American Horror Story : 6 // Saison 6. Episode 1. Chapter 1.
Ce que j’apprécie avec American Horror Story cette année c’est la capacité de Ryan Murphy à changer complètement tout ce qui avait été fait auparavant dans la série en racontant une histoire complètement différente. « Chapter 1 » est une introduction étrange mais fascinante à une saison pleine de promesses et dont nous ne savions rien du tout au premier abord. Quand Ryan Murphy annonçait avoir deux idées pour cette saison 6 et travailler sur les deux idées afin de savoir laquelle serait la plus intéressante, on découvre ici un univers légèrement étrange. C’est donc une saison qui débute comme aucune autre saison de American Horror Story. La série ne reprend aucun de ses tics de mise en scène, ou bien des personnages qui se ressemblent énormément entre les saisons. Ici tout est neuf (ou presque). On retrouve notamment le huis clos (ou presque) avec cette ferme au beau milieu du fin fond des Etats-Unis. C’est parfait pour situer une histoire horrifique comme celle qui nous est présentée dans cet épisode. Le point de départ est assez simpliste. « Chapter 1 » prend la forme d’un épisode de documentaire avec des éléments de fiction. On a l’impression de voir une émission de Discovery Channel. Mais l’idée ici est d’avoir une émission dans la série et ce sera Mr Roanoke Nightmare.
Roanoke est bien évidemment une référence à la première colonie britannique sur le sol américain qui a disparu. Cela reste un fait historique non résolu encore aujourd’hui. C’est un peu comme l’histoire du triangle des Bermudes en somme. Ce « Roanoke Nightmare » se déroule en Caroline du Nord, ce qui a du sens car la colonie britannique était basée à Dare County en Caroline du Nord. La façon dont American Horror Story nous raconte son histoire me fascine car l’on a des éléments du présent : les interviews avec les témoins et le passé avec des flashbacks qui nous racontent ce qui s’est réellement passé. Le casting est différent et Ryan Murphy s’amuse à raconter son histoire en associant une part de réalisme avec une part de fiction. On ne nous donne aucun contexte alors tout ce que l’on apprend, on l’apprend en même temps que cela nous est montré à l’écran. On est littéralement balancés dans un épisode de My Roanoke Nightmare alors que l’on suit les aventures d’un jeune couple nommé Shelby et Matt Miller. Dans la « vraie vie », les deux personnages sont incarnés par Lily Rabe et Andre Holland. Ce sont eux qui sont derrière les interviews. Dans les flash-backs, ce sont Sarah Paulson et Cuba Gooding Jr qui sont derrière Shelby et Matt.
Si tout cela pourrait sembler étrange, je trouve que les deux couples partagent une certaine forme de connexion dans ce qu’ils racontent. Lily Rabe et Sarah Paulson sont juste parfaites chacune dans leurs rôles. American Horror Story sait créer quelques bons petits jump-scares, notamment car la série joue énormément sur le silence. Les rares bruits sourds (la grêle, un volet qui claque, etc.) peut nous donner quelques frissons. American Horror Story a complètement changé cette année, devenant une vraie série d’horreur à sa façon et laissant de côté ses multiples références embourbées dans tout un tas de personnages souvent clichés.
Note : 8/10. En bref, un premier épisode fascinant et bousculant complètement la mécanique préétablie d’une série.