Dans un contexte où le renouvellement de la main-d’œuvre est de plus en plus ardu, certaines entreprises embauchent mais n’exigent aucune qualification particulièrement. Cette situation peut-elle amener des jeunes à mettre de côté leurs études? La question mérite d’être soulevée.
Travailler et étudier : mauvaise combinaison?
« Ipod, Internet, cellulaire… Les besoins de consommation sont nombreux de nos jours. Le désir de travailler se fait sentir chez un nombre plus grand et de plus en plus jeunes d’étudiants », affirme Mme Magalie Deschênes, conseillère en développement et en communication chez Option-travail /CJE Sainte-Foy.
Travailler et étudier peut malgré tout être enrichissant pour un étudiant. En plus de constituer une source de revenus, un emploi à temps partiel est une occasion d’explorer le marché du travail et d’élargir son réseau de contacts. Mme Deschênes fait mention d’une étude réalisée par M. Jacques Roy, professeur au Cégep Sainte-Foy, qui révèle, entre autres, que l’expérience de travail peut aider un jeune à avoir une saine gestion de son temps. En fait, le problème survient lorsque les heures consacrées au travail dépassent celles appliquées aux études.
« On voit également des entreprises annoncer qu’elles forment elles-mêmes leurs employés. C’est bien, mais il y a un danger si le jeune ne possède pas de diplôme, poursuit-elle. Un jour, s’il se retrouve sans emploi ou, tout simplement, s’il veut travailler ailleurs, ce sera plus difficile pour lui de faire valoir sa candidature aux yeux des autres employeurs. C’est pourquoi nous croyons qu’il est important de favoriser leur persévérance scolaire. »
Quelle est la part de responsabilité des employeurs? Flexibilité et ouverture quant à la gestion des horaires des jeunes employés demeurent, somme toute, un pas dans la bonne direction, soutient Mme Deschênes.
Encourager la poursuite des études
Certaines initiatives développées par des organismes ou des entreprises ont pour but d’encourager la poursuite des études. Pour sa part, Desjardins a choisi d’apporter un soutien financier aux personnes qui présentent un parcours exemplaire et qui s’engagent dans la collectivité. L’année dernière, 350 bourses et prix ont été remis. C’est également ce que font des chaînes de commerces comme Couche-Tard, dont les jeunes employés peuvent bénéficier d’un programme d’aide financière aux études secondaires, collégiales ou universitaires.
D’autres initiatives intéressantes amènent la relève à sonder les différentes voies professionnelles que propose leur secteur d’activité. Le projet « Portes ouvertes des manufacturiers » connaît, depuis 2004, un franc succès à la grandeur de la province. Les entreprises manufacturières qui y participent font découvrir à plusieurs jeunes leurs installations ainsi que les différents métiers spécialisés qu’on y pratique. Ce projet vise à diminuer les préjugés face à ces métiers et à favoriser la lutte au décrochage scolaire en montrant aux jeunes des opportunités de carrière relevant de la formation professionnelle et technique.
« Les entreprises de Chaudières-Appalaches sont celles qui participent en plus grand nombre, informe Mme Chantal Audet de l’Association des manufacturiers et exportateurs du Québec. L’année dernière, 22 visites dans 11 entreprises différentes ont été organisées dans cette région. » Teknion Roy et Breton, Les Industries de la Rive Sud et Prévost Car ont été de ces entreprises qui ont ouvert leurs portes à la relève.
Pour avoir elle-même pris part à plusieurs de ces visites, Mme Audet ajoute : « Je constate que cette activité est bénéfique pour les jeunes. Plusieurs d’entre eux ont réalisé qu’il était nécessaire de poursuivre leurs études afin d’aller chercher un diplôme pour décrocher, un jour, un poste dans un secteur d’activité qui les intéresse. »
Vous êtes un employeur et vous avez mis en place un projet ou une activité visant à contrer le décrochage? Vous êtes une personne qui avez bénéficié du coup de pouce d’un employeur pour mener vos études à terme? On veut vous entendre!