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Un délice, cette New deal de Jonathan Case.

Par Hectorvadair @hectorvadair
Un délice, cette New deal de Jonathan Case.The New deal
Jonathan Case
Glénat comics
Août 2016
Glénat comics nous ravit avec des titres toujours aussi exigeant depuis la reprise de la collection par Olivier Jalabert.Les séries s'enchaînent et leur qualité ne faiblit pas. C'est dans un contexte de rentrée scolaire néanmoins que l'on découvre ce petit bouquin à la maquette très soignée, façon art-déco. Et si ce n'est pas de cette époque dont il s'agit puisque New deal, comme son nom l'indique, traite des années trente aux USA, la charmante demoiselle en couverture y renvoie ceci dit un peu.
New York, 1936, les États unis tentent tant bien que mal de se remettre de la crise de 1929 avec le New deal organisé par Roosevelt. Des bidonvilles se montent juste à côté de zones du centre ville, et l'hôtel Waldorf Astoria, l'un des plus prestigieux n'échappe pas à cette crise. C'est dans cet ilot fréquenté par les riches que se déroule ce huit clos.Frank o'Malley est un jeune groom, peu débrouillard et un peu naïf, qui n'hésite pas à l'occasion à chaparder. Il s'entend plutôt bien avec Theresa, une demoiselle de couleur, femme de chambre un peu plus âgée que lui, qu'il aide à répéter. Celle-ci travaille en effet un rôle dans la pièce de Mac Beth lancée avec des fonds publics à Harlem par Orson Welles.Jack Helmer, un ponte du cinema à qui Frank doit 400 $ arrive à l'hôtel, et Nina Booth, une superbe jeune femme apparemment riche ne tarde pas à faire aussi son entrée. Tout ce petit monde va cohabiter en se télescopant, jusqu'à ce qu'un incident : le vol d'un collier d'une vieille habituée de l'hôtel ne sème la zizanie...et ne révèle les personnages.

Un délice, cette New deal de Jonathan Case.

Mais qu'y a t-il sous ce rideau noir ?
P.63 ©Jonathan Case/Glénat comics


Jonathan case n'est pas encore très connu des lecteurs français. En tous cas, seules 2 publications en albums ont été éditées jusqu'alors dans l'hexagone. Deux thrillers : Le tueur de la Green river chez Ankama, (2012) et The Creep sur scénario d'Arcudi chez Urban comics en 2014. Mais son irruption chez Glénat ne va sans doute pas passer inaperçue.La maîtrise dont il fait preuve dans cet exceptionnel roman graphique, mélangeant vaudeville, polar et (presque) super héros* est remarquable, tout comme l'apport documentaire culturel et social sur cette époque troublée (1). Mais que dire de son dessin ?

Un délice, cette New deal de Jonathan Case.

In a Catwoman style.
©J. Case/Dark Horse comics


Le trait de Jonathan case surprend ici par son penchant avoué pour la ligne claire (lire l'interview exclusive en fin de volume.) La clarté de ses lignes, rehaussées de tons gris-bleus clairs pour certaines couleur dont celle de la peau de Theresa est du plus bel effet. Passé cette bonne surprise, on s'attarde sur le coté comique (satirique) de beaucoup de situations, et les mimiques des personnages. En effet, au delà de faire écho à la pièce qui est en train de se monter dans les quartier pauvres, celles-là pourront aussi rappeler aux amateurs les comics de ces années 30, où l'outrance était (encore) de mise dans le journaux qui les publiaient. Beau second clin d'oeil au médium bande dessinée de la part de l'auteur. Quant aux autres influences, mise à part une référence personnelle à Annie Goetzinger, purement stylistique, due à la robe magnifique de Nina en couverture, j'ai vu un mélange de Vittorio Giardino et du grand Alex Toth dans le dessin très pur de Jonathan.Un vrai délice.
(1) Plusieurs pages en fin de volume resituent le contexte social, politique, économique et culturel de l'époque.* Voir le clin d'oeil à Catwoman en page 94. En effet, Jonathan Case a dessiné ce personnage pour DC. N'oublions pas aussi que les super héros sont apparus à la fin des années 30.
La page du livre sur le site de l'éditeur : http://www.glenatbd.com/bd/the-new-deal-9782344016220.htm

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