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Critique Ciné : La Taularde (2016)

Publié le 16 septembre 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

La Taularde // De Audrey Estrougo. Avec Sophie Marceau, Suzanne Clément et Anne Le Ny.


La Taularde c’est un huis clos en taule avec Sophie Marceau. Si cette dernière délivre une prestation réussie, le film reste assez long pour ce qu’il tente de raconter. Le film sait être brutal par moment, comme il se doit d’être et puis derrière il tente de se dédouaner de cette brutalité en devenant beaucoup plus doux, trop doux. Les émotions que Sophie Marceau tente de nous faire passer sont sympathiques elles aussi mais ce n’est pas suffisant pour porter le film jusqu’au bout. Je pense vraiment qu’il y avait de la matière pour faire d’autres choses, pour raconter quelque chose de brut en poussant vraiment le sujet jusqu’au bout. L’une des scènes les plus gores (on crève un oeil tout de même) passe sous silence plus ou moins alors que la réalisatrice se concentre sur le visage horrifié de Sophie Marceau. Ce n’est pas suffisant pour créer la panique d’autant plus que les menaces que vit l’héroïne ne sont pas toujours suffisamment fortes pour que l’on ait envie de croire qu’elle est en danger. Cela ne vient pas de l’actrice mais du scénario qui n’ose pas suffisamment, sûrement pour éviter un interdit au moins de 12 ans au cinéma et donc tabler sur plus de spectateurs.

Pour sauver l’homme qu’elle aime de la prison, Mathilde prend sa place en lui permettant de s’évader. Alors que sa survie en milieu carcéral ne dépend que de lui, Mathilde n’en reçoit plus aucune nouvelle. Isolée, soutenue uniquement par son fils, elle répond désormais au numéro d’écrou 383205-B. Mathilde deviendra-t-elle une taularde comme une autre ?

Si voir Sophie Marceau humiliée (et la scène d’ouverture du film est parfaite pour ça), devenir de plus en plus féroce au fond d’elle-même, battue aussi par moment, c’est une force dans La Taularde. Sauf que c’et aussi une faiblesse du film qui tente d’être ultra réaliste mais n’est pas à la hauteur des attentes qu’il créé. On se rattrape alors sur l’image de la prison qui s’avère quant à elle un brin plus réaliste. Je parle bien entendu des décors. On sent que Audrey Estrougo a fait des recherches afin de coller au mieux à la réalité. Il y a aussi l’histoire des gardiennes (et notamment du bizutage de la nouvelle) qui apporte un petit plus à un film que l’on oublierait presque une fois que l’on a vu ce qu’il avait dans le ventre. Ainsi, La Taularde nous propose donc un huis clos qui connaît le monde qu’il dépeint mais qui ne force pas toujours suffisamment les choses. Notamment dès qu’il tombe entre les mains du romantisme dégueulasse qui vient alors pomper l’air au spectateur. On n’a pas besoin de cette relation épistolaire aux lettres qui ne viennent jamais, de cette relation qui n’a pas d’issue. On se moque complètement du destin de Philippe et accessoirement de ce qui pourrait sortir Mathilde de prison. Ce qui nous intéresse c’est les relations de la prison.

C’est donc dommage de retrouver tout un tas de séquences romancées où Mathilde pleure sur son sort. J’aurais bien aimé que l’on donne autre chose à Sophie Marceau d’autant plus qu’elle démontre qu’elle est capable de tout un tas de chose dans ce film, même des trucs les plus simples. Sans maquillage, cernée, on voit Sophie Marceau autrement (même si ce n’est pas la première fois qu’elle tente des personnages de femmes abattues par la vie au cinéma). Finalement, on ira voir La Taularde mais l’on oubliera rapidement que l’on a vu ce film. Le film manque d’ambition et ne va pas au bout de ce qu’il veut montrer en termes de violences.

Note : 5/10. En bref, un film carcéral qui vaut surtout pour Sophie Marceau.


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