au refus de la justice de libérer un des leurs pour venir assister aux funérailles de son père. Ils étaient en colère contre la justice, et ils ont voulu le faire savoir, à leur manière. On s'attendait à ce que l'état intervienne rapidement pour que force soit donnée à la loi et que la population ne pâtisse pas de la colère (justifiée ou pas) d'un groupe d'hommes énervés. Mais l'ordre reçu par la police était alors : 'pas de répressions' pour ne pas envenimer la situation. Et ils ont eu le temps de faire ce qu'ils voulaient, bloquant l'autoroute pendant des heures. Et on s'étonne que quelques jours plus tard, dans une autre ville de la France, un autre groupe manifeste aussi violemment sa colère suite au refus de la justice de laisser sortir un jeune pour assister aux funérailles d'un membre de sa famille.

Oui, c'est inquiétant de voir que les responsables politiques semblent ne pas comprendre la nature des êtres humains. Donnez-leur le doigt et ils vous prendront tout le bras, dit le proverbe. C'est ce qui se passe en France aujourd'hui. Ne vous étonnez donc pas de voir que la violence gagne du terrain dans les manifestations. Ne nous étonnons pas non plus si demain, la police ne suscite plus des vocations !

Voilà ce qui se passe en France.


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine