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Comment fonctionne l’inconscient ?

Publié le 14 septembre 2016 par Amantes

Qu’est-ce que l’inconscient ? Quelle est sa nature et comment fonctionne-t’il ?

La structure de l’être est consciente mais aussi inconsciente. La comprendre et l’appréhender est essentiel pour évoluer :
Nous sommes une conscience au service de notre évolution et de notre bien-être. Cependant un grand nombre de processus tiennent place en nous de manière inconsciente.
Nous sommes un jeu d’ombre et de lumière, de conscience et d’inconscience. Il est essentiel pour celui qui souhaite évoluer sur soi, de comprendre ce qu’est l’inconscient pour pouvoir agrandir son potentiel d’évolution et de transformation.

Je me propose dans cet article, d’aborder le sujet de l’inconscient, et de vous présenter comment il fonctionne.

Rôle de l’inconscient

Je ne parle pas dans cet article de l’inconscient au sens Freudien. Ce n’est pas, pour moi, un ensemble de pulsions et de choses refoulées.
Pour moi, l’inconscient est ce qui n’est pas conscient. Il peut s’agir de tous les automatismes vitaux et comportementaux qui sont en place en nous, mais aussi notre

L’inconscient est un allié puissant qui nous aide à sous-traiter un grand nombre de tâches. Le nombre de processus qui se font de manière inconsciente est gigantesque : on l’estime à environ 90%.
Dans quel cas l’inconscient est-il un allié ?

  • Pour gérer les fonctions vitales : respirer, digérer, rythme cardiaque, fluides, cerveau, température, …
  • Actes volontaires : manger boire, marcher, se tenir debout, utiliser nos bras, doigts, parler …
  • Comportements : réaction face à telle personne, affinité avec tel genre de personne, comportement face à la solitude, réactions face à l’expression en public, réaction de stress face au temps …
  • Intérieur : réactions émotives, rapport aux différentes émotions, manière de pensées, liens fait par la pensée, croyances, optimisme ou pessimisme, imaginer le pire ou le meilleur …

Dans bien des cas, nos comportements se trouvent être des réactions automatiques.
Ceci est sur le cas sur tous les plans de notre être, autant au niveau vital qu’au niveau de notre esprit.

L’inconscient se construit grâce à l’expérience: c’est elle qui permet l’apprentissage.
Il se construit et se structure souvent de manière inconsciente, sans que l’on ai l’impression d’avoir le choix. Cependant, il est autant possible d’interagir avec lui de manière consciente pour le faire évoluer.

Inconscient et mémoire

La mémoire tient une place importante dans la constitution de notre structure intérieure : notre personnalité, nos comportements et automatismes inconscients sont tous basés sur nos expériences passées.
C’est comme s’il y avait une bibliothèque intérieure où sont stockées absolument toutes les expériences passées, ainsi que les impressions que nous en avons eu.
En effet, l’expérience est importante, mais l’impression complète que nous en avons eu l’est encore plus. L’impression, c’est la perspective subjective que vous avez gardé de l’expérience.

Un souvenir gardé en vous est constitué du couple inséparable :

  • La situation objective, l’image du souvenir avec la vue, le son, etc …
  • Le point de vue subjectif sur la situation : sensations, perceptions, points de vue, émotions …

L’expérience est inchangeable car déjà passée et finie, mais l’impression subjective que l’on en a peut se changer. C’est comme cela qu’il est possible de « faire la paix » avec des expériences passées.
Nous gardons nos expérience car c’est ce qui constitue notre Expérience. L’Expérience, c’est le fait d’avoir vécu des situations variées et leur inverses, ce qui nous permet d’en tirer une certaine Sagesse.

L’inconscient : un automate

Si nous y faisions attention, nous verrions que le nombre de tâche que nous répétons machinalement est impressionnant. Pour certaines, qui nécessitent un grand nombre de paramètres à gérer, elles sont faites de manière totalement automatisée.
Par exemple, le fait de marcher nécessite une synchronisation des deux jambes, le contrôle de tous les muscles de manière coordonnée, la gestion de l’équilibre, la gestion de la vitesse… Tout cela est fait, quasiment entièrement, de manière automatique.
Quel soulagement ! Si l’on devait gérer consciemment tout cela, ce serait très fatiguant. Merci l’inconscient.

En fait, l’inconscient va faire que certaines perceptions ou situations vont donner naissance à des réactions automatiques. C’est à dire que si l’inconscient reconnaît une situation/tâche/perception comme déjà connue par le passé, il va mettre en route un programme automatique pour gérer cela. L’appréciation/perception de la situation présentée est arrêtée pour fournir de manière automatique et rapide la réponse.

Voici à quoi ressemble le chemin de décision : Comment fonctionne l’inconscient ?

Il y a deux cas :

  • Si la situation est jugée déjà connue, alors l’inconscient donne une réponse automatique adaptée. Du coup toute la chaîne de choix conscient et de libre arbitre est sautée, pour laisser place à une réponse rapide, automatique et « la plus adaptée ».
  • Si la situation est jugée inconnue, alors la décision passe par une analyse plus détaillée de la situation, et des solutions possibles, pour choisir soi-même la solution adaptée.

Voilà ce que permet de faire l’inconscient : il automatise les réactions afin de gagner du temps et de trouver la meilleure réponse.
Nous verrons dans la suite que le concept du « plus adapté » est totalement subjectif, et varie dans le temps et en fonction des objectifs souhaités.

Que veut dire « meilleure réponse » ?

Programmes inconscients

Comme on a pu le voir, l’inconscient constitue un ensemble de réponses automatiques à des perceptions, tâches et situations.
En fait, on peut dire que l’inconscient, c’est tout un ensemble de programmes : chaque situation donne lieu à une réponse particulière pré-calculée.

Ce qu’il va se passer, c’est que lorsque l’individu va percevoir une situation, dès qu’il a les éléments nécessaires pour identifier dans sa bibliothèque inconsciente une situation déjà connue, il va stopper son évaluation de la situation pour aller directement à la réponse.
La perception est faite en « mode rapide ». Elle ne va pas dans le détail !

Mais comment sont calculés les réponses ?

Voici un schéma expliquant comment sont fabriqués les réponses inconscientes :

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Les automatismes inconscients sont basés sur plusieurs paramètres, et chacun entre en jeu avec un poids propre à chaque individu :

  • La mémoire et ses impressions :
    En fonction des souvenirs que nous avons de situations passées, mais aussi de la perception que nous avons gardé de nos souvenirs (plaisir ou douleur ?).
  • Nos fonctions de gain :
    En fonction des objectifs inconscients que nous souhaitons réaliser.
    Quelques exemples : Survie, bonheur, plaisir, peur, protection, ouverture,
  • En fonction de notre mémoire transpersonnelle :
    Mémoire générationnelle et héréditaire, inconscient collectif, vies passées, mémoire pré-natale, mémoire jusqu’à 7 ans …

Il est fort à penser que chaque individu est unique et possède sa propre « recette inconsciente ». Ces paramètres font partie de la personnalité de la personne.

Il faut savoir que l’inconscient fonctionne aussi bien sur nos fonctionnements physiques, qu’émotionnels et mentaux.
En fait, il automatise des fonctions aussi variées que nos fonctions physiques, nos comportements, nos analyses, nos raisonnements, nos réactions émotionnelles, nos attitudes, notre manière de penser …

Afin de mieux comprendre comment entre en jeu chaque facteur cité ci-dessus, prenons quelques exemples :

Marie voit un chien qui s’approche d’elle. Chaque exemple est indépendant et sert d’illustration :

  • Exemple 1 (mémoire et impression) :
    Lorsqu’elle était bébé, à l’age de 5 ans, un chien s’est approché d’elle est a aboyé agressivement. Même s’il ne lui voulait pas de mal, elle a mal vécu l’expérience et elle en garde évidemment un souvenir négatif: L’image du chien est associé à l’agression (douleur, peur).
    A la vue d’un chien, l’inconscient ne laisse pas la possibilité à Marie de réfléchir, elle a peur et se met en mode fuite.
  • Exemple 2 (fonction de gain) :
    Marie a 15 ans et n’a jamais vu de chien de sa vie (imaginons le!).
    Elle a un fonctionnement très prudent et protectrice. Elle cherche inconsciemment, en toute situation, à ne pas s’exposer à du danger.
    Ses fonctions inconscientes prioritaires sont la survie, la préservation, la protection.
    N’ayant jamais vu de chien de sa vie, elle réagira par la méfiance : elle reste distante de la nouvelle rencontre car sa priorité inconsciente est de se préserver.
  • Exemple 3 (fonction de gain) :
    Marie a 15 ans et n’a jamais vu de chien de sa vie (imaginons le!).
    Elle a un fonctionnement très aventurier et explorateur. Elle prend plaisir à l’idée de connaître du nouveau, et est très enthousiaste et optimiste quant à cela.
    Ses fonctions inconscientes prioritaires sont la découverte, l’ouverture, la prise de contact.
    N’ayant jamais vu de chien de sa vie, elle réagira de manière inconsciente par l’enthousiasme de la rencontre : elle ira gaiement à la rencontre de cet inconnu.
  • Exemple 4 (transpersonnel) :
    Lorsque sa mère était enceinte d’elle, elle a assisté à l’agression d’un enfant par un chien.
    Marie n’était évidemment pas consciente puisqu’au stade de foetus. Cependant, elle a été imprégnée par toute la situation, et notamment par le point de vue subjectif qu’a vécu sa mère.
    Elle hérite alors du souvenir et des impressions que sa mère a eu : la peur, la douleur.
    Elle n’a bien sûr pas ce souvenir en mémoire, pourtant il fait partie d’elle : chaque fois qu’elle croise un chien, la même réaction se passe en elle : anxiété, peur et répulsion.

Les limites de l’inconscient

Il est intéressant de comprendre que l’inconscient fonctionne par généralisation, analogie et apprentissage.
Il donne des recettes pré-établies en fonction de l’expérience accumulée de l’individu, mais aussi de différents facteurs subjectifs. Ces facteurs subjectifs sont totalement libres de choix par chaque individu. En ce sens, chacun aura des automatismes inconscients propres.

Le fait d’automatiser octroie un certain nombre d’avantages mais peut aussi se montrer limitant. Soit parce que l’on se limite à une seule réponse parmi tant d’autres. Soit parce que l’on peut rester « bloqué » dans nos comportements.
Imaginons qu’un individu met en oeuvre un fonctionnement automatique précis pour une certaine situation, mais qu’en fait ce fonctionnement s’avère le desservir, alors il est impératif de savoir le voir puis le rectifier.

C’est pourquoi il est nécessaire de comprendre comment l’inconscient fonctionne, mais aussi comment fonctionne la constitution d’unités de l’inconscient.

L’inconscient peut être problématique dans certaines situations :

  • Filtre des perceptions :
    L’inconscient va avoir tendance à stopper la perception de situations pour donner une réponse automatique. Ceci est un problème lorsque l’on souhaite percevoir dans son entier les situation, et que certaines informations clés ne paraissent pas importantes pour l’inconscient. Il est important de savoir débrider ses perceptions pour se servir de manière consciente de tout notre éventail sensoriel, ainsi que de notre objectivité.
  • En appliquant des programmes inappropriés :
    Il peut provoquer des réactions excessives ou totalement inefficaces dans certaines situations. Par exemple : réagir par l’énervement au lieu du calme, réagir par le stress et l’anxiété, réagir par le rejet et l’enfermement …
    Ceci n’arriverait pas si nous étions conscient de nos réactions, et de la logique qui la sous-tend.
  • Il nous fait voir le monde à travers un filtre :
    Nous voyons le monde à travers nos représentations connues, nos filtres et pouvons parfois mal l’interpréter à cause de cela. Cette subjectivité peut être restreignante quand il s’agit d’être objectif. Il est important de savoir porter un regard nouveau sur ce qui est cru connu.

Prenons le temps d’identifier les différentes sources pouvant apparaître problématiques quant aux automatismes inconscients :

  • Problème de généralisation
    Lorsque l’inconscient cherche une solution à la situation en cours, il va chercher dans les « situations analogues ». Il se passe un phénomène de généralisation. C’est à dire que si la situation passée ressemble « suffisamment » à la situation présente, alors on répond.
    Ainsi si vous êtes en froid avec votre mère, l’inconscient pourrait en tirer la règle suivante :
    Ma mère est une femme. Je suis en froid avec ma mère. Donc je suis en froid avec les femmes.
    C’est très grossier, mais c’est pour donner une idée du danger à généraliser!
  • Problème de subjectivité des souvenirs
    Avons-nous bien vécu ou mal vécu le souvenir ? Quel souvenir en gardons-nous ? Quelle empreinte émotionnelle ?
    Il est évident que bien vivre ou mal vivre une situation est totalement subjectif et unique à chaque situation. Cependant, baser nos fonctionnements sur une situation unique mal vécue est réducteur, et peut nous empêcher de vivre d’autres situations du même type. Apprendre à transcender nos mémoires limitantes est une belle façon de faire évoluer notre structure inconsciente.
  • Bien savoir ce que l’on désire : les fonctions de gain
    Qu’est-ce que l’inconscient essaie de réaliser comme gain ?
    Quel est l’ordre de priorité des gains à réaliser ?
    Est-ce que la fonction survie est démesurée ? Fonctionnez-vous par la méfiance ou la confiance ? Est-ce que vous faire plaisir prend une part plus importante que de combler les manques ? Parfois l’inconscient nous restreindra de manière drastique alors que cela n’est pas nécessaire.
    Il est important de savoir ce que l’on veut vraiment réaliser et de savoir poser nos priorités consciemment et de les faire intégrer par l’inconscient.
  • Notre mémoire transpersonnelle
    Nous sommes connectés à pleins de mémoires qui, à première vue, ne sont pas les nôtres. Ce n’est pas parce que nous ne nous souvenons pas consciemment de nos souvenirs qu’ils n’ont pas une influence sur nous.
    Un grand nombre de données cachées en nous exercent une influence sur nous. Il est intéressant d’apprendre à connecter et désamorcer ces différentes sources.

