Dans un premier article, je mentionne le livre de Desmond Chapman-Huston (1955) qui avait pu lire cette fameuse dernière lettre sans doute alors en possession du Prince Adalbert von Bayern et de sa soeur Pilar, amie de l´auteur.
Cette lettre, adressée au père de Pilar et d´Adalbert, est aussi détaillée dans les mémoires de la Princesse Ludwig Ferdinand von Bayern, intitulées Through four revolutions, publiées par les bons soins de son fils le Prince Adalbert.
Voici le récit qu´en donne le Prince Adalbert en pages 161-162 des Mémoires de l a Princesse, dans l´édition Murray (London):
[...] Le dix juin [1886] arriva la nouvelle totalement surprenante que le Roi avait été placé en détention, et que son oncle le Prince Luitpold était devenu Régent. On peut imaginer combien mes parents furent accablés par cette nouvelle. ce n´est qu´aprés quelques jours que la dernière lettre du Roi, écrite le 10 juin à Hohenschwangau, fut remise dans les mains de mon père; à ce moment, Louis était déjà prisonnier au château de Berg sous la surveillance de l´aliéniste Dr von Gudden.
Dans sa dernière lettre , le pauvre Roi disait seulement à mon père qu´on voulait l´emprisonner. Ce n'était en aucun cas la lettre d'un esprit désiquilibré, bien qu´elle ait été écrite en hâte et au crayon,la pensée est clair et logique, l´allemand convaincant et correct. Il ne s´agissait pas seulement de la dernière lettre de Louis à mon père; 'étaient, en toute probabilité, les dernières lignes qu´il jamais écrites.Ma mère décrit dans son journal ce qui arriva quand cette triste missive arriva à Nymphenburg:
J´étais encore au lit quand mon mari me montra la lettre du Roi, qu´un serviteur d'Hohenschwangau lui apporta...L´homme nous dit que le Roi avait déjà été interné à Berg. Quand mon mari sortit de la pièce, j´eus une telle crise de sanglots convulsifs que ma mère en fut sérieusement alarmée . Mon mari écrivit immédiatement une réponse au Roi lui disant q'il était toujours à son service; mais nous apprîmes plus tard que le serviteur n´avait jamais pu délivrer la lettre...
Le pire était à venir. [...]