Le temps Hermès au croisement des savoir-faire
Chez Hermès, portées par une idée, une inspiration, un souffle créatif, des histoires se racontent.
Les savoir-faire horlogers rencontrent des métiers parfois ancestraux. L’imaginaire de la maison offre aux artisans émailleurs, graveurs, lapidaires ou bien encore sertisseurs, un espace d’expression supplémentaire pour que le temps Hermès s’égrène.Différemment.
Dans les ateliers horlogers, les mains habiles s’affairent pour donner corps au temps Hermès. Elles assemblent ponts et rouages sur la platine vierge des mouvements, façonnent les boîtiers, appliquent chatons et chiffres sur les cadrans et cousent les bracelets. Les mouvements de manufacture se mettent à battre. Le cuir est devenu bracelet. L’or a pris la forme d’un boîtier.
La manufacture horlogère Hermès maîtrise chaque étape de la fabrication d’une montre.
Ailleurs, pinceaux, burins, échoppes, gommes et étampes entrent en action. Commandés par
des mains expertes, ces outils donnent vie à l’imaginaire d’Hermès. Sublimé par les gestes des artisans, le temps Hermès, au croisement des métiers horlogers et des savoir-faire artisanaux, livre une partition singulière, rythmée par les belles heures de l’artisanat d’art.
Slim d’Hermès Émail
Le rendez-vous de deux arts minutieux
Dans les ateliers de la manufacture, les maîtres horlogers façonnent et assemblent les minuscules composants qui formeront le mouvement extra-plat de manufacture Hermès H1950. Tout est affaire d’équilibre pour ne rien sacrifier aux performances de ce calibre, de seulement 2,6 mm d’épaisseur. Ils domptent l’énergie pour disposer d’une confor- table réserve de marche tout en conservant une fré- quence d’oscillation élevée. Ils anglent à la main et gravent les ponts d’un semis de H. Patiemment, ils assemblent et ajustent par leurs gestes précis chaque composant au centième de millimètre.
Pendant ce temps, un artisan émailleur s’apprête à façonner le cadran en émail Grand Feu. Tout com- mence sur un disque de cuivre affiné à 0,2 mm. À l’aide d’un pinceau, l’artisan recouvre les deux faces de la plaque en cuivre d’une matière haute- ment inflammable, avant de saupoudrer la poudre de verre. Au contact de la chaleur d’un four chauffé à plus de 800 °C, la composition tenue secrète s’enflamme, ce qui vaut à cette technique le nom d’émail Grand Feu. Tandis que la mystérieuse matière s’évapore, la poudre de verre en fusion devient émail en se figeant sur le disque en métal. Plusieurs passages au four seront nécessaires jusqu’à obtenir le résultat escompté. Un émail parfaitement blanc, lisse et brillant au point de ne nécessiter aucun polissage.
Faubourg Manchette Joaillerie
L’alliance de la maroquinerie et de la joaillerie
Hermès puise dans ses origines de harnacheur- sellier son inspiration et ses savoir-faire pour fabri- quer la montre Faubourg Manchette Joaillerie. Au sein des ateliers de la maison, l’artisan coupeur extrait d’une pièce de cuir les éléments nécessaires à la réalisation du bracelet manchette. Dans la plus pure tradition Hermès, le maroquinier assemblera le bracelet manchette grâce au fameux cousu sellier en doublant trois points aux extrémités de la cou- ture, gage de solidité. Puis on dit qu’il abat-carre lorsqu’il ponce l’arête vive de la tranche avant de la fileter, en la marquant d’un sillon entre la couture et le bord du cuir. La tranche est ensuite teintée puis lissée à chaud avec la panne d’un fer, lors d’une opération appelée astiquage. Pour finir, la cire d’abeille l’imperméabilise.
Devenu seconde peau, le cuir se fond autour du poignet, comme un prolongement du boîtier. Façonné en or par Hermès, celui-ci est sublimé par un serti baguette de 36 gemmes entièrement réalisé à la main. Diamants, émeraudes, saphirs bleus ou bruns, le lapidaire taille d’abord une par une les pierres avec une précision infinie. Le sertisseur les ajuste ensuite dans les assises pratiquées dans la lunette, avant de repousser la matière tout autour à l’aide d’une échoppe et de marteler l’ensemble jusqu’à ce que les pierres tiennent parfaitement. Il peut alors procéder à un ultime polissage pour souligner l’éclat de cette composition. La Montre Hermes, savoir-faire cuir, a Brugg BE ce mardi 19 janvier 2016 Photo Sandro Campardo La Montre Hermes, savoir-faire cuir, a Brugg BE ce mardi 19 janvier 2016 Photo Sandro Campardo La Montre Hermes, savoir-faire cuir, a Brugg BE ce mardi 19 janvier 2016 Photo Sandro Campardo La Montre Hermes, savoir-faire cuir, a Brugg BE ce mardi 19 janvier 2016 Photo Sandro Campardo La Montre Hermes, savoir-faire cuir, a Brugg BE ce mardi 19 janvier 2016 Photo Sandro Campardo La Montre Hermes, savoir-faire cuir, a Brugg BE ce mardi 19 janvier 2016 Photo Sandro Campardo
Arceau Tigre
Une rencontre inédite
Tout commence par un ruban d’or blanc. Lors de l’étampage, le boîtier y est découpé, puis travaillé jusqu’à obtenir la forme voulue. Fraisages, tarau- dages et autres perçages s’enchaînent alors, avant de céder leur place à un ultime polissage entière- ment réalisé à la main. C’est ainsi qu’est façonné, dans les ateliers de la manufacture horlogère Hermès, le boîtier de la montre Arceau Tigre.
Une fois terminé, le boîtier à l’esthétique singulière accueille un cadran mettant en scène un art inédit en horlogerie : l’émail ombrant. Dérivée de la litho- phanie, cette technique utilise la lumière pour révé- ler, en relief, un tigre inspiré d’un dessin de Robert Dallet, peintre naturaliste français.
Deux savoir-faire anciens sont ici à l’œuvre : la gra- vure et l’émail. Sur une plaque d’or gris, le graveur travaille avec burins et gommes à polir jusqu’à ce que se dessine en relief la tête de l’animal. Construi- sant son travail autour de la lumière que pleins et creux devront capter ou réfléchir, il va jusqu’à repro- duire les moindres détails de l’illustration originelle. Place ensuite à l’émaillage. Du bout de son pin- ceau, l’émailleur applique de fines couches d’émail translucide légèrement teinté. En s’accumulant dans les cavités plus profondes, la poudre de verre va se densifier et s’obscurcir, tandis qu’elle recouvrira à peine les zones saillantes qui demeureront ainsi
très claires. Au fil des cuissons successives à plus de 800 °C, naîtront des illusions d’optique, portées par une palette de dégradés d’une saisissante intensité.