Le rapport sur le développement humain 2015 dévoile les Etats où la population jouit d'une meilleure qualité de vie.
Pour évaluer la situation économique et sociale d'un pays, le produit intérieur brut (PIB) ne suffit pas. Afin d'évaluer le bien-être d'une population, il faut aussi s'intéresser à la façon dont les richesses sont distribuées.
C'est du moins la volonté du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), qui est à l'origine de l'Indice de Développement Humain (IDH).
Au-delà du revenu national brut par habitant, ce dernier prend en compte l'espérance de vie à la naissance et le niveau de scolarisation des jeunes.
Vous cherchez la France ? Ne cherchez plus ; elle a disparu de la liste des 20 premiers !
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N.D.L.R
Le premier pays du monde, en fonction de ce classement, qui, s'il n'est pas parfait, est déjà plus juste que les anciens classements qui ne prenaient en compte que le montant des P.N.B, est Européen, c'est la Norvège.
Dans les 20 premiers de ce classement, il y a 11 pays européens. Dans les 7 premiers, il y a 5 pays européens.
Les surprises ?
La plus grosse évidemment, pour nous français, c'est la 22e place de notre pays.
Nos politiques, de gauche comme de droite, peuvent nous raconter tout ce qu'ils veulent, leur vrai bilan de ces 30 dernières années est là. Et c'est une catastrophe.
Je rappelle pour les jeunes générations que naguère (qui veut dire, il n'y a pas si longtemps) la France était parmi les 5 pays les plus puissants du monde, économiquement et politiquement. Sans parler d'un passé plus lointain, quand la France dominait le monde.
Bien entendu, ce classement a ses limites. La Norvège est le premier pays du monde, mais lorsque j'ai pris ma retraite et envisagé l'endroit où passer mes vieux jours, jamais je n'aurais choisi la Norvège. Beaucoup trop froid pour moi. La Suisse est troisième, c'est un très beau pays, mais la vie y est beaucoup trop chère. Quant à la France, sans connaître ce classement, je n'y ai pas songé non plus. Je suis un Français à part, depuis l'âge de trente ans, j'ai toujours vécu toute ma vie hors de France. Et j'ai adoré ça.
Néanmoins, d'un point de vue économique, et donc politique, cette dégringolade de la France dans les classements internationaux est impressionnante, je dirais même inquiétante. Comme certains le répètent depuis longtemps, notre pays doit changer de logiciel.
Mon opinion personnelle est que depuis 1981, en dépit de l'arrivée de la gauche au pouvoir, notre pays a toujours connu une politique de droite. Et ce n'est pas le quinquennat de Hollande qui me donnera tort.
Ce qui faisait la (vraie) qualité de la vie en France n'a jamais rien dû à la droite :
Les congés payés, qui datent de 1936 et du Front populaire. Dans le dernier film de Michael Moore "Where to invade next" il s'émerveille des congés payés, maternité, légaux, etc en Italie. Il aurait pu s'émerveiller autant en France, où nous pratiquons cela depuis bien plus longtemps.
Aux Etats-Unis, phare de la civilisation occidentale depuis la dernière guerre mondiale (la dernière qu'ils aient gagnée !) le nombre de jours de congés payés est égal à zéro ! Et pourtant, la productivité est meilleure en France et en Italie qu'aux USA. Point barre.
Notre système médical, hospitalier et notre sécurité sociale ne devaient rien non plus à la droite et étaient considérés comme les meilleurs du monde. Depuis que la droite/droite et la droite/gauche s'en occupent, là encore notre position dans le monde a salement dégringolé.
Notre système éducatif a très longtemps été considéré, lui aussi, par le passé, comme le meilleur du monde. Je n'insisterais pas sur sa situation d'aujourd'hui. J'évite de tirer sur les ambulances. Là encore, ce qui faisait la qualité de notre enseignement ce n'était certainement pas des idées de droite.
Notre code du travail, hérité de Napoléon, mais largement amendé par des idées de gauche, a toujours contribué à maintenir une équité certaine entre les patrons et les salariés. Au nom du libéralisme soi-disant avancé, mais en réalité déchaîné, un gouvernement droite/gauche veut absolument le réformer, c'est-à-dire en fait asseoir définitivement le pouvoir des patrons et faire des salariés une simple variable d'ajustement.
Mon opinion finale est que si le capitalisme financier qui nous gouverne a largement contribué à enrichir considérablement 1 % de la population mondiale, la situation des 99% restants empire tous les jours. Et celle des moins favorisés devient invivable. Comme la richesse des uns repose sur le dénuement des autres, les riches ne renonceront jamais d'eux-mêmes à vouloir toujours plus. Et les pauvres n'auront qu'une alternative : se résigner à vivre comme des rats, ou se révolter.
