Braquo // Saison 4. Episodes 1 et 2. A l’ancienne / Ma part d’enfer.
Le premier épisode de Braquo décide de nous remettre dans le bain sans ménagement. Dès les premières minutes, on comprend que la dernière saison de la série n’est pas là pour rigoler mais tout le contraire. Le cliffangher de fin de « A l’ancienne » est déjà pas mal pour engager la saison dans une tornade d’évènements terribles. Voir un personnage se faire brûler vif est probablement l’une des choses les plus choquantes que l’on ait vu dans Braquo et la série met tout cela en scène de façon à ce que l’on ait l’impression que rien ne peut vraiment changer. Que les dommages causés sont trop importants pour revenir en arrière, à la belle époque où tout le monde profitait du système. A peine le problème de la mafia russe réglé, nos personnages emblématiques Caplan, Roxane et Morlighem se retrouve dans les filets de Baba Aroudj, le patron de la mafia turque. Il y a toujours une mafia pour créer des problèmes à nos héros. Ce qui est bien avec cette saison c’est qu’il s’agit de la dernière. La série parvient à faire oublier les erreurs des deux saisons précédentes dans deux épisodes sans temps morts.
La série a appris de ses erreurs et évite de tomber dans les séquences gratuites et mauvaises auxquelles on a pu assister auparavant dans la série. Le rythme de la saison 3 par exemple était bon mais l’ensemble était légèrement raté. On était en droit d’espérer beaucoup mieux de la part de Braquo. Cette année, les choses ont changé et la série a pris le temps de produire une saison étincelante. Cela fait plusieurs années (2 ans si mes souvenirs sont bons) que l’on attend cette suite (et fin) de la série, un temps suffisant pour faire en sorte que la saison fonctionne intelligemment. On retrouve aussi Vogel, qui est en prison, sauf que Caplan a envie de régler son problème définitivement et ainsi le mettre hors d’état de nuire. Sauf que pour mettre fin à Vogel, Caplan doit aussi retrouver des fantômes de son propre passé et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’engage dans des zones toujours plus sombres. Olivier Marchal a quitté la série, il a quitté sa production et son écriture depuis bien longtemps. Reprise en mains par Abdel Raouf Dafri, ce dernier semble avoir compris ce que Braquo devait être sur la fin : un polar sombre, efficace et auto-destructeur.
Cela a des atouts mais aussi des défauts. En effet, le côté auto-destructeur de la série est presque l’un de ses plus gros défauts. Elle a besoin de casser l’ambiance tout le monde, de tuer tout le monde dans des séquences pas toujours légères où la violence est la seule réponse. Ces deux épisodes sont de bons exemples du genre. Ce que je trouve dommage aussi c’est que Braquo n’arrive pas à être subtile dans sa manière de façonner son histoire. On est donc très loin de The Shield qui savait associer tout un tas d’éléments pour créer une vraie complexité narrative. Braquo reste très simpliste de ce point de vue là. Ils vont se frotter également à la mafia marseillaise, ce qui nous engage dans de nouvelles aventures qui promettent un vrai changement narratif. La saison fait donc ici de belles promesses qui, je l’espère, seront suivies par la suite. Deux épisodes ce n’est pas encore suffisant pour se rendre compte de la tenue de route de la série. La série reste donc elle-même mais s’engage dans un dernier chapitre qui semble être beaucoup plus séduisant que les deux saisons précédentes. On ne boude pas son plaisir devant les tas de scènes d’action, qui envoient telle des films de Luc Besson, le pâté en pleine figure du téléspectateur sans subtilité.
Note : 5.5/10. En bref, la série a fait des efforts pour faire oublier la désastreuse saison 3. En espérant que cela tienne la route sur la longueur…