L’évolution de notre inconscient

Les programmations de notre inconscient sont, à un instant de notre évolution, fixées .
Cependant elles restent totalement modifiables dans le temps.
Plus nous avons d’expérience et plus nous sommes capable de créer un modèle de fonctionnement fiable. C’est pourquoi il est important de comprendre comment marche l’inconscient, mais aussi d’accepter de passer du temps à mettre à jour nos fonctionnements.
Et, pour ce faire, nous pouvons agir sur plusieurs plans :

  • Changer les impressions que nous avons des souvenirs :
    Nous pouvons par exemple libérer le poids émotionnel engendré par des situations traumatisantes. Nous pouvons neutraliser dans l’inconscient des mémoires qui desservent notre évolution. Nous pouvons changer les points de vue subjectifs que nous gardons des souvenirs.
  • Bien déterminer nos fonctions de gains et objectifs inconscients :
    Il est important que l’inconscient, pour créer ses schémas, soit bien paramétré quant aux objectifs à réaliser.
    Par exemple, il pourrait être bénéfique que les fonction première à réaliser soit le bien-être, l’épanouissement personnel, l’ouverture et l’expansion.
    Il pourrait être intéressant de baisser à un niveau raisonnable les fonctions de survie, protection, peur et fermeture.
  • Libérer nos mémoires transpersonnelle :
    Il est possible, par la méditation ou la thérapie, d’accéder et de libérer des mémoires programmantes qui dépassent notre compréhension consciente. Il est impressionnant de voir à quel point certaines mémoires inscrites en nous, peuvent nous affecter contre notre gré et au delà de notre conscience. Citons les mémoires fœtales, inconscientes collectives, des vies antérieures, de la famille, des ancêtres, …
    Certes, cela demande une certaine ouverture d’esprit. Cependant, il est très simple de vérifier soi-même, avec une aide adaptée, que cela ne relève pas de la fantaisie mais bien du réel.

Pleine conscience : fin de l’inconscience

Quel est l’opposé de l’inconscient ?
Le conscient!

Quelle meilleure approche, pour faire évoluer notre inconscient, que de vivre en conscience et d’être pleinement dans l’instant présent ?

Vivre en conscience, cela veut dire ne pas s’arrêter au préjugés, aux programmations automatiques.
Cela veut dire arrêter de fonctionnement par l’inconscience et par l’automatisme.
Cela veut dire, plutôt que de s’arrêter aux premières perceptions rapides, de percevoir et sentir les situations présentes dans leur entier, afin de répondre par des actions et des choix vraiment adaptés au moment présent.
Cela veut dire s’ouvrir à l’éventail complet de sensations qui se présentent à nous à travers nos expériences présentes. Cela veut dire vivre chaque expérience comme une expérience nouvelle et totalement unique, comme si vous étiez un nouveau né.

L’inconscient est ce qui fonctionne dans l’ombre.
La conscience est de la lumière, qui a le pouvoir d’illuminer ce qu’elle observe.
Observez ce qui est comme quelque chose de nouveau, et alors vous pourrez faire les meilleurs choix, avec votre libre arbitre et votre discernement.

Prenez conscience de ce que vous faites, et de pourquoi vous le faites. Observez vos comportements, vos liens logiques, vos raisonnements, votre manière d’être à l’intérieur comme à l’extérieur. Remettez vos comportements en question !

La pleine conscience est une pratique qui permet d’être cette lumière qui illumine votre instant présent et votre être tout entier.

Pour en savoir plus sur la pleine conscience :

Pleine conscience : miracle du bonheur


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