Le capitalisme de mon enfance était finalement bon enfant. Il reposait sur un principe simple, mais qui a fait ses preuves : les patrons ont tout intérêt à ce que les salariés soient bien payés et bien traités s'ils veulent que leur entreprise fasse des profits. Bien sûr, ce qu'ils donnaient d'une main, ils le reprenaient de l'autre, on appelait ça la société de consommation. On peut reprocher des tas de choses à cette conception de la société, mais dans l'ensemble, à l'exception des pays dits "en développement" qui en payaient les frais, ça ne marchait pas trop mal. Les gens, en majorité, étaient abrutis, mais heureux comme cela, et ne manquaient de rien de vital.
De nos jours, la différence, c'est que les financiers qui dirigent le monde ne dirigent pas physiquement les entreprises, ne connaissent pas leurs salariés et ne s'intéressent qu'à leur taux de profit. Ce sont les PDG, donc des employés grassement payés par les actionnaires, qui dirigent les entreprises et ils sont interchangeables comme des kleenex.
Un capitaliste à l'ancienne n'aurait jamais scié la branche sur laquelle il était assis. Aujourd’hui, les fonds de pension n'ont aucun état d'âme. S'ils n'ont pas leurs 15 % de profit, ils commencent par virer le PDG, et si cela ne suffit pas, ils ferment la boite. Même si elle fait 12 % de bénef, et même si son carnet de commandes est plein.
Il est évident qu'un tel système ne peut durer longtemps sans aboutir, soit à une dictature soit à une révolution. Malheureusement, compte tenu de moyens gigantesques dont disposent les uns et de la sujétion des autres aux premiers (par les crédits, les vacances, les politiques à la botte, la main mise sur les médias, etc) j'ai bien peur que ce soit la première solution qui l'emporte.
Autre enseignement de ce tableau, également de taille : la 8e place des Etats-Unis, la première puissance mondiale économiquement et militairement.
Les Etats-Unis étant les initiateurs du capitalisme financier qui détruit lentement, mais surement nos sociétés, il ne faut pas s'étonner qu'au niveau de la qualité de la vie, ils ne soient même plus dans les 5 premiers. De plus, la différence entre les plus riches et les plus pauvres dans ce pays est tellement considérable que la moyenne du revenu par habitant ne veut rien dire. En réalité, les riches US sont beaucoup plus riches que les riches des autres pays, et les pauvres Américains sont comparativement plus pauvres également et paient, avant tous les autres, les conséquences désastreuses du capitalisme financier, en matière de qualité de la vie.
Autre enseignement : vous aurez noté que la Norvège, comme la Suisse, comme le Danemark, soit trois des cinq premiers pays de ce classement, ne font par partie de l'Union européenne. Ce qui, à mon avis, indique clairement que faire partie de l'Europe n'est pas indispensable pour bénéficier d'une excellente qualité de vie.
Ce qui n'a rien d'étonnant quand on observe les comportements de l'ex président de la commission qui a été embauché par Goldman Sachs, et celui de l'actuel président, qui fut longtemps aux commandes du plus important paradis fiscal européen, à savoir le Luxembourg. À l'heure actuelle, l'Europe, cette belle idée, est le bras armé du capitalisme financier. Point barre.
En conclusion, ce tableau, dont le moins qu'on, puisse dire est qu'il n'a pas fait en France les gros titres des médias, et qu'il n'est pas cité souvent comme référence par les acteurs de notre vie sociale et politique, est très riche d'enseignements. Il devrait pourtant servir de base à de nombreuses et intéressantes réflexions sur le passé et surtout le devenir de notre société.
N.B
Après avoir vécu 7 années de ma retraite en Thaïlande j'ai émigré récemment vers la Crète.
Pourtant la situation économique de la Grèce n'est pas des plus enviables.
Elle est même quasiment au ban de l'Europe et se fait dépecer tous les jours un peu plus par les requins de la finance mondiale. Je rappelle que 90 % des aides accordées par l'Europe vont au remboursement de sa dette. Donc, aux banques et aux financiers qui ont "accordé" cette dette. Et qui ont fait, dans l'ensemble et quoiqu'on vous en dise, une excellente affaire.
J'ai également vécu et travaillé, depuis mes trente ans (il y a donc quarante ans) dans des contrées réputées pas trop difficiles à vivre comme les Antilles, St Barth et St Martin, La Réunion, Koh Samui et Koh Phangan (Thaïlande). Oui, j'ai une prédilection certaine pour les îles ;-)
Et bien, Je puis vous dire qu'en ce qui concerne mon classement personnel en matière de qualité de la vie, la Crète est tout en haut du classement.
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